QUELQUES ALBUMS DE FEVRIER 2007
Arthur
et les Minimoys tome 1. Scénario Patrick Weber. Dessin Marc
N’Guessan. Editions
Soleil
Pour sauver la maison de sa grand-mère des griffes d’un méchant
promoteur, le jeune Arthur part chercher un trésor au pays des Minimoys, des
petits être pas bleus et pas toujours heureux. Les Minimoys sorte de lutins des
champs vivent sous nos pieds et pour les rejoindre Arthur devra être
miniaturisé. Des aventures en perspective pour une histoire assez inventive de Luc
Besson. Au départ roman, puis film, les Minimoys débarquent en BD… On appelle
cela des produits dérivés. Mais cela ravira les enfants qui veulent se
remémorer les aventures d’Arthur. Cette histoire, fidèle au film se décline en
deux tomes mais comme c’est moins long de faire une bd qu’un film, vous
découvrirez sans doute les adaptations des autres romans d’Arthur en dessin
avant de les voir sur écran.
Paroles de Poilus : Lettres et carnets du front 1914-1918.
Scénario et Dessin collectif. Editions Soleil.
Petite
merveille chez soleil avec ce superbe album qui reprend 20 lettres de poilus de
la première guerre mondiale illustrés par Bajram, Demetter, Guarnido, Alary,
Lepage… Chaque dessinateur avec sa sensibilité arrive à exprimer la détresse
des soldats et l’absurdité de la guerre. Un album tout en finesse, tout en
émotion qui fait revivre en images le quotidien, les espoirs et les peurs de
ces hommes entraînés dans une véritable boucherie. Un album indispensable.
Un
ingénieur dépressif travaillant dans une centrale nucléaire veut se suicider en
faisant tout sauter. Heureusement du haut de ses nuages Dieu veille. Pour
éviter la catastrophe il renvoie Sigmund Freud sur Terre pour psychanalyser le
malheureux. Des flics on le blues, il leur envoie Al Capone avec pour mission
de leur remonter le moral. Des SDF ne s’en sortent pas, ce sera Louis 14 qui
s’y collera. Vous l’avez compris, comme l’indique clairement le titre, Dieu n’a
pas réponse à tout mais Il est bien entouré et il envoie à chaque fois l’homme
ou la femme de situation. Bénaquista et Barral nous livre une album à sketch
réjouissant même s’il semble parfois un peu répétitif- qui est un peu une
version culturelle de Joséphine Ange Gardien. Et puis c’est aussi instructif
puisque les pêchés mignons de ces
personnages célèbre sont épinglés au passage.
Le Méridien des brumes tome 2 : Saba. Scénario Erik Juszezak.
Dessin Antonio Parras. Editions Dargaud.
Après
avoir démasqué l’équarrisseur, un tueur en série qui sévissait à Londres en ce
début du 20e siècle, John Collridge, un aristocrate anglais devenu
guide en Afrique et l’aliéniste Harriet Butten poursuivent leur enquête. Car le
bonhomme n’aurait été qu’un intermédiaire et ses commanditaires courent
toujours. Les investigations de nos héros vont les mener des bas fonds
londoniens au Soudan. Il a fallu attendre 4 ans cette suite et fin du méridien des
brumes. Et ne gardons pas le suspens, ça valait vraiment le coup. Déjà, le
scénario ne nous laisse pas une minute de répit entre une chasse au tueur, de
complots dans les plus hautes sphères de l’Etat et une chasse au trésor. Et
puis il y a les protagonistes, des personnages attachants qui fleurent bon
l’aventure et le romanesque. Enfin il y a cet univers de steam punk avec ces
technologies qui se sont développés à partir de la vapeur comme les forteresse
volantes, qui plonge l’ensemble dans une atmosphère à la fois rétro et
inventive. Et puis surtout on sent que Parras s’éclate dans ses ambiances
victoriennes avec une touche de science fiction. Il semble aussi à l’aise sur
les paysages africains que dans les détails d’un Londres grouillant et son style
de personnages aux traits marqués, voire exagérés et aux mains noueuses
s’adapte parfaitement à l’ensemble. Bref, une vraie réussite.
Le commissaire Lanvevin et deux inspecteurs sont
envoyés sur la planète Biotope pour enquêter sur un crime. Seuls habitants de
cette planète entièrement végétale : des scientifiques confinés dans une
base qui ont pour mission d’étudier l’écosystème. L’enquête devrait être rapide
puisqu’il semble s’agir d’un crime passionnel, un ingénieur tuant son compagnon
et se suicidant après. Cependant, rien n’est aussi simple et Langevin découvre
qu’il y a pas mal de mort sur Biotope depuis quelques temps. D’autant que quand
on est coincé un mois en attendant la prochaine navette et qu’on s’ennuie on a
tendance à vouloir aller au fond des choses. Une intrigue policière classique
mais prenante dans un décor de SF… Un peu comme le film Outland. Biotope est un
huis clos parfaitement maîtrisé avec des personnages pinces sans rire décalés par
rapport à la situation puisque les flics seraient mieux dans un commissariat de
la 5e avenue plutôt que dans une base scientifique au fin fond de la
galaxie. Du bon Poisson Pilote.
Souvenez vous de
l’album précédent : au bord du grand rien… Valérian et Lauréline ayant laissé
leur vaisseau pour des habits de commerçants de l’espace, poursuivent leur
quête de recherche de la Terre qui a disparu. Accompagnés de personnages haut
en couleur dont une version SF de Corto Maltese amusante dénommée Molto Cortes,
ils pénètrent dans le Grand Rien, une zone mystérieuse et inconnue situé aux
confins des galaxies. Evidemment ce ne sera pas sans danger et nos amis
croiseront notamment d’immenses blocs de pierre plutôt vindicatif. La saga d’un
grand classique de la SF se poursuit donc avec Mézière en grande forme pour le
dessin et Christin qui s’est lancé dans une nouvelle quête toujours un peu
déjantée. Une série toujours aussi réjouissante qui fleure bon la science
fiction des années 70.
COUP DE COEUR
Victor Lalouz tome
2 : L’idole des jeunes. Scénario et Dessin Diego Aranéga. Collection
Poisson Pilote. Editions Dargaud.
Il est petit, bête
et surtout possède un égo démesuré qui le place dans des situations où il est
souvent ridicule. Mais évidemment il ne s’en aperçoit pas et continue sur sa
lancée. Il c’est Victor Lalouz, animateur d’un émission radio qui rêve de devenir
célèbre et surtout de se taper un max de filles... Mais avant tout il doit
régler les problèmes avec sa mère et trouver un appartement sans avoir aucune
notion du prix des loyers. Une succession de gags hilarant en une demi planche
dans lesquels le pauvre Victor se ridiculise… On en arriverait presque à avoir
honte de rire de lui.
Gus tome 1 : Nathalie. Scénario
et Dessin Christophe Blain. Editions Dargaud.
Bienvenue dans
l’ouest sauvage. Gus, Clem et Gratt sont des hors la loi dont l’occupation principale
est l’attaque de banque ou de train. Mais ce qui les préoccupe le plus ce sont
les femmes. Et c’est plus facile d’aller se saouler au saloon ou se battre en
duel que de draguer. Devant le sexe faible, ce ne sont plus des durs !
Christophe Blain délaisse donc les aventures d’Isaac le pirate pour le Western
mais avec un angle vraiment original. Avec un dessin toujours aussi nerveux, il
nous entraîne dans 5 récits burlesques de ces cow-boys à la recherche de l’âme
sœur. Ses personnages ont vraiment des « gueules » et ses scénarios
sont assez inattendus. C’est mignon et les fans de Blain s’y retrouveront.
Nous sommes à Los Angeles en 1966. Nous rencontrons Norman,
un musicien de jazz professionnel, qui vient de se faire plaquer par sa petite
amie Emily. Alors dès le concert du
soir, il décide qu’il n’arrivera plus à jouer une seule note correcte et arrête
la musique. Après plusieurs mésaventures délirantes dont je vous tairais ici
les tenants et les aboutissants pour vous laisser le plaisir de les découvrir
par vous même, on retrouvera Norman dans une petite bourgade du sud de la
France, en Décembre 1999, à quelques jours d’une tempête restée dans nos
esprits.
C’est encore un album hors norme que publie Dargaud dans sa
collection Long Courrier. Alexandre Clérisse a vraiment laissé libre court à
son imagination pour nous faire suivre les mésaventures de son anti-héros. On a
vraiment la sensation que le scénario est improvisé comme peuvent être
improvisé certains morceaux de Jazz. A aucun moment on ne sait où l’auteur veut
nous entraîner. Le dessin s’affranchit de tous les crayonnés et laisse la part
entière aux couleurs. Un album étrange qui n’est pas un chef d’œuvre mais que
vous ne lâcherez pas sans l’avoir fini.
Les côtes
françaises face à l’Angleterre... Aujourd’hui des anciens blockhaus sur la
plage, un musée de la guerre et le souvenir d’un conflit qui a marqué l’Europe.
Erwin un ancien soldat Allemand revient en France avec sa nièce dans cette région
sur les traces de son passé. D’autres personnes sont là qui se souviennent de
leur guerre à eux : un Anglais, un Américain, un Français. C’est une belle
série d’évocation sur la seconde guerre mondiale que commencent Maryse et
François Charles. Les dessins de François en couleur directe sont toujours
aussi majestueux et crée une atmosphère des plus romantiques car s’il s’agit
d’une histoire de guerre c’est aussi et surtout une histoire d’amour. Ce
premier tome annonce vraiment une grande série... Et on ne peut qu’espérer qu’elle
tienne la distance.
Tout est dans le
titre ! Nous sommes dans les années 30. A Paris, le jeune Boro veut
rejoindre Berlin pour y retrouver sa cousine devenue actrice. Et la solution
qu’il trouve n’est pas sans panache car, au culot, il arrive à convaincre
Ettore Bugatti de lui prêter sa voiture personnelle. Cette anecdote donne le
ton et campe le personnage : un jeune aventurier gonflé qui croque la vie
à pleine dent avec une insouciance réjouissante. Et on est tout de suite séduit
par la personnalité de ce fougueux reporter qui a une classe folle et qui va
vivre des aventures palpitantes dans une période les plus noires de l’Europe.
Et quand on sait que Boro est un personnage de romans de Dan Franck et Jean
Vautrin, on est certain de la qualité du scénario et on attend impatiemment la
suite. Pour la petite histoire, les romans sont sortis chez Pocket avec des
couvertures dessinées par Bilal qui a signé la direction artistique de l’album
BD.
Pino est un
jeune étudiant mal dans sa peau. Alors qu’il se rend en cours, il croise le
chemin d’Androuze, un homme mystérieux. Dès lors cet inconnu deviendra son
professeur es femmes. Ils n’auront cesse de rencontrer différents personnages
lors de leurs pérégrinations.
Cet album
n’est pas fait pour les lecteurs aimant les histoires rationnelles. Dès les
premières pages, l’auteur a choisi de ne jamais expliquer le pourquoi et le
comment de la présence de Androuze dans la vie de Pino. C’est donc une sorte de
rêve éveillé que nous vivons, page après page, en suivant les déambulations des
deux personnages.
Beautiful Killer. Scénario Jimmy
Palmiotti. Dessin Phil Noto. Collection Angle Comics. Editions Bamboo.
Les parents de Brigit ont été assassinés. Seulement, ils étaient les
espions les plus recherchés du monde s’étant enfuis ensemble depuis des années
avec un sérum expérimental très convoité par les gouvernements. Et quand on
voit Brigit, qui en a dans ses gènes, on comprend pourquoi : capacité
d’apprentissage décuplé, cicatrisation rapide et toute le panoplie. Ajoutons à
cela que ses parents lui ont appris tous leur savoir faire. Bref, Brigit est
l’espion parfait et pour le moment, la tueuse parfaite car elle s’est jurée
d’éliminer tous les responsables de la mort de ses parents. Beautiful Killer
est donc une vendetta jouissive avec une héroïne attachante plongée dans un nid
d’espions et des méchants hauts en couleurs. Une bonne histoire, un bon
équilibre entre l’action et la psychologie du personnage… En d’autre termes un
bon comics.
Le père du
jeune adolescent Ryan vient d’hériter d’une maison dans le village de Darkham
Vale. Il emménage avec son fils dans une vieille demeure dont l’apparence fera
penser à Ryan qu’elle est hantée. Ryan découvrira rapidement que c’est en fait
toute la ville qui est envoûtée. En effet une lutte entre les humains et un
groupe de démons est lancée et Ryan semble en être une des clefs.
Ce premier
tome pose donc les bases d’une histoire apparemment classique. Le problème est
que cet album est bien trop court pour pouvoir juger des tenants et des
aboutissants de cette histoire et pour savoir si ce récit sortira des sentiers
(re)battus des histoire de lutte contre les démons. Le dessin de Jack Lawrence
est très « Cartoon » et plutôt réussi.
Sam Suède
est une sorte d’électron libre dans le monde de la pègre New-Yorkaise. Il fait
respecter les accords qu’il a passés avec Don Daggoni. Il protège son
territoire à grands coups de poing. Il faut savoir que rien ne lui fait peur.
Sam est une force de la nature, il a même une force herculéenne. Mais d’où
tient-il ces pouvoirs quasi surnaturels ? C’est ce que demande tous les
chefs de gang et la mafia locale. Mais ils veulent surtout connaître la
faiblesse de Sam pour venir à bout de ce surhomme. Et si son vrai talon
d’Achille était les femmes ? Cette transposition du mythe de Samson et
Dalila dans le milieu de la pègre américaine est très réussie. On pourra toutefois reprocher des raccourcis
scénaristiques un peu trop rapides en particulier dans le premier tome de ce
diptyque. Le dessin anguleux de Rousseau est vraiment très réussi et renforce
le côté violent des combats et des scènes d’action. Il peut faire penser au
dessin de Powers et de la dernière série animée de Batman.
Oukase tome 1 : Tempête noire. Scénario Luc Brahi et Eric
Stoffel. Dessin Michel Espinosa. Collection Grand Angle. Editions Bamboo.
Alors qu’il va partir à la retraite, Sirweed Galver, Directeur des
opérations d’infiltration, échappe de peu à un attentat et apprend qu’un de ses
agents est porté disparu. C’est pas son jour, un peu comme jack Bauer dans la
série 24h. D’ailleurs Okase flirte un peu avec le concept en nous donnant des
repères de jour et d’heure suivant l’action. Car de l’action il y en a ! Explosions,
arrestations musclées, recherche d’indices, on ne s’ennuie pas une minute dans
cette nouvelle série d’espionnage menée tambour battant. Le dessin superbe et
réaliste d’Espinosa nous conforte dans cette impression de film ou série d’espionnage
et y a pas à dire, c’est bien fait avec un scénario bien ficelé. Les pièces du
puzzle vont certainement s’assembler au fil des albums et si cela continue
comme cela Okase risque de devenir une des meilleures séries du genre à
l’instar d’Alpha. Un vrai coup de cœur donc.
Le tome 4 des aventures de l’Agence Barbare clôt la nouvelle
mission de nos héros. En effet après avoir brillamment résolu l’affaire des
Gants de Zohorass, les collègues de Drago (Urko, Jason Brisemur et Angus Mac
Dagda) doivent accompagner le drakonnier en chef au Mont Steurmeunch. Par la même occasion il essayeront de faire
boire à Angus l’eau d’une source se trouvant sur place afin qu’il puisse
retrouver la mémoire. Pendant ce temps Drago et Tanya Silverarm cherchent à
élucider le mystère du Pacte du Scorpion en remontant aux origines de l’Agence
Barbare.
Les aventures de l’Agence Barbare sont toujours aussi
amusantes et palpitantes à lire. Amusantes, car Olier parsème son scénario de
références, de gags et de jeux de mots très drôles. Palpitantes car l’intrigue
est très intéressante et l’action ne manque pas.
Kinky et Cosy tome 3 : Avec ou sans, ça dépend. Scénario et
Dessin Nix. Collection Troisième Vague. Editions Le Lombard.
Kinny &
Cosy sont deux sœurs, pas franchement belles, pas franchement rigolotes, mais
qui exercent un œil acerbe et critique sur le monde qui les entoure.
Nix, qui
sont en fait 2 auteurs, nous livrent leur vision du monde via ces 2 personnages
en 3 ou 6 cases. C’est drôle à souhait, surprenant parfois, mais tellement
proche de la réalité ! Mais surtout c’est politiquement incorrect –ce qui
fait du bien- trash et bourré d’humour noir et de mauvais goût. Avec les
graphisme on pense un peu à l’esprit de la série South Park.
Mister président c’est évidemment celui des Etats-Unis. Et c’est vrai que
ce n’est pas très difficile de le mettre en boîte. Clarke ne s’en prive donc
pas depuis 3 albums. Cette fois-ci le président voyage dans le passé des USA à
la rencontre de Benjamin Franklin, Buffalo Bill ou Elvis Presley. Des
confrontations comme caricaturales mais toujours amusantes. Bref, si vous
faites de l’anti américanisme primaire, ça devrait vous plaire.
Le cycle d’Ostruce tome1 : L’héritier du dragon. Scénario Nicolas
Pona. Dessin Christophe Dubois. Collection Portail. Editions Le Lombard.
Le lombard frappe fort avec sa collection portail qui nous ouvre la porte
de nouveaux univers. Les précédents titres étaient des coups de cœur, celui-là
aussi. Dans un pays qui graphiquement n’est pas sans rappeler la Russie
Tsariste, le roi dragon est mort, ses œufs ont été détruits sauf un, l’unique
hériter qui a été volé. Sans monarque le pays est au bord du chaos et les
différentes factions traquent le voleur, un kosak membre de la garde d’élite du
dragon. Un scénario haletant très bien construit, des dessins anguleux qui
renforcent l’atmosphère dure et froide avec des paysages désolés, des champs
enneigés et des châteaux lugubre en haut de promontoires. Quand aux couleurs,
elles n’éclatent pas, ce qui convient parfaitement à l’ambiance teintée de gris
rouge et blanc. Un très bon premier album.
Après la
cigarette, la bombe nucléaire, l’actualité…Et oui, l’actualité serait un mal
comme un autre qui, selon Maëster, tue.
C’est
reparti pour Biggles, le célèbre aviateur de la Royal Air Force. Cette fois-ci,
c’est direction l’Afrique, au Chappal Wadi, (aux frontières du Cameroun) ou
sévit une guerre civile.
Le marteau des sorcières tome 2 : Man Aces Cemjk. Scénario
Siro. Dessin Thibert. Collection Loge Noire. Editions Glénat
Londres 1888. Devrin Devries, Walter Woolcoat et le journaliste Logan
Mercury découvrent dans une bibliothèque le dernier exemplaire du Malleus
Maleficarum, le marteau des sorcières. Rédigé dans les années 1480 par Jacob
Sprenger et Heinrich Kramer deux dominicains allemands, cet ouvrage est un
véritable guide pratique à l’usage des inquisiteurs. On y apprend comment
reconnaître une sorcière, comment la confondre, comment la tuer… Un ouvrage de
torture et de terreur et surtout un on ne peut plus misogyne. Ca c’est pour
l’histoire. Dans la bd, le Marteau des sorcières recèlerait un terrible
pouvoir. Et en 1888, c’est le début de la carrière de jack l’éventreur. Sur les
lieux du second crime, Mercury remarque la phrase « man aces cemjk »,
le titre d’un chapitre du marteau des sorcières… Après 3 ans d’attente, voici
donc le second tome de cette série fantastique qui interpelle surtout par son
dessin et son atmosphère. Les graphismes originaux sont tout en rondeur pour
des cases riches en détails dans des teintes sombres renforcés par un jeu
d’ombres et de lumières propices à ce Londres du 19e. Quant au
scénario, il s’agit d’une version décalée des crimes de l’éventreur qui se suit
plutôt avec plaisir. Mais rien que pour le dessin, l’album vaut le détour.
Blanchiment, c’est avant tout une série de portraits. Des personnes
anodines plutôt sympathiques qui parlent de foot, de cul, de régime… De la vie
quoi. Seulement ils le font en s’échangeant des mallettes d’argent et des
lingots. On voit les intermédiaires, on devine un trafic quelconque bien huilé.
Seulement un flic est chargé d’une enquête concernant un maillon de la chaîne. Seulement
un grain de sable détraque la machine.
Philippe Richelle poursuit sa saga pédagogique sur les escroqueries de
tout genre dans le milieu de la finance. Instructif.
Songes tome 1 :
Coraline. Scénario Denis-Pierre
Filippi. Dessin Terry Dodson. Editions Les Humanoïdes Associés
Coraline est
une belle et jolie jeune femme bien de son temps. A en juger par les superbes
tenues et les robes en crinolines, du début du 20e siècle. Voilà
qu’elle se présente par une belle journée ensoleillée à la grille d’une grande
propriété pour un poste de préceptrice. Mais Coraline n’est pas au bout de ses
surprises puisqu’elle découvrira qu’elle est en fait entrée au service d’un
petit génie, inventeur, créateur, rêveur. Bizarrement chaque nuit sera pour
elle une aventure. Rêve ou réalité. A vous de le découvrir. Cet album est un
voyage au pays des rêves et de l’aventure, dans un style un peu art déco avec
de belles couleurs pastelles. Quant-à l’univers, pour ceux qui connaissent il
fait penser un peu à celui du jeu Myst. Songes est un très bel album mais il
est surtout envoûtant tant le mystère y est habillement distillé. Le dessin, la
mise en scène et les costumes sont une invitation supplémentaire au voyage dans
le temps et pas seulement au 19e.
Polly et
les pirates tome 4 : Le secret du tricorne. Scénario et Dessin Naifeh. Editions
Les Humanoïdes Associés.
Polly est une jeune fille qui vit
dans une pension pour jeunes demoiselles de bonne famille. Une nuit elle se
retrouve enlevée par une bandes de pirates. Elle se croit prise en otage, mais
bien vite on lui apprend qu’elle se trouve être la fille de la légende des mers :
Meg Malloy, la reine des pirates.
Les aventures de Polly sont plutôt
agréables à lire d’autant que le dessin de Ted Naifeh est vraiment très
original. C’est un style mélangeant avec réussite le manga, le comics et le
style franco-belge (un petit bémol tout de même pour les mains qui bien souvent
sont relativement mal dessinées). Mais le gros problème des albums de Polly, c’est
qu’ils sont trop courts. En effet Les Humanoïdes Associés ont découpé
l’histoire complète publiée auparavant aux USA en album de 32 pages. Le dessin
est très aéré, les planches comportent peu de cases et comme tous les albums
finissent par 3 ou 4 pages de la vie de Meg Malloy, cela nous laisse 26
planches de BD qui se lisent très vite. Frustrant surtout pour le prix
classique d’un album petit format. Il est vrai que cette histoire est
davantage réservée aux jeunes demoiselles, mais elles sont tout de même
habituées à lire des mangas comportant près de 200 pages. Une pagination
classique aurait été préférable pour que nous ne restions pas sur notre faim au
terme des différents tomes ce qui aurait de plus permis de raconter l’histoire
en 4 tomes au lieu des 6 prévus.Mais jetez tout de même un coup
d’œil aux aventures de cette petite blonde, et si vous n’accrochez pas, cette histoire fera sans doute rêver
une jeune demoiselle de votre connaissance.
Après Ce
qui est à nous, son excellente série sur
l’histoire de la pègre New Yorkaise de 1909 à 1931, David Chauvel continue sur
sa lancée avec ces deux premiers tomes du Mafia Story intitulés la folie du
Hollandais. Le Hollandais en question, c’est Dutch Schultz une autre grande
figure du banditisme. Voici son histoire en deux tomes, comme souvent, grandeur
et décadence. Ce qui est marquant dans cette série c’est surtout la recherche
documentaire qui permet à David Chauvel de rester au plus près de l’Histoire.
D’ailleurs, à la fin des albums, des documents complémentaires nous apportent
de précieuses indications. Une série fascinante comme fut la vie de ces grands
noms du crime.
Okko tome 3 : Le cycle de la
terre 1/2. Scénario et Dessin Hub. Collection Terres de Légendes. Editions
Delcourt.
Okko et ses
compagnons sont à la recherche d’un guide pour passer une chaîne de montagne
qui abrite 7 monastères. Attaqués en pleine ville par des moines sorciers qui
portent l’emblème d’un corbeau, ils décident de tirer l’affaire au clair et de
visiter les monastères à la recherche d’informations. Voilà donc le très
attendu troisième tome de la série Okko qui cartonne depuis son lancement.
Comme Hub son auteur le disait pour résumer : Okko c’est X Files dans un
japon médiéval. Et ce coup si bien que le scénario ne dévoile pas beaucoup
l’énigme, il semble être question de magie et de mort vivants. Graphiquement
l’album est toujours sublime avec des cases riches en détails et des scènes
d’action bien découpées. Le scénario reste intriguant bien qu’il manque
peut-être un peu d’action, que le personnage d’Okko est un peu effacé et que la
visite des monastères s’avère est un peu répétitive. Cela dit peut-être qu’on
en comprendra la raison de ces visites dans le tome suivant qui doit clore
l’histoire.
Un soir
dans une taverne, un vieux monsieur sauve une jeune femme malmenée par des
clients. Cet homme n’est autre que le célèbre aventurier Nelson Lobster, à qui
l’on attribue des voyages fantastiques. Nelson écrit ses mémoires et il
n’est pas pressé. La mort en personne a accepté de lui laisser le temps de
finir son livre. Alors il prend son temps et commence à raconter ses exploits à
la jeune femme. Première destination l’île des Lestrygons qui abritent de terribles
géants… Comment ne pas penser au baron de Munchausen avec ce nouveau héro de la
collection Terre et Légende de Delcourt. Lobster tient du baron mais aussi
d’Ulysse, Don Quichotte et autres Hercule qui ont réalisés des exploits prodigieux et en font
des récits flamboyants. Nous sommes donc en terrain connu mais le scénario est
inventif, enthousiasmant et bien ficelé… Et quand on aime les histoires
fantastiques et extravagantes, on se laisse aisément séduire par de tels personnages.
Petit bémol cependant pour les couleurs à l’ordinateur qui donnent à l’ensemble
un aspect un peu froid et artificiel. Bref, le rendu est un peu étrange pour ce
type de récit mais c’est aussi une question de goût.
Les fans de
star wars vont être à la noce : le maître jedi Luke Skywalker épouse Mara
Jade. Pour ceux qui ont raté des épisodes, Mara Jade est une ancienne
mercenaire aux ordres de l’empereur qui était mort mais pas tout à fait et qui
était chargé de tuer Luke dans la série l’empire de ténèbre. Je sais faut
suivre mais on est fan ou pas. Un bon album qui nous change des batailles
épiques puisque là il est question de choix de robes de mariées et d’évocation
de souvenirs avec Hans solo, la princesse Leila et toute la bande. Mais
rassurez vous il y a aussi de l’action puisque ce mariage ne plait pas aux
nostalgiques de l’empire qui préparent un complot. Au passage on assiste à une
cérémonie de mariage Jedi dans laquelle les futurs époux font fusionner des
blocs de pierre par la force de la pensée…Décidément ils sont forts ces
Jedis !
La guerre
fait rage entre le peuple aquatique et les humains. Ces derniers ont
d’ailleurs, par traîtrise, capturé Casque et l’ont enfermé dans une base pour
lui faire subir de multiples expériences. Un commando mené par Marquese est
parti les délivrer. Il est accompagné de l’impétueuse Kiani dont Casque est le
mentor. La saga de science fiction sur fond d’écologie se poursuit donc à un
rythme effréné. Traîtrises, combats, retournements de situation, mystère… Il
n’y a pas de quoi s’ennuyer. Sans oublier que les graphismes de sont toujours
aussi sublimes. Les costumes et armements des aquatiques ont vraiment de la
classe, les ambiances marines, magiques sans parler des jeunes guerrières… Bref
que du bon si vous aimez la science fiction.
Le journal d’un
remplaçant. Scénario et Dessin Martin Vidberg. Collection Shampoing. Editions
Delcourt.
Martin est
professeur des écoles (anciennement instituteur). Comme beaucoup de ses
collègues, il débute sa carrière comme remplaçant, se déplaçant d’établissement
en établissement lorsque l’on a besoin de lui.
Photos,
crayonnés, modélisation de décors, pin up en tout genre et confidence
d’auteurs… Le tandem Stan et Vince à qui l’on doit la sublimissime série Vortex
nous dévoile des pubs et des illustrations sur lesquels ils ont travailler,
nous font partager des esquisse inédites pour Vortex, des couvertures de
magazine. Ils nous font entrer dans leur monde de science fiction inventif et
déjanté. Bref, si vous êtes fan de ces artistes, cette time capsule vous fera
vraiment voyager car il n’y a pas de doute, ils ont un talent fou.
Virginie, une histoire qui
sent la colle Cléopâtre. Scénario et Dessin Kek. Collection Shampoing. Editions
Delcourt.
KEK avait une amoureuse en CM1 : Virginie. Il se
remémore les bons souvenirs du passé : les baisers cachés derrière la
barrière fait par les amis à l’aide de leurs manteaux, les petits mots échangés
en classe. Mais Virginie a dû suivre son père dans une autre ville. KEK n’a pas
eu le cœur de la revoir lors de son départ.
Marlène
vient d’emménager dans son nouvel appartement avec Franck. Jade est venue
rendre visite à sa sœur. Bruno tente de faire croire à ses parents qu’il a été
kidnappé. Et monsieur Orlay….nous cache bien des choses.
Pas
contente Aria. Une troupe de voleurs saltimbanque se sont introduit dans son
château et ont agressé son amie Rexanne qui en avait la garde. Et c’est parti
pour une vendetta car depuis 29 albums, on le sait, Aria n’est pas femme se
laisser faire, ni à laisse les crimes impunis. Un bon album de la série.
Les parents
de la petite Zarla étaient chasseur de dragon. Ils ont disparu mais la
fougueuse gamine veut prendre la relève. Accompagné de son chien qui a plus du
gentil labrador que du féroce pitbull, elle part à l’aventure et terrasse les
ennemis qui se présentent sur sa route. Plus exactement elle croit les
terrasser car en fait, dès qu’elle est en danger, son chien se transforme en un
redoutable guerrier… Evidemment sans que la petite s’en aperçoive. C’est sur ce
malentendu que repose tout l’humour de cette nouvelle série assez
rafraîchissante. Dans un univers d’héroic fantasy avec des ogres, dragons et
autres Ailfans (éléphants ailés) Zarla est une nouvelle recrue qui s’impose dès
son premier album car ce premier tome est hilarant et les dessins campent très
bien les attitudes et les mimiques des personnages. Pour rire et se faire
plaisir.
Le monde selon François tome
1 : Le secret des écrivains. Scénario Vincent Zabus. Dessin Renaud Collin.
Collection Punaise. Editions Dupuis.
Le petit
François a une imagination débordante… Les profs, des robots qui la nuit sont
rangés dans un casier. La neige ? Tout simplement les pellicules des
anges… Et puis François écrit par exemple les aventures de Bob, le poisson vert
qui devint rouge. Le problème, c’est qu’inventer des histoire ce n’est pas du
goût de tout le monde, notamment de ses parents et de ses camarades de
classe. Mais lorsqu’il essaiera d’arrêter,
les lettres ne le lâcheront pas et dans ses aventures poétiques et loufoques, il découvrira le
secret des écrivains. Une très belle histoire sur l’imagination pleine de
poésie et de magie. Quant au graphisme et aux couleurs, c’est tout simplement
sublime. La collection punaise de chez Dupuis pour les plus de 6 ans démarre
vraiment bien.
Le premier homme du vaisseau monde vient de mourir. Une
grande cérémonie en son honneur est organisée. Mais une révolte commence à
gronder. En effet depuis le commencement, chaque habitant du vaisseau monde est
un clone du défunt, mais une rumeur s’amplifie : il serait possible que
deux êtres de sexes opposés puissent mettre au monde un enfant. Silenzio 3 un
régulateur (sorte de milicien) chargé de débusquer les fauteurs de trouble, va
se retrouver malgré lui de leur côté.
Il était une fois
Ned et Zeb, deux cowboys à la gâchette facile. Ned a ses problèmes
existentiels, aime ben les vieux et les vaches. Quant à Zed, son pêché mignons est de compter tout ce
qu’il peut comme le nombre de poutres du saloon. Vous l’avez compris, c’est un
western original rempli de personnages loufoques et de situations extravagantes
et décalé. Le trait ondulé de Dumontheuil et son humour rend absolument
réjouissant cet album inventif avec des guest star comme John Waynes. A lire
absolument.
Le sommeil de Léo. Récit et Dessin
Jean-Claude Denis. Editions Futuropolis
Melvin est un
golden boy aux dents longues. Il a monté une entreprise de meubles en cartons
et s’apprête à signer un gros contrat avec la Finlande. Cerise sur le gâteau, la traductrice de finnois est plutôt
mignonne. Mais un grain de sable va venir gripper cette belle mécanique. Il
s’appelle Léo, c’est un ancien copain de classe de Melvin plutôt pot de colle.
Après un spectacle d’hypnose, Léo ne se réveille pas... Il est absent un peu
comme un zombie et c’est Malvin qui va devoir s’en occuper. Inutile de dire que
les conséquences seront désastreuses sur la vie et le boulot de cet égoïste
patenté. Jean Claude Denis nous livre ici un récit contemporain tout en finesse
qui se dévore comme une bonne comédie dramatique. C’est drôle, enlevé, les
personnages sont attachants même si on reste un tout petit peu sur sa faim car
il s’agit vraiment d’une tranche de vie. Mais quand on aime on en demande
toujours plus, non ? Quoiqu’il en soit c’est de toutes façons un très bon
moment de lecture.
Le monde de Lucie,
premier volume : Et pourquoi pas l’enfer… Récit Kris. Dessin Guillaume
Martinez. Editions Futuropolis.
En période de Noël, un incendie criminel fait s’effondrer un
immense centre commercial sur des centaines de visiteurs. Miraculeusement,
Margaret, une enfant d’environ 6 ans, en réchappe sans une égratignure. Elle
est par contre plongée dans un profond coma. Afin d’essayer de communiquer avec
elle, un médecin utilise la télépathie. Lors d’une séance, la petite fille se
réveille et hurle des mots en russe. Seul Sacha, spécialiste dans ce domaine et
de surcroît russophone, va pouvoir essayer de percer le mystère qui entoure
Margaret.
C’est un récit profond et complexe
que Kris est en train de mettre en place dans ce premier tome. En effet, nous
pouvons suivre cinq histoires différentes avec pour chacune plusieurs
protagonistes. Bien sûr, les destins de Margaret et de Lucie semblent être la
clé de voûte de cette histoire. Ce
premier tome de 100 pages présente les différents intervenants de l’intrigue. Le
dessin de Guillaume Martinez sert tout à fait l’histoire. Il peut faire penser
à celui de Servain ou celui de Nemiri sur « Je suis morte ». Il est
en outre rehaussé par de magnifiques couleurs de Nadine Thomas, réalisées à
l’ordinateur. C’est
vraiment un excellent album qu’il vous faut découvrir en sachant qu’à la fin de
votre lecture vous aurez plus d’interrogations que de réponses. Logiquement,
les auteurs devraient avoir 6 tomes de 100 pages pour boucler leur série. En
effet ce premier album est le regroupement des trois premiers fascicules
souples qui étaient sortis auparavant dans la collection 32 de Futuropolis.
Cette collection proposait aux auteurs de découper leur récit en fascicules de
32 pages, vendus moins chers qu’un album. « Le monde de Lucie »
devait comporter 18 livrets. La collection 32 vient d’être arrêtée par manque
de vente. Toutes les séries commencées dans ce format devraient être rééditées
et poursuivies en albums cartonnés classiques.