QUELQUES ALBUMS DE DECEMBRE 2008
Pandemonium
Tome 2 : Le tunnel. Scénario Bec. Dessin Raffaele. Editions Soleil.
Dans les
années 50, aux Etats-Unis, la petite Cora est malade. C’est la tuberculose et
elle a besoin d’une cure dans un sanatorium. Celui de Waverly Hills est réputé
et Dris, sa mère infirmière pourra y travailler. D’autant qu’elle connaît
l’hôpital… Quand elle était petite, elle y avait été soignée. Mais dès le
départ, il se passe de drôles de choses dans cet établissement. La petite voit
des gens qui sont morts, et d’horribles rumeurs courent sur de expérimentations
médicales pratiquées dans les locaux sordides. Le lieu semble détenir un
effroyable secret. Second tome d’une excellente série d’horreur qui réussit à
distiller l’angoisse au fil des pages. Frisson garantis pour les amateurs. A
noter que le premier tome était sorti aux humanoïdes associés.
En 1812,
vaincus par un terrible hiver et les maladies, les troupes napoléoniennes –du
moins ce qu’il en reste- se retirent de Russie. Au cours de la débâcle, un
prêtre arrive à recruter quelques soldats et les embarque dans une curieuse chasse
au trésor. Mais la fortune est cachée dans un château des Carpates. Les
mercenaires acceptent la mission et les ennuis commencent. La route est semée d’embûches
comme des loups avec des griffes d’acier dressés pour tués. Et évidemment, le
château est occupé par un personnage qui détient –dit-on- de terribles
pouvoirs. Arriveront-ils à sortir vivant de cette entreprise ?
En
Provence, la grand-mère d’Augustin est morte. Cette forte femme s’occupait
d’une exploitation vinicole. Elle n’était pas facile mais était respecté par ses
employés. Mais au sein de sa famille ce n’était pas la joie : une fille
complètement effacée face à un gendre alcoolique et endetté qui voulait d’ailleurs
vendre la propriété. Du coup, on se demande si elle est vraiment tombée par
accident dans l’escalier…
Jolan, le fils de Thorgal et les autres jeunes sélectionnés poursuivent leurs
épreuves auprès du mystérieux magicien Manthor. La prochaine est redoutable :
il s'agit ni plus ni moins d'entrer dans Hasgard, le domaine des Dieux et de
dérober le bouclier de Thor. Pendant ce temps sur Terre, le fils de Kriss de
Valnor, Aniel, élevé par Thorgal et Aaricia est enlevé... Yves Sente a bien
repris le flambeau de Van Hamme sur le scénario. C'est intéressant, on nage en
pleine mythologie nordique, et le dessin de Rosinski est toujours merveilleux,
en couleurs directes. De très belles planches, parfois véritables tableaux pour
servir une vraie histoire... L'aventure de Thorgal continue, le pari de la
relève est gagné.
Les voisins
du 109 : samedi. Par Coyote et Nini Bombardier. Editions Le Lombard.
Il y a les gothiques, il y a les deux lesbiennes, et puis la mamie qui fait du
pot au feu pour tout un régiment et qui raconte ses histoires de guerre, Bref,
tout un éventail de personnages pittoresques, une galerie de portraits amusante
et attachante. A tous les étages il y a de quoi voir dans cet immeuble qui
évoque le chanson de Renaud « Dans mon HLM ». Venez visiter, c'est
drôle et bien vu avec ce deuxième opus un peu coquin.
Capricorne
13 : Rêve en cage. Par Andreas. Collection Troisième vague. Editions Le
Lombard.
Capricorne, le détective de l'étrange rêve... Et son rêve est plutôt bizarre.
Il revoit ses ennemis et des personnages croisés lors de ses précédentes
aventures. Le tout dans un songe à la "Alice au pays des merveilles", en plus glauque et trash tout
de même. Un voyage hallucinant dans un monde qui a sa propre logique, un voyage
graphique aussi puisque chaque page est séparé en un quadrillage de 20 cases,
des barreaux d'une cage avec lesquels Andréas joue à merveille. Un nouvel album
expérimental envoûtant.
Le meilleur
des pieds Nickelés. Par Forton et Pellos. Editions Vents d’Ouest.
Créés par Forton en 1908, les Pieds Nickelés sont un monument du 9e art. En
1948, ils ont été repris avec brio par Pellos qui a poursuivi les aventures
délirantes et échevelées de Croquignol, Ribouldingue et Filochard. Ils ont donc
100 ans et Vents d'Ouest a décidé de leur consacré un spécial anniversaire en
rééditant dans un bel album 11 aventures de Forton et Pellos comme « les
Pieds Nickelés se débrouillent », « ont la belle vie », « s'évadent »,
« en Angleterre », etc. Des histoires avec dessin en noir et blanc
sans phylactère mais avec un texte en de 6-7 ligne en dessous... Bref, la bd
comme autrefois.
Tout
commence par la disparition d’un chat et une leçon de déduction classique dans
les aventures de Sherlock Holmes. Le chat de la sœur de Mme Hudson a été
enlevé. Sherlock remonte jusqu’au restaurant chinois de M. Mu qui sert autre
chose que du lapin dans les assiettes des clients. Au sous sol, une fumerie
d’opium et évidemment, notre héro se laisse aller à ses penchants pour les
drogues. Jusqu’à ce qu’un crime soit commis dans la fumerie. Une enquête
épineuse qui le conduira avec le Dr Watson jusqu’aux Indes. Bonne aventure dans l’univers Holmésien avec un détective aux
allures de jeune homme.
Il fallait oser faire la Bible en BD car le sujet religieux est sensible. La version reprise est celle de
Louis Ségond, théologien suisse qui a traduit la Bible en Français à partir
des textes originaux au 19e et l’album est préfacé par Frédéric Lenoir
rédacteur en chef du « Monde des religions ». L’aventure a donc des
cautions de sérieux. L’exercice est intéressant même s’il a fallu faire des
choix dans le récit. On retrouve dans cette première partie des passages
essentiels, patrimoine de l’Humanité. Car que l’on soit croyant ou pas, la Bible reste une référence
universelle. On retrouve donc Adam et Eve, Caïn et Abel, Noé, la destruction de
Sodome et Gomore et d’autres épisodes marquants. Le dessin réaliste est
somptueux. Bref, c’est presque «
Le terrible
cosaque Taras Boulba est en colère. Il aimerait que ses fils connaissent le
combat et la guerre mais aucune n’est prévue. Mais ce n’est pas un problème
pour le guerrier… Il prend le pouvoir et trouve un ennemi en Pologne en se
basant sur des rumeurs… La machine
infernale est lancée. Au programme : massacre dans les villages. Second
volume de la fidèle adaptation du roman de Nicolas Gogol, un récit dramatique cruel
et féroce qui bénéficie de la force du trait de Kordey. Un pari réussi.
Le jeune Jimmy a trouvé sa vocation : devenir croquemitaine et faire peur aux
enfants. Mais cela demande une initiation et des épreuves. Humphrey, le
croquemitaine en titre, qui rêve de retraite, emmène donc le jeune Jimmy sur la
montagne pour rencontrer Argyl le vénérable qui permettra à Jimmy de découvrir
sa plus grande peur. Civiello continue son incursion dans les histoires pour
enfants avec succès. Couleurs directes et graphisme élégant qui donne une
ambiance de conte horrifique mélangeant un peu l'étrange Noël de M. Jack et
Oliver Twist. Un superbe résultat.
Bienvenue
dans le quotidien d’une famille qui vit aux pieds de l’Himalaya, en Indes, à
fin du 19e. Il y a le père Calay, la mère et trois fils. Le plus jeune, Kazi
est sourd muet et les enfants du village sont assez cruels avec lui... Au point qu’une blague tourne mal et l’enfant
manque de se noyer. Le père à contre cœur décide de l’envoyer dans un monastère ;
il culpabilise d’avoir de l’abandonner... Quelques années après, les deux frère
Resham et Basanta sont amoureux de la même fille Mina. Evidemment, ce n’est pas
celui qu’elle préfère qui doit l’épouser… La famille s’en trouvera à nouveau
divisée… Lax et Fournier signent ici une très belle histoire de famille sur
fond de colonialisme britannique. Un scénario limpide qui se déploie sans
heurt, des dessins empreints de poésie… Une petite merveille.
Le jardin
des glaces. Par Servais. Collection Aire Libre. Editions Dupuis.
Une jeune étudiante essaie de rencontrer Arnold Francart, un vieil aventurier
des pôles à la retraite. Mais l'explorateur n'est pas facile à approcher. Après
son dernier voyage qui a mal tourné, puisque le jeune qui est parti avec lui a
été tué par un ours, il s'est retranché dans son mutisme et surtout dans son
jardin. A la retraite, il passe en effet tout son temps à s'occuper de ses
fleurs. Mais la jeune fille et tenace et veut l'apprivoiser pour savoir ce qui
s'est réellement passé sur la banquise lors de sa dernière mission. Servais
quitte les bois pour la banquise et force est de reconnaître qu'il y est très à
l'aise. Toujours avec un dessin détaillé, il nous conduit dans les méandres de
l'esprit humain dans un thriller psychologique intriguant sur fond de
réchauffement de la planète. Une belle histoire et de sublimes graphismes.
Yoko Tsuno
reçoit une lettre lui demandant de se rendre en Allemagne, dans la vieille cité
de Rothenburg. Son amie Ingrid est au plus mal. Elle s'affaiblit, sans raison
apparente... Comme si la nuit un vampire venait la mordre. Mais Yoko n'a que
faire des superstitions ; il doit y avoir une explication plus rationnelle. Son
enquête la conduira dans les sous sols de la ville à la rencontre d'un
scientifique qui vit un véritable drame. Une des meilleurs albums de Yoko qui
réunit tous les ingrédients qui font le charme de la série : énigme
scientifique, enquête avec fausses pistes, humanisme et amitié... Une réédition
en grand format et avec en bonus des textes explicatifs sur les dessous de
l'aventure.
Marié,
trois enfants, Jean Claude passe sa vie sur les routes. Il est camionneur.
Nouria elle, travaille dans un resto sur une aire d’autoroute. Son fils est en
tôle, elle vole de la marchandise à son patron pour la revendre. Ce dernier le
découvre, lui fait du chantage pour coucher avec ; Et quand elle récidive,
il veut la dénoncer aux flics. Elle l’insulte, il la frappe. C’est là que JC intervient. Il embarque Nouria et
l’emmène chez un pote à lui, à l’abri pour quelle puisse refaire sa vie.
Evidemment ils finissent par tomber amoureux. Et c’est le début des ennuis pour
JC. Il refuse des contrats pour passer plus de temps avec Nouria, sa femme le quitte
et lui interdit de revoir ses enfants… Sa situation se dégrade vite et il
devient possessif envers Nouria. Les routiers sont sympas ! Moynot nous
raconte une belle histoire d’amour dramatique qui aurait fait un bon scénario
pour Claude Sautet par exemple. Deux personnes mal dans leur vie qui se
trouvent et se perdent… D’ailleurs le ton est donné dès la phrase d’accroche de
l’album : aux femmes qu’on veut sauver et à celles qui se sauvent. Voilà,
tout est dit.
Lulu a pété
les plombs. Partie pour postuler à un énième emploi, cette mère de famille
quadragénaire n’est jamais revenue à son domicile. Que lui est il arrivé
exactement ? Autour d’une table de jardin ses amis évoquent son histoire
et essaient de reconstituer ses deux semaines d’absence. On apprend qu’elle
n’arrivait pas à retrouver de travail et qu’elle en avait un peu marre de sa
vie. Du coup, petit coup de folie, elle s’octroye quelques jours d’errances et
fait des rencontres. Davodeau réussit tout ce qu’il touche ! Après « les
mauvaises gens » et « un homme est mort », cette histoire
profondément humaine est passionnante. Ne serait-ce que par le choix d’une
narration en puzzle puisque chacun raconte ce qu’il sait de la cavale de Lulu.
On est donc accroché dès le début, impatient d’en savoir plus, d’avoir tout
reconstitué. Et puis il y a toujours l’authenticité des personnages qui
prennent de l’épaisseur au travers des petits gestes insignifiants du quotidien
et la tendresse que l’auteur porte sur eux et nous transmet. Vivement la suite.
-Bienvenue
chez les Ch'tis. Adaptation de Veys. Dessin Coicault. Editions Delcourt.
En entendant le titre de la chronique vous vous êtes dit « encore un pur
produit de marketing » et vous n’avez pas tout à fait tort. En effet cet
album reprend scène par scène le déroulement du scénario du film de Dany Boon.
Les personnages sont même caricaturés pour coller au plus près des acteurs.
C’est donc la véritable BD du film.
Fin d’année oblige, les agendas sont de retour, comme le père Noël et les
crises de foies. Drugstore nous offre (enfin plutôt nous vend) l’agenda ultime
qui rendra jaloux tout le monde, celui dessiné par le pape de la ligne crade,
j’ai nommé Vuillemin. Toutes les semaines sont illustrées d’un gag du maître.
C’est toujours limite, souvent drôle et irrévérencieux en bref c’est l’agenda
qu’il faut posséder pour être mal vu des bien pensants.
Guillaume, l’apprenti sorcier, doit se rendre ce matin dans son nouveau
collège, en compagnie de ses amis. Ils sont 6 au départ mais arrivé devant
l’établissement, ils ne sont plus que 3. Apparemment un problème de passage
intermondes s’est produit et du coup Guillaume se retrouve avec son amoureuse
Capucine, Thomas son ami lycanthrope et son dragonnet Dragounet dans un monde parallèle
totalement inconnu. Tandis qu’ils tentent d’échapper aux dangers qui les
menacent, leur sauvetage se met en place.
Nous sommes au début de la guerre des clones. Les armées de la république se
rendent compte lors d’un combat perdu dans l’espace que la flotte de leurs
ennemis les séparatistes est beaucop plus fournit que la leur. La république va
alors envoyer un groupe de mercenaires dirigés par Obi Wan Kenobi et Anakin
Skylwalker sur la planète ou sont construts les vaisseaux ennemis afin qu’ils puissent
détruire les chantiers. Mais cette tâche sera beaucoup plus ardue qu’elle en a
l’air.
Marine à 8
ans et Wendy sa sister en a 14. Bien sûr elles n’ont pas les mêmes occupations.
La grande pense aux fringues, aux mecs, aux copines et la petite ,ben ,elle
essaye de tout faire comme sa grande sœur, ce qui a bien sûr le don d’énerver
cette dernière. Mais malgré quelques crépages de chignons en règle, elles
savent très bien s’entendre toutes les 2 afin de faire des bêtises en commun.
Sisters pour la vie.
Il y a du
nouveau dans la cité des pâquerettes. En effet, la mairie a décidé d’installer
des halls d’immeuble factices pour que les jeunes puissent les squatter. Un
soir Malika et ses amis se retrouvent enfermés dans une de ses boites de ciment en compagnie de 3 stars de la
chanson. Tous se retrouvent après que la construction ait été enlevée par un
hélicoptère dans une cour fermée entourée de caméras. On leur apprend alors
qu’ils ont été choisis pour devenir les concurrents d’une nouvelle télé réalité
Alcastar.
Trondheim
nous revient avec un de ses albums fait de chroniques et d’anecdotes qui
jalonnent sa vie de tous les jours. Mais ne vous attendez pas à de grandes
aventures pleines de dangers et de rebondissements à tout va. Il nous raconte
juste des petites pensées journalières, des moments de bonheur ou au contraire
de dégout. C’est simple mais ça fait souvent mouche. En effet on se prend
régulièrement à rire ou à penser à une de nos propres anecdotes et c’est très
agréable. Bien sûr ce n’est pas le prix du meilleur scénario que l’auteur
recherche mais il nous amuse et nous fait nous évader.
Cette série
est faîte sur le principe de comparaison entre les hommes et les femmes. En
effet chaque double page parle d’un même sujet qui est traité sur la page de
gauche du point de vue des femmes et sur celle de droite le même problème vu
par les hommes. Chaque planche est donc un gag. Autant vous dire que cela ne
m’a pas vraiment plu. Les gags sont un peu légers et je trouve que le dessin
manque un peu de précision et de décors. Je suis peut être un peu trop critique
donc je vous laisse vous faire votre opinion.
-Les
naufragés Scénario Cauvin. Dessin Brétécher. Editions Dupuis
-Le vieux
Bleu Scénario Cauvin. Dessin Walthéry. Editions Dupuis
Il est bien
loin le temps ou pour trouver l’âme sœur d’une vie ou juste une compagnie d’un
soir il fallait écumer les lieux festifs et dépenser pas mal d’argent pour
essayer d’attirer la proie convoitée. Maintenant il suffit d’un ordinateur,
d’une connexion Internet et le tour est joué. Les héros de cette série sont des
accros de ce style de rencontres via l’écran. Mais ils ne sont pas toujours les
meilleurs exemples à suivre car ils se prennent plus de râteaux que vous
pourriez en trouver dans un magasin de jardinage.
Exterminateur
17 est un androïde-soldat conçu pour mener les guerres en lieu et place des
êtres humains. Il est le tout premier d’une longue lignée, imaginé par un
savant qui lui a donné vie en utilisant ses propres cellules. À la mort de son
géniteur, une obsession gagne le robot : libérer ses frères mécaniques du joug
humain. Les détenteurs du pouvoir tentent alors par tous les moyens de
l’anéantir. L’Exterminateur 17 parvient pourtant à ses fins, avant de
disparaitre mystérieusement… C’est sur Ellis qu’il choisit de faire son retour.
Cette planète fait partie du système Espoir et elle accueille comme son ancêtre
new-yorkaise les migrants humains qui ont choisi d’y créer une nouvelle
société. Mais plutôt que de concevoir une cité paisible et équilibrée, les
terriens ont exporté le modèle criminel de leur Terre nourricière. On retrouve,
effectivement, sur Ellis les descendants des mafias japonaises, russes et
italiennes. Au moment de l’arrivée de l’humanoïde, cette dernière caste est
représentée par Don Alessandro, le plus puissant des descendants de la Cosa
Nostra. C’est d’ailleurs lui que l’Exterminateur 17 cherche à rencontrer. Se
débarrasser de sa garde rapprochée est un jeu d’enfant, mais une fois le
contact établi, il épargne mystérieusement le puissant seigneur de la cité. Pour
toute reconnaissance, Don Alessandro téléporte notre destructeur dans une arène
pour y affronter trois adversaires mythiques…
Pourquoi le
père Noël est rouge ? Que fait-il le reste de l’année ? Et la mère
Noël quel est son rôle dans tout ça ? Voilà quelques exemples de ce que
vous pourrez trouver dans cet album drôle, au dessin simple mais efficace,
album auquel on ne reprochera que le temps de lecture trop court. En effet vous
l’aurez fini en quelques minutes mais a la fin de votre lecture, le gros
bonhomme en rouge n’aura plus de secrets pour vous.
C’est en 2020 que Chamza sauve peut-être la vie de Lindsay, une jeune
londonienne qui risquait d’être emportée par un mouvement de foule lors d’une
manifestation. Un hasard, à n’en pas douter, puisque la dame de Dubaï, l’une
des plus riches femmes du monde, n’aurait jamais dû croiser le chemin de la
petite anglaise. Et pourtant, Chamza semble se lier d’amitié avec Lindsay, qui
elle-même nourrit des sentiments plus troubles pour son amie. Petit à petit,
les deux femmes vont apprendre à se connaître, de parties de shopping à l’autre
bout du monde (les transports sub-orbitaux sont bien pratiques !) en
soirées mondaines très jet-set. La vie de Chamza semble bien peu compliquée,
mais sous les frivolités se cache pourtant un bien étrange secret concernant
l’origine de sa fortune. Une fortune qui pourrait bien trouver sa raison d’être
dans les attentats du 11 septembre 2001. C’est en tout cas ce que pensent les
services secrets américains qui pourchassent la dame de Dubaï. Smolderen part
d’une légende (le trésor de guerre d’Al Quaïda après le 11 septembre) pour
créer sa nouvelle série de thriller d’anticipation. Ce premier tome est comme
souvent un tome de présentation et de mise en place de l’univers et des
personnages, mais on sent déjà que cette série peut devenir un classique du
neuvième art. Le dessin fin, précis, racé de Bertail est excellent et cela
donne de magnifiques planches. Ce premier tome est vraiment excellent et on
attend avec impatience la suite de ce récit d’espionnage qui promet de bonnes
heures de lecture.
Ce recueil des histoires de Dave Cooper contient
deux histoires très sexuelles.
Pitchoune et son papa vivent dans une île où se mélangent les gens aux géants
tels qu'eux. Bergers, ils aiment contempler la nature et prendre soin des
animaux. Alors, lorsque non loin de là, un ours blanc, paniqué sur un bout de
glaçon échappé de la banquise, se fait attaquer par des pirates, ni une ni
deux, papa géant vient à la rescousse du naufragé. Depuis, Pitchoune n'a qu'une
idée en tête : faire du nouveau venu son ours en peluche...
Pleine de
tendresse, cette histoire aborde la question de la solitude et de la
différence, ainsi que de la volonté caractéristique des bambins à vouloir plier
leur entourage à leurs moindres désirs. Dans le difficile exercice de
l’histoire racontée aux petits, Olivier de Rességuier passe l’examen avec
succès en choisissant un sujet proche de leurs préoccupations.
-Messiah
Complex Tome 2 : Nocturnes. Scénario Alex de Campi. Dessin Eduardo Cana.
Editions Les Humanoïdes Associés.
Au 25ème siècle l’humanité a colonisé une grande partie de l’univers et forme
un empire où l’espérance a semble-t-il fuit. L’empire de la nouvelle Rome se
montre intransigeant sur le plan des libertés individuelles.Les citoyens
attendent tous la venu d’un nouveau messie pour venir leur apporter un monde
nouveau. Et ce messie est sur le point de venir en la personne d’une jeune
fille de quatorze ans. L’empire a eu vent de cette nouvelle et tente de mettre
la main sur cette jeune fille. Mais la résistance veille et fait appel à un
prince déchu pour la sauver. Mais cet homme est-il le bon individu pour réussir
cette mission, tant sa propension à l’autodestruction est forte ? Le second tome de cette série de SF vient de
sortir et je dois dire que je suis un peu déçu. En effet le premier tome
lançait une série intéressante mais ce nouvel opus ne fait pas beaucoup avancer
l’intrigue. On apprend tout de même à connaître un peu mieux les personnages
mais le tout est un peu creux. Le dessin lui est toujours un peu figé et
parfois maladroit mais les couleurs bien maîtrisées embellissent les planches. On
attend donc une suite plus pêchue pour nous redonner l’envie de poursuivre la
lecture de cette série.
-L'héritage
du Colonel. Scénario Carlos Trillo. Dessin Lucas Varela. Collection Mirages. Editions
Delcourt.
Dans l’Argentine des années 80, comme chaque midi, Elvio Gustavino se hâte
d’aller rejoindre sa tendre fiancée, sa Luisita : une poupée qui trône dans la
vitrine d’un petit antiquaire de la rue voisine. Il économise patiemment pour
tenter de la soustraire à l’avide commerçant. Il se prive de tout, néglige son
travail et pire : laisse sa mère impotente mourir à petit feu. Elle doit, en
effet, se contenter de biens maigres festins et s’endort gavée de
tranquillisants pour laisser à son fils le loisir de rejoindre à la nuit tombée
l’élue de son cœur. Ce soir, pourtant, Luisita le provoque en salissant la mémoire
de son défunt père, un militaire zélé de la junte. Elvio se souvient alors que
ce capitaine ramenait du travail à la maison : d’abord un entraînement sur
poupée pour perfectionner les techniques de son labeur quotidien de
tortionnaire ; ensuite le passage à la pratique sur jeune militante communiste
avec sévices sexuels à la clef. Le lendemain, en se rendant au ministère, notre
petit fonctionnaire croit justement reconnaître la jeune femme que son père
torturait il y a quelques années. C’est bien elle qui se rend, effectivement,
chez les Gustavino pour présenter l’addition. La pauvre veuve n’y résiste
d’ailleurs pas. Ce jour là, Elvio perd une mère mais gagne le gros lot :
l’argent d’une assurance vie et donc sa poupée… Glauque, malsain et choquant
voilà les adjectifs qui viennent immédiatement à l’esprit lorsqu’on lit cet
album car en effet les agissements du héros sont assez atroces et dérangeants.
Mais petit à petit on arrive à comprendre pourquoi il est tellement dérangé et
comment sa jeunesse l’a transformé pour le transformer en monstre. Le dessin
parait enfantin à la base mais Varela ne prend pas de pincettes et ne suggère
rien des situations extrêmes et des actes de barbarie. C’est un album violent
qu’il ne faut surtout pas mettre dans les mains des plus jeunes, mais c’est
aussi une œuvre intéressante qui nous prend aux tripes du début à la fin.