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25 mai 2007

QUELQUES ALBUMS DE JUIN 2007

COUP DE COEUR
Le complexe du chimpanzé tome 1 : Paradoxe. Scénario Richard Marazano. Dessin Jean-Michel Ponzio. Editions Dargaud.

Nous sommes en février 2035. Hélène est l’une des astronautes les plus brillantes de la NASA. Elle prépare le premier voyage humain vers la planète Mars, tout cela au grand damne de sa fille Sofia qui aimerait avoir une maman plus présente à la maison. Un jour elle reçoit une missive lui expliquant que la mission Mars est suspendue par faute de moyens. Mais rapidement elle demandé en tant qu’experte en aéronautique sur une mission top secrète. Un navire de l’armée américaine a repêché un objet non identifié qui a atterri en mer. Cet objet est une capsule spatiale habitée par deux astronautes. Ces deux hommes disent être Buzz Aldrin et Neil Armstrong, les deux premiers humains a avoir foulé la surface de la lune. Les plus grands spécialistes sont dépêchés sur place afin de démystifier ce qui semble être un coup monté. Mais après analyse, la capsule est bien celle de la mission Apollo XI et les deux hommes sont réellement les deux célèbres astronautes.
Que s’est-il passé en 1969 sur le satellite de la terre ? C’est ce que vont devoir découvrir l’équipage mené par Hélène, parti immédiatement dans une navette vers l’astre lunaire.
Dès les premières pages de l’album on est happé dans cette histoire et on ne peut pas s’en détacher. Attention, la frustration est grande lorsque vous voyez les mots A SUIVRE à la fin de votre lecture. Alors on ne peut résoudre à fermer la BD et on revient en arrière afin d’admirer le travail de Ponzio. Son dessin proche du « photo réalisme » est magnifique. Bien souvent dans ce genre de dessin les personnages semblent figés et donc il y a un manque de mouvement en particulier lors des scènes d’actions. Ici à aucun moment on ne ressent ce genre de gène et la lecture est vraiment fluide et intense. Un premier tome à ne pas rater. Attention grande série en perspective.

COUP DE COEUR
Les mondes d’Aldebaran cycle 3 : Antarès Episode 1. Scénario et Dessin Léo. Editions Dargaud.

A peine revenue de sa mission sur Betelgeuse, Kim repart sur une autre planète où les hommes veulent implanter une colonie : Antares. Pourtant ce n’est pas de gaîté de  cœur qu’elle repart. L’épisode Bételgeuse avec sa rencontre de la deuxième mantrisse l’a quelque peu affecté… Et en plus, elle est enceinte de l’extra terrestre rencontré sur Betelgeuse. Troisième cycle très attendu pour ce classique de la SF. Après Aldebaran et Bételgeuse, voici Antares. Et Léo ne déçoit pas. Les graphismes sont somptueux, les formes de vie inventives avec des animaux fabuleux, les personnages bien construits… Une des meilleures série du moment. 

Les ados Laura et Ludo Tome 2. Scénario et Dessin Florence Cestac. Editions Dargaud.
Florence Cestac est une légende dans le monde de la BD d’humour elle affiche à son palmarès pas moins de deux Alph’arts (Les vieux copains plein de pépins, Le démon de midi adapté depuis au théâtre, puis au cinéma avec Michel Bernier) et un grand prix pour l’ensemble de son œuvre (en 2000), tout cela glané à Angoulême. Depuis peu, l’auteur croque aussi les aventures de Laura et Ludo pour le bimensuel Le Monde des Ados sous forme d’histoires courtes. Elles mettent en scène des ados, ces êtres étranges et compliqués, à mi-chemin entre enfants et adultes. Mais pas seulement. Car que serait un ado sans ses parents ringards qui ne connaissent rien et ne comprennent jamais rien ??? Rien, justement, il faut l'avouer. Et c'est plus souvent du décalage de générations que surgit le cocasse ou le ridicule. Le style "gros nez" de Cestac colle parfaitement avec les situations des gags. Le petit hic de cet album est que ces fameux gags manquent parfois de drôlerie. On appréciera tout de même la justesse du langage des ados qui est très bien rendu durant tout l’album.

COUP DE COEUR
Les contes de l’Ankou tome 3 : Au Royaume des Morts. Scénario Istin et Fabuel. Dessin Paturaud, Lamontagne, Ledroit et Gwendal. Collection Soleil Celtic. Editions Soleil.

Une jeune fille est à la recherche de son père. Ce dernier était obsédé par la mort et il a peut-être été le dernier de l’année à mourir, devenant ainsi pour un an l’Ankou, la personnification de la mort en Bretagne. Elle suivra ses traces retrouvant au fur et à mesure des contes qui l’ont guidés. Une histoire en fil conducteur, trois contes illustrés sur le thème de la mort : c’est le principe de cette collection. Et ce troisième tome est une vraie merveille. De beaux contes comme celui où une petite fille ne se remettant pas de la mort de sa mère veut la voir une dernière fois. Elle la voit passer dans la forêt, triste, portant de lourds sceaux d’eau noirs. Quand la petite lui demande pourquoi elle est triste, elle lui répond que les sceaux sont trop lourds et qu’ils l’empêchent de partir là où elle sera heureuse. Et dans ces sceaux, l’eau noir sont les larmes de sa fille… Et puis on retrouve des auteurs de talent comme Patureau pour l’histoire principale qui travaille tout en finesse. Une mention spéciale pour Ledroit pour ses graphismes exceptionnels qui crées une atmosphère glaciale et fantastique qui convient parfaitement au conte qu’il illustre… Une vraie réussite. 

Husk tome 1 : Monkey Brain. Scénario Frédéric L’Homme. Dessin Arnaud Boudoiron. Collection Mondes Futurs. Editions Soleil.
Bienvenue dans le futur. Pour différentes tâches difficiles, les hommes utilisent les Husk. Il s’agit de gigantesques armures ou entité biomécaniques dans lesquels se glissent des pilotes. Ils sont reliés à la machine directement par le cerveau. Le Husk devient donc un véritable prolongement du corps humain… L’expérience est enivrante et quand on a goûté aux Husk on a du mal à s’en passer. Sarah appartient à une unité de police et pilote un Husk. On lui demande d’enquêter officieusement sur un mystérieux personnage qui a réussi à pirater un Husk pour le contrôler.
Cette nouvelle série est au sens strict de la science fiction. Dans un avenir vraisemblable avec nouvelles des drogues de synthèses, nanotechnologie, pilotage de robots et réalités virtuels… les personnages évoluent au milieu de la technologie au point qu’on arrive à se demander qui sert l’autre. Et il faut s’accrocher pour comprendre ce monde. Les explications sur les techniques utilisées sont très pointues et les thèmes un peu philosophiques. On sent la réflexion sur les rapports entre l’homme et son corps, la réalité ou les machines. Le dessin superbe et glacé accentue cette ambiance high tech. Un album intriguant car à la fois beau et complexe. Le second tome nous perdra ou nous éclairera. A suivre mais en attendant, chapeau pour les dessins, l’ambiance et les couleurs. 

Boris tome 1 : Panique à bord. Scénario Guy Michel. Dessin Dranael. Editions Soleil.
Du haut de ses dix ans, Boris est un jeune garçon timide et effacé. Mais l’heure de la rentrée au collège vient de retentir ! Il s’apprête à jouer dans la cour des grands… Heureusement, Medar et Kevin, ses deux meilleurs amis, sont là pour l’épauler. Un jour, il croise sur sa route une très jolie jeune fille, prénommée Ivy. Son cœur bat la chamade, et son imagination s’emballe : il croit la voir partout… Soudain, son destin bascule. Au mauvais endroit, au mauvais moment, sa vie va prendre une tournure inattendue… Sortira-t-il vainqueur de la cour des grands ? Ivy deviendra-t-elle l’élue de son cœur ?
Cet album est une chronique de la vie d’un ado rentrant au collège. Banal moment pour les adultes qui se révèle être une aventure extraordinaire et effrayante pour un enfant de 10 ans. Ce moment de la vie de Boris peut vraiment amener une aventure bien remplie. Malheureusement les auteurs ponctues leur BD de quelques clichés : le prof autoritaire au possible qui marchande avec ses élèves, les parents qui ne s’occupent pas de leurs enfants et même qui sont plus gamins dans leurs attitudes que leurs rejetons. Le dessin style manga n’est pas encore d’une grande maîtrise et les défauts de certaines cases nous sautent immédiatement aux yeux. Dommage.

Les exilés d’Asceltis tome 1 : Le messager blanc. Scénario Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry. Dessin Paolo Deplano. Editions Soleil.
Fuyant les guerres, le people Naabdir quittent Asceltis pour se réfugier sur des îles.
Seuls quelques barges atteignent les rivages. Des années plus tard, un pêcheur découvre une de ces premières embarcations avec à son bord un bébé albinos. Selon la légende il serait celui qui conduirait son peuple. Mais l’interprétation des prêtres est contradictoire : une fois adulte l’enfant doit il les reconduire vers Asceltis ou leur demander de rester sur l’archipel. Certains sont près à tout tenter pour faire pencher la balance de leur côté…
Les exilés d’Asceltis se déroule dans l’univers de la série Les brumes d’Asceltis. C’est donc de l’héroÏc Fantasy, et de la bonne ! L’histoire est antérieure à la saga des brumes. Et cette histoire nous est contée. Au début de l’album, un vieux pêcheur raconte à des enfants la légende du messager blanc, cet enfant envoyé par les Dieux. Et il reprend la parole et éclaire certains points du récit au cours de l’album… C’est ce qui rend le récit abordable, même pour les non initiés. Un bon premier album qui peut se lire même sans connaître la série d’origine.  

COUP DE COEUR
La Forêt. Scénario Vincent Pérez. Dessin Tiburce Oger. Editions Casterman.

Bienvenue en Bretagne, Terre des légendes. Un bébé est abandonné devant un couvent par un druide. Seule consigne : la petite fille –puisqu’il s’agit d’une fille- ne devra jamais connaître l’obscurité ou un grand malheur s’abattra sur elle. A 15 ans la jeune Titiana doit être mariée au roi de Bretagne. Le convoi qui l’emmène passe par une forêt. Et la jeune fille disparaît. Le roi charge Merlin l’enchanteur de la retrouver… Vincent Pérez, qu’on connaît surtout comme acteur nous livre ici un beau conte breton mêlant habilement les légendes. On retrouve Merlin, Morgane, mais aussi des sorcières, des fées et même l’Ankou, la mort que Merlin ira défier. Le ton est assez léger, les personnages bien campés et le scénario bien construit. On se laisse facilement prendre au jeu. Tiburce semble lui aussi s’être amusé avec ce conte tant son dessin en couleur direct est léger, aérien, enchanteur, jouant sur les couleurs et les ombres. En résumé, un bon moment de lecture.  

Tendre Violette tome 7 : Les enfants de la citadelle (seconde partie). Scénario et Dessin Servais. Editions Casterman.
Violette continue à mener l’enquête sur les secrets du passé du bourg-forteresse de Montmédy. Des villageois encrés dans leurs superstitions et qui n’ont pas digérés les années d’occupation allemande, deux enfants sauvages, un comte obsédé par le trésor de Marie –Antoinette, et le fantôme d’une jeune femme qui chantait pendant la guerre pour l’occupant. Voila quelques-uns des ingrédients de cette belle histoire de terroir. Comme toujours avec Servais le ton est frais, les dialogues justes et le trait fin. Il dessine la campagne et les villages toujours aussi bien, sans parler des femmes. L’histoire est comme toujours touchante, sensible, jouant sur la psychologie des personnages et les mentalités. Servais aime le monde rural et le dépeint avec des histoires souvent dramatiques qui sonnent justes. Son travail est tout en finesse. Bref, un bel album.  

Paradise tome 3. Scénario et Dessin Benoît Sokal et Brice Bingono. Collection White Birds. Editions Casterman.
La fille du roi Rodon, le tyran déchu de Mauranie poursuit sa route. Elle arrive dans les mines d’émeraudes du pays mais est séquestrée… Avant dernier tome de cette histoire étrange qui baigne dans une atmosphère de fin de règne, de guerre civile, à la fois violente et triste. Une belle histoire, un rien poétique qui joue sur les ambiances de la moiteur de la jungle à l’étouffante obscurité des mines. Une bd qui se ressent. 

COUP DE COEUR
Petites Eclipses. Scénario Fane et Jim. Dessin Fane. Collection Ecritures. Editions Casterman.

Attention chef d’œuvre ou du moins vrai coup de coeur. Des amis se retrouvent pour passer quelques jours ensemble dans un gîte dans le sud de la France à quelques jours de la grande éclipse de soleil. Il y a le bout en train homo, la bonne copine qui ne tombe que sur des mecs mariés, le couple en crise et le mec qui décide de tromper sa femme et emmène avec lui une jeune fille de 19 ans rencontrée sur Internet. Pendant 4 jours, tout ce petit monde va s’amuser, se chamailler, se remettre en question, évoquer des souvenirs, s’engueuler… Vivre, quoi… Le scénario est du sur mesure, de la dentelle avec des dialogues qui font mouche, qui sentent le vécu, des scènes vraies comme ces beuverie ou chacun finit toujours par sortir des grandes théories et à refaire le monde. Et puis il y a les moments fort comme cette séance de psychanalyse de groupe ou les délires autour de la piscine. Les personnages sont vraiment très bien campé, chacun avec une vraie personnalité. C’est intelligemment raconté, frais, vivant, touchant. Quant au dessin il est très expressif… La précision des décors crayonnées et les nuances de gris collent parfaitement à ce récit réaliste d’amitiés. Un grand moment de lecture qui se déguste comme ces tranches de vie à la française qu’on retrouve dans des comédies comme le cœur des hommes. Franchement,  chapo !

Lefranc tome 18 : La momie bleue. Scénario Jacques Martin et Patrick Weber. Dessin Francis Carin. Editions Casterman.
Axel Borg, l’éternel ennemi du journaliste Guy Lefranc, s’est mis en tête de ressusciter une momie. Il propose à Lefranc de couvrir l’événement. La momie, dont la peau est devenue bleue après le traitement s’enfuie du laboratoire. Et tout le monde la pourchasse, notamment des représentants des grandes religions du monde qui ont peut qu’elle ne fasse des révélations gênantes sur son séjour dans l’au-delà… Lefranc et le grand schtroumpf… Cette fois-ci, on a vraiment du mal à accrocher au scénario. Même si l’idée de départ est intéressante, l’histoire part dans tous les sens… Et il manque une certaine profondeur, une vraie réflexion. A tel point qu’on se demande si c’est juste superficiel ou naïf. Le dessin quant à lui reste honnête, dans la plus pure tradition, bien qu’un peu figé. Notons tout de même de superbes planches sur l’Egypte et ses monuments. Ce tome 18 est donc décevant avec un scénario un peu trop léger qui ne fait qu’effleurer une succession de thèmes. Une série qui continue à baisser, ce qui est vraiment dommage après la très bonne surprise du maître de l’atome, la suite directe de la grande menace parue il y a quelques mois. Il faut dire que cette suite se situait dans les années 50. Ici on est dans le contemporain et cela réussit moins bien à Lefranc.

Les fondus de la brocante. Scénario Cazenove et Richez. Dessin Blaz. Editions Bamboo.
Qui n’a pas arpenté les allées d’une petite ville, à 7 heures du matin le dimanche à la recherche de la perle rare, la pièce manquante d’une collection improbable (je sais Eric que vous collectionnez les enjoliveurs de 2 chevaux chromés dans les usines de Mantes la jolie entre 1968 et 1975), ou de l’occasion à ne pas manquer qui pourra rapporter beaucoup d’argent. La brocante et vraiment une mode de ces dernières années. Elles fleurissent partout, tous les week-ends et rameutent une foule de plus en plus nombreuse. Evidemment les éditions Bamboo ne pouvait pas passer à coté de ce phénomène dans sa collection Humour. Et une fois de plus les auteurs spécialisés dans ces albums, voient justes et visent là où il faut, comme il le faut. En effet, pas de doute, ces albums très commerciaux, disponibles partout ou presque (presse, gares, librairies, grandes surfaces...), visent un public très large et c'est bien pour ça qu'ils marchent. Et c'est très bien ainsi. Ce fond de commerce pour les Editions Bamboo leur permet de lancer de nombreux autres albums et de prendre quelques risques financiers avec ces derniers pour notre plus grand plaisir. Les gags de cet ouvrage sont drôles et chaque chineur du dimanche pourra se reconnaître dans ces personnages caricaturaux capables de tout pour dénicher une bonne affaire. Un très agréable moment de lecture comme nous procure régulièrement les différents titres de cette collection.

COUP DE COEUR
Groom Lake tome 2 : Le grand secret. Scénario Hervé Richez. Dessin Jean-Jacques Dzialowski. Collection Grand Angle. Editions Bamboo.

Noël 1979. L’agent secret Samuel Wilson est missionné pour aller sauver des otages à Téhéran. Il quitte précipitamment sa femme et son fils sans même les embrasser. Il ne reviendra jamais vivant de Téhéran.
De nos jours, le fils de Samuel Wilson est un psychiatre reconnu. Mais si sa vie professionnelle est une réussite, il n’en va pas de même pour sa vie sentimentale. Sa femme le quitte même le soir de Noël comme l’avais fait son père des années plus tôt. Voulant absolument oublier son géniteur, il décide de rejeter son nom et devient alors Simon Mérid. Dans le désert du Névada, Groom Lake la fameuse Zone 51 n’abrite pas les restes d’un véhicule extra-terrestre comme la rumeur le laisse croire mais la base sert à des expériences de l’armée sur un groupe d’enfants. En faisant leurs recherches, les militaires vont un jour faire une découverte majeure : ils inventent un procédé permettant de refaire vivre l’âme des défunts dans le corps des enfants. L’armée américaine vient de mettre au point un procédé de réincarnation. Parmi les cobayes à peine âgé de 12 ans, un gamin s’échappe de la base de Groom Lake car il a quelque chose à régler sur cette terre. Il avait un fils qu’il a abandonné un soir de Noël, un fils qui a du mal à construire sa vie d’homme malgré son statut de psychiatre, un fils qui a besoin qu’on lui rappelle d’où il vient pour enfin assumer son nom.
Cet album clôt cet excellent thriller fantastique. Le scénariste, pourtant plus connu pour ses histoires comiques, nous livre ici une intrigue forte pleine de rebondissements et facilement compréhensible malgré l’idée de départ qui pouvait entraîner un scénario touffu. Le traitement de la réincarnation, thème souvent abordé est ici traité de manière originale et replacé dans un contexte historique ce qui lui confère encore plus de crédibilité. Le dessin nerveux est parfait pour ce style de récit, malgré les imperfections en particulier des visages dans certaines cases, et il est surtout mis en valeur par de très bonne mise en couleurs par ordinateur.
Certains reprochent à Bamboo de vendre de grandes quantités d’albums de sa série Humour tels que les gendarmes, les profs à un public très large et pas obligatoirement des fanas de BD. Mais cela est parfait car les bénéfices réalisés permettent l’édition de séries grandioses dont Groom Lake fait assurément partie. Un indispensable dans votre bédéthèque.

James Boon tome 1 : Les yeux de W. Scénario Mathieu Gabella. Dessin Anthony Audibert. Editions Bamboo.
Son nom est Boon, James Boon et c’est un pirate qui deviendra agent secret pour le compte de l’Angleterre. Car la Grande Bretagne est en danger : son réseau échelon, composé de pigeons voyageurs est menacé. Les pigeons sont attaqués, quelqu’un veut aveugler le système de surveillance anglais. Qui, pourquoi, quel machiavélique complot se trame. Ce sera à James Boon de le découvrir. Cet album est une parodie jouissive des James bond et des histoires de pirates. Le scénariste s’est amusé, et nous aussi ! 

Darkham Vale tome 3 : Vampires et corbeaux. Scénario et Dessin Jack Lawrence. Editions Bamboo.
Depuis l’arrivée de Ryan dans la petite ville de Darkham Vale, sa vie a été bouleversée. Après avoir découvert que sa nouvelle résidence était le centre d’une guerre entre des groupes de monstres plus affreux les uns que les autres, il apprend qu’il tient un rôle prépondérant dans cette lutte qui dure depuis des siècles. Il a en effet hérité d’un objet qui permettrait au malfaisant Karlack de se libérer et de plonger le monde dans le chaos. Ryan ne veut pas être mêlé à ce combat mais un événement tragique va lui faire changer d’avis et libérer tous le pouvoirs qu’il a en lui. Petit à petit on commence à comprendre les enjeux de la lutte qui envahie Darkham Vale et surtout le rôle de Ryan dans cette histoire. Les dessins très proches des dessins animés de super héros tel Batman, sont toujours aussi réussis même si on peut regretter parfois une utilisation un peu excessive des effets informatiques et en particulier des effets de flou utilisés pour les seconds plans. Une lecture trop rapide est toujours le défaut de cette série et ce depuis le premier tome mais ce troisième volume nous donne déjà quelques clés de k’histoire. Une bonne série d’aventures pour les ados qui est un bon compromis entre la BD franco belge et le comics.

Alpha tome 10 : Mensonges. Scénario Mythic. Dessin Jigounov. Collection Troisème Vague. Editions La Lombard.
La CIA a la sale habitude de faire des dossiers sur tout le monde… Et quand Alpha apprend que sa propre mère en a un, par curiosité, il met le nez dedans… La curiosité est un vialin défaut ! En menant sa petite enquête de routine et en parlant avec sa mère il va découvre que l’homme qui l’a élevé n’était pas son vrai père n’est pas son père. Un épisode intéressant de la série car il permet d’en apprendre un peu plus sur le héros. Les planches traditionnelles de bd alternent avec des fiches signalétiques et des pages de dossiers classés secret. Instructif et original.

Docteur Bonheur tome 1. Scénario Clarke. Dessin Turk. Collection Troisième degré. Editions Le Lombard
Vous êtes déprimé, votre couple bat de l’aile car vous ne pouvez pas avoir d’enfants, vous êtes un jockey ayant perdu son destrier, ne vous inquiétez pas, le docteur bonheur est là. Dans les situations délicates il déboule dans votre vie avec sa pulpeuse assistante Audrey afin d’essayer d’y remettre de l’ordre. A situation extrême, solution extrême mais bien souvent (voire toujours), les remèdes prescrit par ce bon docteur vont se révéler plus destructeur qu’autre chose et ne feront qu’empirer la situation.
Quelles impatience pour un fan de BD lorsqu’il voit sur la couverture d’un album se côtoyer deux grands noms de la bande dessinée humoristique. Clarke, un pilier de Fluide Glacial depuis le début des années 90et aussi un des papas de le petite sorcière Mélusine, est au scénario et Turk, le dessinateur du génie de la BD Léonard entre autres est au dessin. On se jette alors dans une lecture effrénée en pensant éclater de rire à chaque page.
Malheureusement ce n’est pas toujours le cas malgré les histoires délirantes imaginées par Clarke. Quand au dessin, Turk nous a habitué dans ses autres séries à des planches fourmillant de détails, comme par exemple les aventures du chat et de la souris présentes dans les histoires de Léonard. Ici les cases sont relativement simples avec beaucoup de gros plans des personnages. Il s’installe lors de la lecture une certaine monotonie.
En résumé ce n’est pas un mauvais album mais c’est loin d’être la perle humoristique à laquelle on pouvait espérer.

INRI tome 4 : Résurrection. Scénario Didier Convard. Dessin Denis Falque et Pierre Wachs. Collection Loge Noire. Editions Glénat.
Petit rappel des faits : Le Christ n’est pas mort sur la croix, c’est son frère jumeau Thomas qui s’est sacrifié. Jésus était mort en France. La série Le Triangle Secret dévoilait cette histoire avec à la fin la découverte du tombeau du Christ. INRI prend la suite avec une nouvelle énigme fantastique à travers les âges. Jésus, qui avait été initié à l’alchimie avait découvert une formule d’immortalité. D’ailleurs, de nos jours, son corps, récupéré par le Vatican est en train de se régénérer. Un miracle scientifique dont la clé est une formule alchimique que le Christ avait écrite sur le suaire de son frère. Au 12e siècle, 5 chevaliers récupèrent la formule et dissimulent ses symboles dans 5 bagues qu’ils porteront. Mais cette formule d’un élixir de vie est convoitée par l’Eglise et les gardiens du sang, une secte d’assassins, avec à leur tête le tueur à la hache. Ce dernier traque les chevaliers, leur coupant la main droite pour récupérer les bagues. Et il lui en reste deux…
Le quatrième tome d’INRI est donc le dernier de la série… Une série prenante, passionnante avec un scénario bien construit et qui vous tient en haleine jusqu’au bout sur des énigmes historiques, religieuses puisqu’elle donne une interprétation de la naissance de la franc maçonnerie et de l’histoire chrétienne. D’une manière plus intelligente qu’avec le Da Vinci Code, on nage en plein ésotérisme avec des luttes de pouvoirs dans les coulisses de l’histoire pour la possession d’un secret millénaire… Le dessin de Pierre Wachs convient donc très bien à la partie de l’histoire qui se situe au 12e siècle, notamment pour les décors. Pour les planches qui concernent le Vatican de nos jours, c’est Denis Falque qui s’y colle avec un dessin plus moderne, un peu plus en rondeurs, moins précis. Cela marque la différence d’époque et tout s’enchaîne plutôt bien. INRI est donc une bonne série pour les amateurs d’ésotérisme et d’histoire.

Le gardien de la lance tome 5 : Les héritiers. Scénario Ferry. Dessin Ersels. Collection Loge Noire. Editions Glénat.
Un artefact extra-terrestre en plusieurs morceaux que se disputent des sociétés secrètes sur plusieurs siècles… Voilà en quelques mots les ingrédients de cette série historico fantastique qui se termine avec ce tome 5. Une série honnête sans être révolutionnaire avec le dessin de Ferry qu’on a plaisir à retrouver par nostalgie. On pense évidemment à Ian Kalédine et on retrouve d’ailleurs des éléments fantastiques qui lui plaisent, ne serait-ce que les références à l’Egypte.  

Intox tome 4 : Contre-Enquêtes. Scénario Gilles Chaillet. Dessin Olivier Mangin. Collection Bulle Noire. Editions Glénat.
L'opération "Pablo" a été lancée à grands renforts d'émissions promotionnelles. Les "Villages de l'Espoir" permettent de recueillir des jeunes en difficulté afin de les aider à se réinsérer. Mais tout ne semble pas marcher comme voulu. Ceux qui ne participent pas aux activités sont renvoyés et... disparaissent. C'est ce que constate Jimmy dont l'amie, Audrey, n'a plus donné signe depuis son départ d'un des villages. Il va découvrir et voir des choses qu'il n'aurait pas dû voir. Sa seule chance de survie est le policier J.P.P., alias Puiseux. Mais cet officier de police sera assassiné et tout accuse Jimmy. Il fera alors appel à la journaliste de M.V.3000 : Léa Valmont.
Léa et Pablo se rendent dans le camp militaire désaffecté du plateau du Larzac supposé détenir contre leur gré une cinquantaine de jeunes asociaux. Déserté depuis longtemps semble t’il, cet endroit est le théâtre d’un assaut aérien à l’initiative d’Ortega, filmé par le caméraman de Léa en présence de la gendarmerie.
Celui-ci qui œuvre en sous-main dans le cadre d’un projet de la mafia va tout tenter pour récupérer ce film dérangeant en faisant pression sur ses contacts au ministère de l’intérieur et sur Pablo et Léa.
« Contre-enquêtes » est l’occasion de lever certains voiles sur des questions que l’on pouvait se poser dans les 3 premiers albums telles que l’origine des cauchemars de Léa, les visions guerrières de Pablo. De même, l’étau se resserre progressivement sur ce fameux secret concernant le rapt de jeunes délinquants dont la mafia parait partie prenante sans pour autant connaître l’identité et les intentions réelles de l’homme qui est à la tête de cette conspiration. La manipulation dont fait l’objet Léa et Pablo est machiavélique. Ces derniers semblent actuellement, malgré leur résistance et leur force de caractère, plus aptes à subir qu’à réagir. On connaissait Gilles Chaillet le scénariste et dessinateur de grandes séries historiques, dont Vasco est la plus connue mais il faut aussi compter sur Chaillet le scénariste de thriller car cette série est menée tambour battant et le suspense demeure et nous tient en haleine. Le dessin très classique convient tout à fait pour ce style de BD est très bien maîtrisé et sans défauts apparent. Un bon thriller à découvrir sans retenue.

Oscar le petit canard. Scénario et Dessin Mat. Collection Patrimoine BD. Editions Glénat.
Oscar voit le jour dans une ferme de la France profonde, comme il n'en existe plus aujourd'hui. Souffre-douleur des autres animaux, mais aussi des fermiers, le pauvre petit canard rêve de fuir cet univers hostile. Le fugitif croise la route de la jolie JOSETTE qui l'adopte au grand dam de sa tante ZULMA. La grosse femme, plus bête que méchante, n'empêche pas notre caneton de découvrir avec surprise le monde des humains où bien vite il apprend à se défendre, toujours dans la joie et la bonne humeur !Depuis quelques mois, Glénat a lancé cette collection d’albums luxueux qui rend hommages aux pionniers du neuvième art. Oscar représente la bande dessinée humoristique française de l'après-guerre, gentille, sans prétention, jamais méchante à l’époque ou les histoires illustrées n’étaient pas reconnues à leur juste valeur. Le trait de Mat peut faire penser à celui de Pim Pam Poum ou de Bibi Fricotin et on lit avec plaisir les aventures de ce petit canard rigolo.
Les planches qui se trouvent dans cet album n’ont pas été retouchées par Glénat ce qui nous donne une sensation de lire un livre ancien surtout avec les couleurs d’origine qui apporte encore plus de cachet à cette réédition. Un travail parfait effectué par cette maison d’édition afin de nous faire connaître un personnage et un auteur un peu oubliés de nos jours. Merci Glénat pour cette collection.

Rat’s tome 9 : Cradolapino. Scénario et Dessin Ptiluc. Editions Les Humanoïdes Associés.
Les Rat’s arrivent enfin après une longue traversée sur une île. Ils vont rapidement découvrir qu’elle est habitée par des lapins. Mais attention ces lapins sont en état de décomposition avancée. En effet, il ont tous attrapés un virus que leur a inoculé leurs ennemis les campagnols. Ce virus les fait se désagréger peu à peu. Dès la première rencontre avec ce nouveau peuple, les rat’s vont comprendre l’étendu des dégâts car lors de l’amicale poignée de main proposée par les lapins, ils se retrouvent avec le bras de leur hôte dans la pogne se qui provoquera l’hilarité des rongeurs de carottes tandis que le bras sera rapidement remis à sa place par son propriétaire. C’est du grand délire que nous proposent les scénaristes de cet album. Toutes les pages nous voyons des lapins qui perdent un bras, leur visage ou se vide de leurs boyaux. Les auteurs ont voulu montrer les dangers du sexe sans protection car évidemment, le virus à pu se répandre dans la communauté des rongeurs à grandes oreilles grâce à propension des lapins à forniquer. Mais cette fois-ci c’est un peu trop dans le gore avec des membres arrachés et de viscères dégoulinantes à chaque page. Toujours de l’humour noir mais trop d’hémoglobine…

COUP DE COEUR
L’ivresse des fantômes tome 1 : Lili Fleur Bleue. Scénario Wilfrid Lupano. Dessin Morgann. Collection Neopolis. Editions Delcourt.

Lili Pélias est une jeune femme au comportement peu sociable, coupée de sa famille, et qui se drogue au katazur, un puissant hallucinogène produit par un papillon très dangereux, le moindre contact avec cet animal entraînant instantanément la mort . Or, sa consommation étant très importante, elle se trouve dans l’obligation de dealer à son tour, et ce, en cultivant ladite substance à domicile. Un soir, elle retrouve Pilône, un de ses anciens compagnons de cirque, au physique de déménageur. Se remémorant quelques souvenirs avec lui, elle lui fait visiter ses serres de cultures puis rentre chez elle. En plein milieu de la nuit, quelqu’un frappe à la porte. Pilône a juste le temps d’ouvrir… pour se faire tirer dessus par un homme à lunettes. Alors qu’il se dirige vers Lili, Pilône intervient, s’empare de la sono et lui fracasse la mâchoire. Laissant le cadavre sur place, sur son parquet, en prenant soin tout de même d’emporter ses papiers, Lili emmène son ami dans un club nommé « le salon écarlate » afin de le soigner. Au petit matin, Lili mène sa propre enquête. Son agresseur nocturne n’est autre qu’un policier dénommé Domos. La journée s’annonce très longue pour notre jeune amie puisqu’elle doit également revoir son père…
Un premier tome étonnant que ce « Lili fleur bleue ». En effet l’héroïne choisie par Lupano est une droguée dealeuse asociale ce qui n’est pas le CV habituel de ses consœurs de papier. Mais Lili est charmante et on se prend rapidement d’affection pour ce petit bout de femme dynamique et débrouillarde. Le scénario reste pour le moment classique mais ce premier tome laisse entrevoir un fort potentiel d’aventures et de rebondissements en tout genre, car le monde et les personnages créés par les auteurs semblent vraiment originaux.
Les dessins sont très détaillés et dynamiques. Les couleurs contrastées mettent bien en avant les dessins.
Un excellent premier tome pour une série originale. On espère que la suite ne nous décevra pas.

Oliver Twist tome 1. Scénario Loïc Dauvillier. Dessin Olivier Deloye. Collection Ex Libris. Editions Delcourt.
Dans l’Angleterre victorienne, un miséreux dépose une femme enceinte, plutôt mal en point, à la porte d’un hospice londonien. A peine recueillie, la pauvre femme met au monde un bébé et trépasse. La religieuse le baptise Oliver Twist et le confie aux « bons soins » de la vieille Mamm, à la campagne. Cette dernière l’entasse littéralement avec les autres orphelins, pour toute la durée de son enfance. La règle est simple : pour survivre, il faut être fort ; les plus faibles n’ont pas leur place en ce bas monde. A l’âge de neuf ans, Monsieur Bumble ramène Oliver dans un orphelinat de la capitale. Au départ, Oliver est ravi de quitter cette vieille folle tyrannique. Mais à l’arrivée, c’est pire que la pire des prisons : ses congénères lui font la vie dure et les quelques signes de résistance qu’il ose montrer lui valent de passer le plus clair de son temps au cachot. Oliver évite alors de justesse d’être placé chez un ramoneur réputé pour tuer les orphelins dans les cheminées. Impatient de se débarrasser de cette mauvaise graine, Bumble le confie à Monsieur Sowerberry, un croque-mort. Mais là encore, les conditions de vie sont atroces…
Dans la collection Ex-libris, qui vise à adapter en bandes dessinées des œuvres incontournables d’écrivains non moins célèbres, voici une nouvelle version d’Oliver Twist de Charles Dickens, prévue pour couvrir trois tomes. Tout le monde connait plus ou moins les grandes lignes de cette œuvre majeure de la littérature anglo-saxonne : elle dépeint les conditions de vie abominables des enfants désœuvrés de la classe ouvrière, sous le régime victorien. L’adaptation est assez fidèle mais on est parfois gêné lors de notre lecture par des raccourcis scénaristiques un peu brutaux. Il est évident que des coupes sont obligatoire si l’on veut adapter dans notre média préféré, un roman. Le style graphique moderne de Deloye paraît parfois gribouillé, relativement « simple », mais il est très lisible et parfaitement maitrisé. En outre, la colorisation tout en retenues est exemplaire, parfaitement adaptée à l’ambiance. Une bonne adaptation pour une collection qui risque de donner le goût de la littérature à des jeunes fans de BD.

Sept psychopathes. Scénario Fabien Vehlman. Dessin Philippe Sean. Collection 7. Editions Delcourt.
Les 12 salopards version cinglés… En 1941, les anglais cherchent un moyen de gagner la guerre. Dans un asile d’aliéné, un fou propose de sélectionner 7 psychopathes et de les envoyer en Allemagne avec le mission de tuer le Fürher. Ca parait dingue mais pourquoi pas… Le plus étrange commando qui soit est monté… Et évidemment tout partira en vrille. Fabien Vehlman inaugure cette nouvelle collection qui tourne autour du chiffre 7. Sept psychopathes est une histoire complète à l’atmosphère noire et étrange. Un peu comme un conte fantastique qu’on se raconte pour se faire peur. Le scénario distille avec mesure l’angoisse aidé par un dessin parfois flamboyant. Une réussite du genre. 

Serge, le hamster de l’enfer tome 2 : Hamsterminator. ScénarioPhilippe Cardonna et Florence Torta. Dessin Philippe Cardonna. Editions Carabas.
Le jeune Axel a un problème avec son animal de compagnie, son Hamster. Il vient de l’enfer, crache des flammes et rêve de conquérir le monde à la tête d’une armée de démons. Et puis des néo gothiques le vénèrent. Un album très drôle avec des gags en une ou plusieurs planches. Serge, c’est d’enfer !

Péma Ling tome 3 : Yamantaka, seigneur de la mort. Scénario et Dessin Georges Bess. Collection Repérages. Editions Dupuis.
Dans les montagnes du Tibet, le sort s’acharne sur la jeune Péma Ling. Les moines qui l’avaient recueillis après le massacre de sa famille, sont à leur tour exterminés par les troupes chinoises du général Ma. Et bien qu’elle sache se battre, Péma Ling ne fait pas le poids ! Ayant réussi à échapper au carnage, elle se réfugie dans les montagnes et est enlevé par une bande de brigand qui l’emmène jusqu’à leur chef… Troisième épisode de cette grande saga de Georges Bess. Des planches toujours aussi agréables avec de grandes cases qui laissent vraiment apprécier le trait précis de l’auteur et un scénario qui se déploie doucement mais implacablement. Les drames conduisent inexorablement Péma Ling vers sa destinée. Elle deviendra la redoutable Lionne des neiges, une grande guerrière, chef de bande.

COUP DE COEUR
Messire Guillaume tome 2 : Le pays de vérité. Scénario Gwen de Bonneval. Dessin Matthieu Bonhomme. Collection Repérages. Editions Dupuis.

Lorsque la mère de Guillaume, désormais veuve, s’apprête à se remarier avec l’arrogant et fourbe bailli Brifaut, le garçon fuit son foyer et part à la recherche de sa sœur Hélis. Il a finit surtout par penser, comme elle, qu’il existe un moyen de retrouver leur défunt père, un alchimiste marginal, dans des « contrées lointaines ». Encouragé par sa tante, et guidé par des signes ésotériques, il est accompagné par un ancien brigand reconverti en chevalier, un troubadour un peu fumiste, et une chèvre. Les aléas de son expédition l’amènent à recevoir un coup de poignard. Au moment de l’impact, il se réveille dans un monde fabuleux déroutant : il est entouré de créatures anthropomorphes, mais dépourvues de têtes et dont le torse constitue le visage. Paniqué au début, il perçoit rapidement leur pacifisme et découvre qu’en touchant une pierre emportée de la tombe de son père, la communication devient possible ! Il sympathise avec l’un d’entre eux, Acéphore, qui lui propose de l’emmener sur sa barque, sur la mer. Car en semant une graine magique, il a appris que pour trouver son père, il lui faut traverser la « mer de sable ». Mais c’est loin d’être gagné car dès que la nuit tombe, les créatures s’endorment toutes d’un sommeil de plomb…
Dès les premières pages de l’album, vous êtes transporté dans un monde merveilleux, peuplé de personnages plus fantastiques les uns que les autres. Tour à tour, on croise des lamantins à visages de femmes, des hommes à tête de chien ou des griffons. Mais tout cette faune n’est pas obligatoirement sympathique et la cruauté et la trahison font aussi partie de leur quotidien. Le scénariste à réussi à créer une histoire enivrante grâce au bestiaire peuplant les pages de l’album. On va de surprise en surprise tout au long de l’aventure.
Matthieu Bonhomme, virtuose du pinceau donne vie à tout ces étranges personnages, les rendant tout de suite crédibles. Son traitement graphique sur cette série diffère de ses autres ouvrages car il utilise beaucoup le crayon de papier afin de créer ombres et volumes dans les cases. Le rendu des planches est vraiment magnifique. Une histoire envoûtante, efficace, peuplée de bestioles imaginaires, mise en images de façon sublime, que demander de plus. Ah ! Si ! Juste une petite chose : la suite vite !!!!!!!!!!!!!!!!

Mélusine tome 15 : L’apprenti sorcière. Scénario Gilson. Dessin Clarke. Editions Dupuis.
Mélusine est une sorcière médiévale tout ce qu'il y a de plus classique : chapeau pointu, balai et potions, sans oublier les cheveux couleur citrouille... Mais Mélusine est aussi une sorcière insouciante, impertinente et intrépide... Elle a la baguette facile, ce qui ne manque pas de créer de nombreuses situations cocasses.
Dans ce nouvel album, elle se voit confier une nouvelle mission : sa sœur Pirouline lui confie la garde de sa fille.
Regard frondeur, bikini, string qui dépasse par-dessus le pantalon taille basse, malgré ses 112 ans, Malicella est une petite peste, évidemment apprentie sorcière. Rien ne l’excite plus que d’écraser d’un coup de talons les pieds des monstres qu’elle rencontre, ou de balancer des sorts non maîtrisés à tout va. Bonne poire, Mélusine se met donc en tête de lui apprendre les rudiments de la sorcellerie… à ses dépends…
Malgré les années, la magie humoristique fonctionne toujours et on retrouve avec plaisir les aventures de cette petite sorcière qui fait depuis quelques années déjà les beaux jours du journal Spirou. Bien sûr, les gags ne sont pas tous extraordinaires et on voit parfois venir une chute un peu téléphonée mais le dessin de Clarke est toujours aussi magnifique et nous entraîne dans la magie des histoires.
Les enfants adorent cette série faites à la base pour eux mais vous, adultes fans de BD, ne vous retenez pas et venez retrouver votre âme de bambin. Vous verrez que Mélusine vous enchantera.

Quartier M tome 1 : Fêlures. Scénario Beauverger. Dessin Benjo Zano. Collection Empreintes. Editions Dupuis.
Maël et Mog sont deux ados, deux potes vivant dans un quartier urbain pour le moins étrange. En effet, le quartier M. est frappé de dégénérescence mémorielle collective. L’amnésie gangrène peu à peu les habitants, surtout les adultes. Certains oublient leurs noms, ou ne se repèrent plus du tout dans la vie, ou encore oublient leurs propres besoins primaires, comme les parents de Maël qui n’assurent plus les repas à la maison. Dans cet univers déprimant, sans espoir, d’adultes fatalistes, ce sont les jeunes qui en profitent : le mouvement Rana prône de vivre à 100 à l’heure, de tout casser sur son passage, sans aucun respect. De son côté, Mog décide de quitter son foyer : son père oublie chaque soir qu’il l’a déjà tabassé la veille, et même les raisons qui l’ont poussé à le tabasser. Maël, lui, s’occupe de son mieux de sa petite sœur, en rêvant du Doge, son héros de feuilleton, omniprésent dans le quartier : il est imprimé sur les paquet de céréales, il orne les vignettes autocollantes… Pourtant, en voulant venger un ami adulte assassiné par une bande de Rana, il se fait des ennemis intimes et doit prendre la tangente…
Il ne faut pas avoir de tendances dépressives lorsqu’on lit cet album sinon on risque de sombrer dans la morosité la plus totale. Le scénariste nous dépeint un monde sinistre et malsain presque vide d’humanité et de joie. Apparemment il n’y a aucun espoir pour les gens dans ce monde pas si lointain du notre. Réalisé à partir de dessins réalistes superbement colorés aux origines évidentes de l’univers des mangas, « Quartier M » est un ouvrage dont l’histoire se déroulera sur trois tomes. Compte tenu du thème relativement grave abordé, il est de ces albums qui interpellent et qui laissent un petit arrière-goût amer dans la bouche. On attend avec impatience la suite de cette saga pour savoir si Mog et Maël auront une petite chance d’apercevoir une petite lueur d’espoir dans leur monde décadent. 

COUP DE COEUR
Seuls tome 2 : Le maître des couteaux. Scénario Fabien Vehlmann. Dessin Gazotti. Editions Dupuis.

La ville est toujours vide, les enfants sont toujours livrés à eux-mêmes et ils ne savent toujours pas pourquoi il n’y a plus personne. Reste à s’organiser mais un mystérieux tueur avec des couteaux rode dans les parages. Un second tome toujours aussi palpitant et étrange avec des personnages attachants face à une situation insolite. On flirte avec le fantastique et l’horreur avec des dessins qui font plus penser à de la bd pour enfant. Un mélange détonnant et réjouissant.

COUP DE COEUR
Hammerfall tome 1 : La peine du serpent. Scénario Sylvain Runberg. Dessin Boris Talijancic. Collection Empreinte. Editions Dupuis.

Drame chez les Vikings. Le jour de son mariage, le clan de Harald est attaqué par un banni du village qui vient se venger. Son père est tué, et Harald est emmené comme esclave ainsi que sa fiancée. Cette saga nordique a tout pour plaire : un scénario solide et intriguant à souhait, de l’aventure dans un cadre historique respecté, des dessins fidèles et précis… Bref, un très bon premier album.  

Nil tome 1 : Les Barbares. Scénario Eric Adam. Dessin Didier Garguilo. Editions Vent d’Ouest.
A l’époque des pharaons, dans une petite ville située au bord du Nil, le fleuve dieu, source de vie et d’échanges, une bande d’adolescents, menée par Ahmôsis et Rahotep, mène une vie tranquille et aborde avec les soucis des jeunes gens de leur âge, la vie d’adulte. Mais un jour, le père d’Ahmôsis, un marchand en contact avec des commerçants venus de l’étranger, meure dans de dramatiques et étranges circonstances.
Dès le lendemain d’autres personnes périssent de la même manière. La population s’interroge : s’agit-il d’une épidémie ou d’une série d’empoisonnements ? Ahmôsis, contre l’avis général, est persuadé que ces morts cachent quelque chose qui met en péril tout l’empire.
Tout de suite le dessin et les couleurs de cet album attirent l’œil. Malgré parfois des petits défauts de proportions dans les personnages et des silhouettes de second plan un peu malhabiles, on entre facilement dans l’histoire et on est immédiatement plongé dans l’époque fastueuse de l’Égypte des pharaons. On suit l’aventure de ces adolescents de bout en bout et on passe un excellent moment de lecture. On regrettera tout de même une fin un peu trop rapide. Une bonne histoire complète dans la lignée de l’excellente série « Sur les terres d’Horus ».

Spaghetti Brothers tome 15. Scénario Carlos Trillo. Dessin Domingo Mandrafina. Editions Vent d’Ouest. Des histoires complètes en quelques planches… C’est le principe de Spaghetti Brother, une série de chroniques savoureuses sur la mafia. Parfois drôles, souvent cruelles, ces histoires mettant en scène les frères et sœurs Centobucchi se lisent toujours avec le même plaisir. Il y a notamment Amérigo, le mafieux, Franck, le curé, Tony le flic… Dans ce 15e tome, Franck se met en colère et distribue quelques coups de poings à ses paroissiens. On assiste aussi à une version mafieuse de Roméo et Juliette… Mais on ne va pas tout vous raconter, lisez–le c’est toujours aussi bon.

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