QUELQUES ALBUMS DE FIN SEPTEMBRE 2007
Tigresse Blanche Tome 4 : Une
espionne sur le toit. Scénario Didier Conrad et Wilbur. Dessin Didier Conrad.
Editions Dargaud.
Alors que
la guerre civile fait rage en Chine, les camps se dessinent à Shanghaï. Et le clan des redoutables
tigresses blanches semble avoir choisi de soutenir le camp communiste contre
les nationalistes. D’ailleurs Alix, jeune combattante des Tigresses est chargée
de jouer les espionnes et d’éliminer une de ses consoeurs qui s’est fait
démasquée… Une aventure d’espionnage plaisante avec pas mal d’action et une
héroïne sexy… Le tout dans un contexte historique original et bien rendu.
Pas le
temps de s’ennuyer dans le petit village de Soizic sur les côtes
Bretonne ! Le bijou que la jeune fille a récupéré au cou d’une noyée
semble très convoité, notamment pas une mystérieuse femme aux manières plutôt
brutales. Et puis il y a Gwémon et Konan, les deux frères Porphyre, la famille
maudite du Seigneur local dont le château a jadis été brûlé. Konan revient du
bagne et le jeune Gwémon cherche désespérément le trésor des Porphyre dans les
ruines du château…
Après la
mort de Joachim, ses compagnons d’aventure, le mercenaire Erik et l’aventurière
Walaya se retrouvent coincés à Anvers, bloqués par l’épidémie de peste qui
s’est déclarée. Erik noie son chagrin dans l’alcool, Walaya reste sur son
bateau. Quant à leur ennemi, la société secrète Ars Magna, elle semble avoir
récupéré leurs opales. Bref, la situation ne semble pas très bonne mais des
coups de théâtre peuvent changer la donne. Un dessin toujours aussi somptueux
en couleurs directes et un scénario toujours aussi passionnant pour une bonne
série fantastico-historique qui, espérons-le, ne traînera pas trop en longueur…
Car les révélations sont dispensées avec parcimonie.
Le fameux
Comte de Cagliostro est à la poursuite du pirate Mériadec… Et il en fait une
affaire personnelle. Normal, les deux hommes se sont connus dans d’étranges
circonstances. Cagliostro était immortel, Mériadec, un gamin trop curieux qui
assista à un rituel qu’il n’aurait pas du voir. Ce troisième tome apporte son
lot de surprises et de révélations sur le passé commun des deux hommes. Le tout
toujours sur fond de légendes celtique, d’ésotérisme et d’Histoire. Bref, un
joyeux mélange pour un bd d’aventure. Le dessin de Guy Michel reste impeccable.
Nola et
Mirko, deux jeunes qui purgent une peine d’intérêt général en bossant dans une
Une immense
tempête s’abat sur Oldmill village, annonçant l’arrivée proche du monstre le
plus redouté de tous : le Gaïga monster. Les enfants sont bloqués dans
l’école car il est maintenant trop dangereux de sortir. Pourtant il va falloir
prévenir les dompteurs qui eux seuls peuvent venir à bout de ce fléau. Mais si
ils n’y arrivent pas, Zick et ses amis seront-ils de taille à affronter et à
vaincre la bête ?
Londres
1924. Tout paraît paisible dans la capitale anglaise.
Post-Mortem
Pacific tome 1 : Epidémie. Scénario et Dessin Emmanuel Nhieu.
Collection Soleil Levant. Editions Soleil.
Jim Polter,
le plus flegmatique des shamans exorcistes et Frank Geist, son acolyte, sont
engagés pour braquer un convoi surprotégé et convoité par tous les pistoleros
du pays. Il s'agit des caisses de l'Etat, volées il y a peu par les Colonel
Hetfield alors en charge de convoyer ce trésor en lieu sûr. En somme, rien de
bien compliqué pour des arnaqueurs de première... Jusqu'à leur arrivée à
Sainte-Lucile. Tout bascule et le plan si bien huilé révèle quelques erreurs
qui vont changer la donne... Voici l'histoire de ces hommes un instant si près
du jackpot. C’est un mélange détonant que nous offre Emmanuel Nhieu. En effet
si son récit se passe au Far West avec tout un tas de Cow-boys, on y croise aussi
des morts vivants et mêmes des maîtres de la magie noire. On pourrait penser
que ce mélange puisse être indigeste mais il n’en est rien. De son trait
dynamique et fin toujours dans le style Manga, Nhieu élabore une histoire
riche, pleine de rebondissements menée par des héros charismatiques. On est
plongé de suite dans cette aventure et on attend impatiemment la suite en
refermant ce premier tome. A ne pas manquer !!!!!!
Les cité obscures : la Théorie
du grain de sable Tome 1. Scénario Benoît Peteers. Dessin François Schuiten.
Editions Casterman.
Rien ne va
plus dans Brüsel une des cités imaginées par Bénoit Peteers et François
Schuiten dans leur délire architectural fantastique des cités obscures. Une
mère de famille retrouve de plus en plus de sable dans son appartement, un de
ses voisins voit apparaître chez lui des pierres qui pèsent toutes le même
poids, un restaurateur perd du poids… Et si tous ces phénomènes insolites
étaient liés à l’arrivée en ville d’un chef d’une étrange tribu portant un bijou
superbement ciselé… Mary Von Rathen, héroïne d’un précédent album (l’enfant
penchée), arrive en ville pour enquêter sur ces phénomènes…
Nathalie ne
rêve que d’une chose : de voyages. Elle veut s’évader découvrir des contrées
lointaines, vivre des aventures dans des pays inconnus. Mais le drame de
Nathalie c’est qu’elle vit en France avec ses parents son petit frère qui est
bien souvent son souffre douleur et son oncle. Ses voyages elle les vit pour
l’instant par procuration.
Seconde Guerre mondiale. Maria est secrétaire médicale en Rhénanie, près de Coblence, au service
du docteur Bruhl, veuf récent. Comme partout dans le pays, le climat est à la
suspicion, à la délation… Certains critiquent la politique du Führer, d’autres
lui vouent presque un culte. A la menuiserie où travaille Otto Bruhl, fils du
docteur, un employé licencié dénonce son patron pour manque de patriotisme.
Après une enquête musclée de la Gestapo, ce dernier est jugé et condamné à une
peine de 15 ans d’emprisonnement ! Otto prend donc la direction de l’usine… le
jour. Car le soir et la nuit, dans le plus grand secret, il s’occupe de dupliquer
et de diffuser de la propagande anti-nazie. Il est appuyé dans cette démarche
par Maria…
Enfin se
diront certains ! Adèle Blanc Sec héroïne charismatique de Tardi est de
retour après 9 ans d’absence.
Cette
nouvelle aventure commence lorsqu’un concierge trouve une main dans une
poubelle. Mais à qui appartient-elle ?
Autant de
questions qui se posent lorsque l’on fini cette première partie ce qui est
assez frustrant. En effet cette nouvelle histoire est publiée sous forme de
journal et donc nous n’avons que les 15 premières planches à nous mettre sous
la dent.
Cliff
continue d’aider la police pour attraper le tueur en série qui sévit dans toute
l’Amérique en brûlant vif des inconnus. Et Cliff a plus d’un tour dans son sac.
Il en a même 13 ! En lui cohabitent 13 personnalités différentes avec
chacune des spécificités qui peuvent l’aider dans son enquête. Il y a même un tueur en série dans le
lot ! Suite et fin de la première enquête de Cliff. Le postulat est
original et fait penser au film « Identity »... Un homme qui a des
personnalités multiples, certaines pouvant être dangereuses, ça sort de
l’ordinaire et le récit est plutôt bien menée. Quant au dessin, son style
réaliste convient très bien à ce bon polar réservé à ceux qui aiment l’insolite
et les histoires de tueurs en série.
En 1928 à
Chicago, en pleine prohibition, Lenny
Valentino et son jeune frère Rudy Boy ont juré de faire la peau à Don Cataneo,
un parrain maffieux qui a assassiné leur frère. Mais Lenny a un contrat sur sa
tête. Elmer Stump, un tueur à gage surnommé 100% est sur ses traces. Don Cataneo l’a chargé de le supprimer. Quand
à Rudy Boy, il a décidé d’aller lui-même exécuter le parrain sans savoir que la
petite fille pour qui il en pince n’est autre que la fille du parrain. Suite et fin de cette histoire de gangsters
passionnante, plutôt bien rythmé avec quelques coups de théâtre. Un très bon
moment de lecture si vous aimez les histoires sur la pègre et les ambiances
style les « incorruptibles ».
A quelques
semaines de la retraite, tout va mal pour Sirween Galver. On a essayé de le
tuer et il perd ses amis... Il faut dire qu’il vit dangereusement puisqu’il est
numéro 2 au département d’infiltration de la CIA. Il utilise donc le temps qui
lui reste pour faire jouer ses contacts en Russie et savoir qui veut sa peau.
24h dans la peau. Oukase est une série d’espionnage qui lorgne sur la série 24h
ou les romans de Ludlum avec Jason Bourne Bourne comme La mémoire dans la peau
ou la vengeance dans la peau dont l’adaptation vient de sortir au cinéma. C’est
efficace et dynamique, notamment grâce aux graphismes et aux découpages de
Michel Espinoza. L’histoire va très vite et offre de nombreuses scènes d’action
et des rebondissements… Mais attention de ne pas perdre le fil ! L’espionnage,
c’est parfois compliqué. Je vous conseille donc de relire le tome 1… Mais de
toutes façons ce ne sera que du plaisir !
Le jeune
Yakari et sa tribu suivent la migration des bisons. A l’occasion de ce voyage,
le petit sioux qui parle aux animaux va rencontrer pas mal de nouveau amis,
même des espèces aujourd’hui disparues. Et puis il y a le monstre du marais qui
terrorise tout le monde… Yakari ne vieillis pas. Le dessin est toujours aussi
ravissant et aéré, le scénario toujours aussi écolo et pédagogique. Une valeur
sure.
Alors que
Thorgal et sa famille goûtent un repos bien mérité, son fils Jolan paie sa
dette au mystérieux Manthor, le maître de l’Entremonde, qui sépare le monde des
humains de celui des Dieux. Dans l’épisode précédent, Jolan avait en effet
demandé à Manthor de guérir son père. En échange, il avait accepté de devenir
son disciple. Il part donc rejoindre Manthor qui lui promet un destin
exceptionnel… Mais il n’est pas le seul à faire le voyage ! D’autres
jeunes se dirigent vers le château du maître et seul le premier arrivé sera
accepté. Pendant ce temps, la mère de Jolan, Aaricia trop inquiète pour son
fils, se rend chez une sorcière qui lui révèle la véritable origine de Manthor…
Voilà, c’est fait ! Van Hamme a passé la main à Yves Sente pour le
scénario qui recentre la série sur le personnage de Jolan. Le moins qu’on
puisse dire est que le passage se fait en douceur. Sente reste dans la même
lignée que Van Hamme avec des thèmes comme l’initiation, la solidarité, les
rapports difficiles entre les Dieux et les hommes, etc. C’est un bon Thorgal
mais il faudra sans doute plusieurs albums avant que Sente ne s’approprie véritablement
l’univers. Quant à Rosinsky et sa couleur directe : il est au sommet de
son art. Un régal pour les yeux. On en vient même à regretter que l’album soit
en petit format. C’est pour dire…
Quand, dans
un Bruxelles du 19esiècle, le frère de Mélina est accusé du meurtre
de sa femme, celle-ci vient immédiatement en ville pour mener son enquête.
Rapidement, la jeune femme trouve une piste qui la conduit vers le milieu
artistique… Il y a du tueur en série dans l’air... Très bonne surprise que cet
album, tant sur un plan scénaristique que graphique. Sans être très originale,
l’histoire est bien construite et parvient sans mal à nous entraîner dans le
Bruxelles à la fin du 19e. D’autant que dessin et couleurs sont
absolument somptueux, restituant avec élégance la société de l’époque. A
découvrir d’urgence.
Rien ne va
plus à Dorwick. Les ouvriers, soutenus par les confréries de bandits, avec à
leur tête Mary se soulèvent et bloquent la ville. Leurs revendications :
de meilleurs salaires et des journées de10h ! Seulement, les Bourgeois du
coin, pas très progressistes, ne voient pas ces avancées sociales d’un bon œil.
Ils envoient la troupe pour briser la grève et mettent à prix la tête de Mary.
Le dénouement de l’histoire est proche… Du Zola en Angleterre ou les Mystères
de Paris à Dorwick. Après 12 ans d’attente voici le chapitre final de Black
Mary, un beau portrait de femme dans une époque difficile sur fonds de misère
sociale et de banditisme. Le dessin fin et délicat de Fagès se retrouve avec
plaisir et le scénario reste captivant. Un série à redécouvrir.
Lambert est
un vieux flic alcoolique un peu « has been »… C’est d’ailleurs pour
ça qu’on lui confit une enquête secondaire. Seulement, il fait du zèle et
remonte une piste de blanchiment d’argent avec meurtres à la clé. Suite et fin
de cette seconde histoire sur les coulisses des malversations financières. Une
série instructive qui démonte bien les rouages des opérations des délinquants à
col blancs. .
Au XXIe
siècle, le monastère essénien de Qumran, dans des grottes, au bord de la Mer Noire
existe toujours. Cette secte religieuse a survécu en secret. David, un jeune
scribe du monastère est obligé d’aller
enquêter sur le meurtre rituel d’un archéologue. Ce dernier était à la
recherche du Trésor du Temple, qui d’après un ancien rouleau aurait été
disséminé dans de multiples cachettes il y a des millénaires, avant la
destruction du Temple de Salomon. Un ancien amour de David et les services
secrets israéliens s’intéressent beaucoup à cette affaire. Après Qumran, voici
une nouvelle adaptation d’un roman d’Eliette Abecassis. Il faut connaître un
peu le contexte de Qumran, l’histoire des Esséniens et des rouleaux de la mer
morte pour bien saisir les allusions et les références historiques. Si c’est le
cas, cette bd sera un régal avec un dessin élégant et assez épuré. On a hâte de
lire la suite…
T.N.O. est
une O.N.G. de protection et de défense de l’environnement dotée d’un service de
renseignements mené par un ancien baroudeur. Sa mission : la préservation
de Terra Nostra… autrement dit notre planète Terre.
Dans cette
seconde histoire, les cadavres d’une centaine de paysans, morts de la fièvre
hémorragique Ebola, sont découvert dans un désert du Sud de l’Iran.
Charles Jr
Van Berg est le PDG de la World Diamond Co, une entreprise florissante qui
règne sur des mines de diamants. Alors qu’il rentre de l’inspection d’une mine
canadienne, son jet privé est contraint de se poser. Il découvre alors avec
stupeur qu’il s’agit d’un coup monté et que l’avion s’est posé sur le sol des
Etats-Unis. A terre, le FBI l’attend déjà. Il apprend que son père, fondateur de
l’entreprise, avait été condamné par les Américains à la prison pour non
respect de la loi anti-trust et pour collaboration avec l’Allemagne nazie. Les
fédéraux annoncent ainsi à Van Berg qu’il va être déféré devant un juge pour
purger la peine que son père n’a jamais faite.
En 1791,
l’extravagant Baron de Munchausen qui parcours le monde en vivant les aventures
les plus folles arrive en Amérique pour répondre à l’appel au secours d’un de
ses vieux amis. Mais il arrive trop tard, celui-ci a été tué par Leroy, qui a
construit une société utopique sur laquelle il règne en tyran. Munchausen est
tombé dans un piège : Leroy et ses sbires lui proposent une partie de
chasse dont il sera le gibier…
Le Baron de
Muchausen contre le Comte Zaroff… C’est un peu ce que nous réserve ce deuxième
tome imaginé par Olivier Suppiot. Le dessin reste une pure merveille avec des couleurs
parfois sombres, parfois flamboyantes, qui distillent une atmosphère irréelle
convenant parfaitement à ce récit fantastique empreint de poésie. Une aventure
plus noire et moins extravagante et débridée que la précédente.
Construire un feu. Scénario et
Dessin Chabouté, d’après la nouvelle de Jack London. Collection Equinoxe.
Editions Vent d’Ouest.
Dans les
grandes étendues glacées du grand nord canadien, un chercheur d’or regagne son
campement avec son chien. Il a planifié son voyage d’une journée et s’est
équipé en conséquence. Mais il n’a pas prévu que la température baisserait
jusqu’à 60 degré… Construire un feu est l’adaptation d’une nouvelle de Jack
London. Chabouté réalise une vraie merveille. Un dessin en couleurs dépouillé
crée une atmosphère glaciale et pour un peu on mettrait un pull en contemplant
ces paysages. Avec très peu d’élément, car l’histoire est simple, la tension
monte au fur et à mesure que la température basse. L’homme est seul, face à une
nature hostile dont il ne connaît pas la puissance. Sa seule chance est de
réussir à allumer un feu… Ca peut avoir l’air bête quand on a un briquet en
poche mais nous sommes au début du 20e siècle et ce n’est pas si
facile. Une histoire belle et triste véritablement envoûtante.
1975, dans
les sous sols de Harlem, Lennox Motumba s’enfonce un peu plus dans le tout
pourri de la Big Apple. Cette fois grâce à une drogue que lui a fourni son ami
Mose, il espère doper un chien péruvien et lui faire remporter le grand tournoi
clandestin de combats canins. Le vainqueur doit empocher une jolie somme.
Toujours poursuivi par une police toute corrompue qui compte bien leur faire
leur fête, Lennox, sa fiancée Dolorès et Mose se rendent au Pérou pour faire
l’acquisition d’une nouvelle bête de combat au près du sentier lumineux. De
l’action, de l’humour et des coupes afro voila le cocktail de cet album. Sans
tomber dans le tout caricature Brrémaud nous offre une histoire originale saupoudrée d’humour avec des dialogues bien
sentis qui font souvent mouche. On pourra cependant reprocher certaines
ellipses un peu brutales mais l’ensemble se lit facilement. Le dessin semi
réaliste de Duhamel est parfait et nous plonge tout droit dans les bas fond de
New York des années 70 que nous connaissons pour la plupart grâce au série
telles que Starsky et Hutch. Un bon album original à découvrir et qui vous fera
peut-être changé de coiffure pour adopter celle mythique des Jackson 5.
Au coeur
d’une grande ville, dans un univers Steam Punk, les monstres mi-homme mi-bête
sont au banc de la société. Rejetés par les humains ils vivent en marginaux.
Mais la révolte gronde dans cette cour des miracles sordides. D’autant que du
côté des humains, le gouvernement est manipulé… Dernière partie de cette très
bonne histoire politico-fantastique sur le thème de la différence et la place
de chacun dans notre société. Une série qui aborde des thèmes d’actualité et
qui donne à réfléchir… Un sorte d’Alice au pays des horreurs, sachant que les
monstres ne sont évidemment pas toujours ceux qui en ont l’apparence…
Mario Roman
est une sorte d’exorciste. Il a le pouvoir de lutter contre les forces
démoniaques et justement il doit se rendre dans un petit village pour combattre
une de ces entités.
Le dessin
de Samuel Hiti est sombre, agressif, empli de noirceur et très bien maîtrisé.
C’est vraiment le point fort de cet album. Par contre le scénario est très
trouble et cette lutte du bien contre le mal est vraiment complexe à aborder et
à suivre. L’auteur ne nous donne pas les clés pour que l’on puisse comprendre
facilement son univers. On sent qu’il est très attaché au symbolisme religieux
de son récit (pour preuve il remercie Jésus Christ dans la préface) mais cela
reste trop abstrait. La lutte entre le démon (sorte d’amas de chair flasque et
visqueux) et Mario dure pratiquement la moitié des 120 pages sans que l’on
comprenne le pourquoi du comment de la présence d’une telle créature.
La fée Kaca
a 115 ans et vit avec son mari Arnold. Celui-ci passe la plupart de son temps
dans son bain, qu’il aime très chaud. Notre fée a pour animal de compagnie un
oiseau grincheux doté de la parole, nommé le « Mal Cuit-Cuit », qui en profite
pour bien le rappeler à tout le monde en lançant ici et là quelques phrases
assassines. Notre douce fée vit de son jardin, où elle fait pousser nombre de
légumes avec, ceci dit, quelques particularités, dont des carottes bleues. Son
voisin, une personne fort peu aimable, qui s’occupe souvent de ce qui ne le
regarde pas, la menace d’appeler la gendarmerie à cause de ces légumes peu
communs. De temps à autre, la fée Kaca cède à l’énervement et utilise alors sa
magie en lançant les mots « crotus puantus ». Ce qui provoque immédiatement la
métamorphose de celui (ou celle) à qui est destiné le sort, en un gros caca.
Les effets sont, soit dit en passant, toujours temporaires, et la victime en recouvrant
son apparence normale ne conserve que l’odeur. La fée Kaca a également d’autres
amis tels que Lapsus, un lapin exerçant le métier de coursier ou encore Louis
Chatterton, un poulpe inspecteur des canalisations.
Le Cœur des Batailles Tome 1. :
La Marne. Scénario Jean-David Morvan. Dessin Igor Kordey. Editions Delcourt.
En 1917, Le
cœur des Bataille est un journal fait sur le front et distribué dans les
tranchés. Son rédacteur, Blaise Fortelant, fortement impressionné par l’arrivée
d’un nouveau soldat venu des colonies d’Afrique noire, Amaréo Zamaï, décide de
faire une série d’article sur lui et son comportement exemplaire. Morvan nous
propose ici une belle histoire d’homme dans le contexte difficile de la
première guerre mondiale. L’angle est assez original et sur fond de
reconstitution historique, il a su créer un scénario suffisamment intriguant
pour nous tenir en haleine. L’équilibre entre histoire et Histoire est donc
bon. Quand au dessin, Kordey fait de l’excellent travail avec des angles de
vues originaux. Bref, un vrai coup de cœur.
Nivek est
toujours à la recherche du grimoire de Venoncius qui permettrait de contrôler
les Stryges, ces vampires psychiques qui président aux destinés des hommes.
Mais il se fait prendre dans le QG de Weltman. Celui-ci lui propose alors
d’échanger la vie de Mélinda, qu’il dit pouvoir sauver de son mal mystérieux
contre celle de Débrah. Ce 11e tome est du même acabit que les
précédents. On va de révélations en révélation dans un univers toujours aussi
prenant. Bref, comme toujours, vivement la suite.
Sept voleurs. Scénario David
Chauvel. Dessin Jérôme Lereculley. Collection Conquistador. Editions Delcourt.
C’est un
évènement qui ne se produit que tous les 150 ans… alors autant en
profiter ! Un nouveau roi des nains va être couronné. Et pendant le
couronnement, le fabuleux trésor de la montagne sacrée des nains est moins
gardé. Deux nains ont donc décidé de s’en emparer et pour mener à bien leur
tâche délicate, ils recrutent un archer, un voleur, un colosse et deux orcs.
Une fine équipe qui n’est pas au bout de ses peines… Deuxième histoire complète
autour du chiffre 7. Après 7 psychopathes voici les 7 voleurs qui nous offrent
une plongée réjouissante dans l’héroïc fantasy. Le scénario sans être original
se tient très bien établissant un bon équilibre entre l’action et la
psychologie car il parvient en un seul tome à mettre relief des personnages
assez savoureux. Quant au dessin, Jerôme Lereculley est l’homme de la situation
puisqu’on lui doit notamment la série Arthur. Il n’a pas son pareil pour donner
vie aux dragons et se sent très à l’aise dans cet univers qui rappelle celui du
seigneur des anneaux. Bref, un très bon moment de lecture.
C’est une
tradition, quand une princesse naît, les fées du royaume doivent lui faire un
don… Seulement la fée Artémis lui offre une malédiction : elle lui fait
don de l’Intelligence. Et oui qu’est-ce qu’une princesse ferait de
l’intelligence. Du coup Artémis est bannie et, dans le précipitation, elle perd
la pierre qui lui donne ses pouvoirs magiques. Seule solution pour en retrouver
un peu : cambrioler l’Académie de magie pour voler des objets aux pouvoirs
spéciaux. Il y avait une fois joue joyeusement avec les contes de notre
enfance. C’est très drôle, très frais et enthousiasmant.
Célestin Gobe-la-lune Tome 1 :
L’amour a ses raisons… Scénario Wilfrid Lupano. Dessin Yannick Corboz.
Collection Terres de Légendes. Editions Delcourt.
Célestin
rêve d’ascension sociale et de richesse. Pour parvenir à ses fins, il tente de
séduire les jeunes femmes de la noblesse. Sa beauté et son charme lui
permettent effectivement d’aligner les conquêtes mais les belles ne cherchent
que l’amant, pas le mari, surtout quand il s’agit d’un homme issu de la basse
société. Pourtant Célestin est persuadé de son destin. Après tout, lorsqu’il
était bébé, il a été retrouvé enveloppé dans un lange en tissu précieux. Un
sang noble coule donc dans ses veines. Un soir, il fait par hasard la
connaissance de la princesse Pimprinule, l’héritière du royaume. Il tente là
encore son numéro de séduction. Mais la belle rêve d’un homme viril et
courageux. Célestin est si insistant qu’elle lui lance un défi : gagner les
Jeux du Printemps.
Wilfried
Lupano est le scénariste talentueux de l’excellente série « Alim le Tanneur ».
On retrouve tout son savoir faire dans cette nouvelle série. Lupano a un don
pour créer des personnages attachants et des univers qui ne sont pas sans
rappeler les contes de notre enfance, à une époque post moyenâgeuse. Mais
l’univers est une chose. Le ton, lui, n’a rien à voir avec un conte pour
enfants. Lupano joue d’un humour savoureux et sait donner un ton décalé à ses
histoires. Son héros est tout à fait dans cette veine, impertinent, malin mais
aussi trop sûr de lui, fainéant, parfois même naïf. Lupano nous offre un récit
dynamique, entraînant, drôle, dépaysant. Cerise sur le gâteau, il reste aussi
fidèle à une autre de ses bonnes habitudes : choisir un très bon dessinateur.
Vous serez emballés par les planches de Corboz. Il impose un style bien à lui,
coloré, au coup de crayon agile et marqué juste comme il faut. C’est aussi beau
qu’efficace et on se délecte autant des décors que des personnages, tous très
réussis. Le sieur Lupano et son acolyte nous gratifient d’un album
incontournable dont vous attendrez la suite avec impatience.
Le
Capitaine Stark est un foudre de guerre. Taciturne, toujours juché sur son
cheval, il charge sabre au clair dès que l’ennemi se présente. Sa hiérarchie
met ce comportement de va t en guerre sur le compte d’un courage exemplaire.
Mais en fait, Blutch et Chesterfield vont fouiller dans on passé et découvrir
que Stark est amnésique et que ce comportement est du à un traumatisme lors
d’une bataille. Ils vont essayer de le guérir… Mais ce n’est peut-être pas une
si bonne idée… Un nouvel opus agréable pour une des séries mythiques de la
bande dessinée.
Sur la
piste du crime est le second tome de l’intégrale des aventures de Tif et Tondu.
Il regroupe « l’ombre sans
corps », « Tif et Tondu contre le cobra » et « le roc
maudit » mais aussi un dossier inédit avec photos et croquis. Avec ces
trois aventures, nous sommes à la fin des années 60 et le scénariste Maurice
Rosy a laissé sa place à Maurice Tilleux, le créateur de Gilles Jourdan. Avec
Tilleux, exit le méchant emblématique Choc et les aventures un peu
extravagantes. Le nouveau scénariste donne une seconde jeunesse à nos deux
héros en revenant à des enquêtes policières et des scénarios de thriller
angoissants. Et puis il y a de nouveaux personnages comme la belle Comtesse d’Yeu
dite kiki, pour les intimes… Un classique savoureux à redécouvrir.
Dans
l’univers Steam Ppunk d’un Paris des années 1900 qui laisse la part belle à
l’Egypte antique, la jeune Margot est toujours possédée par l’esprit de Némes.
La nuit, elle devient donc Néfésis, une sorte de super héroïne. Néfésis est sur
la piste d’un esprit démoniaque : le terrible Néménes, frère de Némès. La
combat s’annonce difficile... Second volet des aventures de cette héroïne
originale dans un univers qui ne l’est pas moins et qui donne l’occasion au
dessinateur Silvio Camboni de s’amuser sur un Paris du début du siècle. On y
trouve notamment des dirigeables et des artéfacts égyptiens. Un univers très riche
donc, trop peut-être, et un scénario qu’on a parfois un peu de mal à suivre…
Mais on se laisse porter par l’action les graphismes élégants et les couleurs
réussies.
Bon on vous
le répètera jamais assez ! Le petit Spirou n’est ni le fils du grand
Spirou ni même son frère mais c’est bien le grand lors de sa jeunesse. Dans ce
nouvel album notre jeune groom est toujours accompagné de ses amis, mais on
retrouve cette fois beaucoup de gags avec son prof de sport M. Mégot, l’abbé
Langélusse et sa grand-mère funky et un peu folle. On rigole toujours des
bêtises de ce garnement et surtout du dessin de Janry. Même si certains gags
sentent un peu le déjà vu on passe un excellent moment de lecture. De l’humour
pour tous les ages.
Trois fois un. Adaptation et Dessin
Gabrielle Piquet. D’après Tonio Benacquista. Editions Futuropolis.
Il y a
celui qui cherche à exaucer les dernières volontés d’un de ses parents qui, à
l’article de la mort a demandé à être enterré à la volière, un lieu dont
personne ne se souvient dans le village. Il y a le jeune journaliste qui veut
le beurre et l’argent du beurre et même la crémière avec… Pour être plus
précis, en une seule journée il a l’impression que la vie lui offre la
possibilité de booster sa carrière, de conclure avec la femme de sa vie et même
de sauver la vie d’un condamné à mort. Mais bon, ça se passe rarement comme on
le prévoit et il va vivre la pire journée de sa vie. Et puis il y a ce jeune
garçon surdoué qui se sent seul au milieu de Qi moins développés… Trois fois un
est un recueil de trois nouvelles de Tonio Benacquista. Ces tranches de vie
savoureuses se dégustent avec plaisir. C’est léger dans la forme avec le dessin
en noir et blanc vivant et dynamique de la jeune dessinatrice Gabrielle Piquet
mais c’est aussi profond et ironique. Des leçons de vie en quelque sorte.
Les boules vitales.
Récit Sylvain Ricard. Dessin Charles Masson. Editions Futuropolis.
Comme il
aime à se surnommer lui-même, Ernest est un 'serial baiseur'. Une de ses
techniques de drague consiste à se rendre sur les marchés bios. 'Y'a plein de
sirènes qui ne demandent qu'à se faire attraper ! Et parmi celle-ci, Peggy, 'un
petit cul en forme de coeur. Malgré sa balourdise, la sirène s'entiche du
beauf. Il faut dire que Peggy pourrait être le sommaire d'un journal féminin à
elle seule. C'est une synthèse humaine de toutes les rubriques : mode société,
horoscopes, recettes de cuisines... L'entente entre Ernest et Peggy passe par
le sexe, même si le premier fait quelques efforts intellectuels pour
s'intéresser au Feng Shui et autre pratiques new-age chères à Peggy. Comme elle
l'explique à Martial, un ami homosexuel : 'Ernest peut bien découvrir ses
chakras sur le tard'. Reste maintenant à savoir combien de temps durera
l'alliance de la carpe et du chaud lapin... Une histoire d’amour entre deux personnes que
tout semble opposé c’est ce que vous proposent les auteurs de ces boules
vitales. Le scénario simple mais très bien écrit de Ricard et le dessin très
réussi de Masson nous font suivre cette rencontre emplie de doutes,
d’incompréhension, de sexe, de bons moments et de disputes. En résumé les
auteurs dépeignent excellemment une liaison amoureuse. C’est drôle, bien écrit,
très bien dessiné, c’est donc à découvrir rapidement.
Futuropolis
découvre régulièrement des talents et ici c’est encore le cas. Cet album est un
recueil de 6 histoires courtes d’un auteur américain réputé : Jules
Feiffer. Ces histoires ont été réalisées dans les années cinquante et sont
publiées pour la première fois chez nous. En sachant cela on peut penser que
ces petites nouvelles graphiques sont datées et un peu obsolètes mais ce n’est
pas du tout le cas. Au contraire même on est surpris à la lecture du modernisme
de ces histoires. Feiffer a un trait rapide proche du crayonné et son dessin
peut se comparer à celui de Sempé. Il nous raconte des amusantes fables comme
celle mettant en scène un homme étant le meilleur sportif de tous les temps
mais n’aimant pas le sport, refusant donc de participer pour son pays aux Jeux
olympiques ou encore l’histoire de ce petit garçon de 4 ans qui après une
erreur s’est vu obligé de rentrer dans l’armée.
La route
des maisons rouges rassemble toutes les maisons de plaisir de la ville. Chacune
d'elle a une spécificité, une thématique et ainsi elles ne se gênent pas
vraiment, jusqu'au jour où le maire annonce qu'à l'occasion de la construction
prochaine d'un casino une des maisons rouge va devoir disparaître. Aussitôt
c'est la débandade, les dirigeantes des fameuses maisons closes viennent
protester et le maire finit par concéder une dernière alternative... A la fin
du mois la maison qui aura le moins marché fermera ses portes ! Mais,
rapidement, les patronnes se rendent compte que cette compétition est faussée,
le maire prend partie, complote et semble préparer un obscur plan... Autant
vous l’avouez de suite, cette compétition est un prétexte pour nous proposer
des planches de femmes magnifiques usant de leurs charmes pour essayer de
prendre le dessus sur les autres maisons. Le scénario est c’est vrai un peu
léger mais le dessin et les couleurs sont magnifiques. Les planches sont
vraiment superbes. L’érotisme est présent mais cela reste très soft. En résumé
le GG Studio nous offre un superbe album et on espère que le scénario
s’étoffera un peu dans les prochains tomes.
Alain et
Valéry sont deux amis inséparables. Mais depuis un mystérieux soir d’été où
s’est passé un évènement grave, la mort de Xavier, le petit frère de Val, leurs
chemins se sont séparés, leur amitié s’est brisée et à chaque fois qu’ils se
retrouvent, leur rencontre tourne court. Autour d’eux, leurs proches tentent de
comprendre en vain ce qui peut bien les désunir depuis si longtemps et quel
mystère renferme cette mort tragique. Ce sera par l’entremise de Patricia que
les choses vont s’éclaircir et ainsi faire éclater une vérité trop longtemps
enfouie.
Le sujet de
cet album était plutôt intéressant mais Floc’h concocte un scénario trop vague
que l’on a du mal à suivre. Le dessin est assez réussi même si on a parfois du
mal à reconnaître certains personnages. Un album décevant surtout lors de son
dénouement que l’on attendait plus compréhensible.