QUELQUES ALBUMS DE DECEMBRE 2007
XIII Tome 18 : La version
irlandaise. Scénario Jean Van Hamme. Dessin Jean Giraud. Editions Dargaud.
XIII Tome 19 : Le dernier
round. Scénario Jean Van Hamme. Dessin William Vance. Editions Dargaud.
Voulez-vous
savoir qui est XIII… Et bien ne comptez pas sur nous pour tout vous révéler.
Vous avez attendu 23 ans pour les révélations finales, alors il vous faudra
lire les deux derniers tomes de la série sortis simultanément. Et c’est un
évènement, car La version irlandaise, dont l’action se déroule avant l’amnésie
du héro, est dessiné par Giraud qui délaisse Blueberry le temps d’un album.
C’est évidemment deux géants de la bd qui s’associent pour la fin d’une des
plus grandes saga du 9e art, même si les puristes pensent que 5
tomes auraient suffit. Van Hamme excelle dans La version irlandaise avec un
scénario qui réserve des surprises et Giraud s’en sort honnêtement, bien qu’on
ne le sente pas forcément dans son élément avec une histoire contemporaine. Le
dernier round quant à lui solde les comptes de XIII… Un peu comme quand on
organise un pot de départ et qu’on range son bureau avant de quitter une boîte…
Van Hamme répond à toutes les questions laissées en suspend et offre un album
apothéose riche et rythmé. Voilà, ce fut une belle aventure de plus de 20 ans…
Une partie de notre vie. Alors merci aux auteurs.
Ancien
sous-lieutenant, ancien bagnard, Alan Thomas est devenu un véritable aventurier
dans la Cochinchine du début du XXe siècle. En se liant d’amitié avec un autre
français, un dénommé Jonquière, il est notamment tombé sous le charme de sa
fille adoptive, la gracieuse Meï-lin. Après moult mésaventures, Alan est
parvenu à libérer cette dernière des griffes du diabolique Duranton, trafiquant
d’armes milliardaire et mégalomane. En compagnie de la jeune femme, il s’est
enfoncé dans les terres, vers la mythique et secrète cité de Luang-Jaya,
recelant mille richesses. Il profite du voyage pour apprendre à Maï-Lin ses
origines princières : de son vrai nom Kim Vang, elle est la fille d’un officier
français, Armand du Poissy, et de la princesse Vang-Pâ, d’une noble dynastie.
Pendant ce temps, Duranton manœuvre plus que jamais pour accroître son poids
dans les affaires économiques et politiques du pays. Il magouille également
avec le sulfureux et cruel Phan Tanh San, régent de la cour d’Annam et chef
occulte d’une véritable armée de pirates et de brigands. L’objectif est de
pister Meï-Lin et Alan Thomas, pour ensuite piller les richesses de Luang-Jaya…
Jason est
un guerrier brave et courageux près à sauver la moindre princesse en danger
mais il faut dire qu’il est facilité dans sa tâche par l’amulette magique que
lui à confié à sa mort son grand père, en effet elle lui permet d’être
invincible.
Damien
Louvel a très peu connu son père, un homme froid et égoïste. Le jeune homme
s’est en effet exilé aux Etats-Unis à la mort de sa mère et n’avait plus de
contact avec lui. Et voilà qu’il doit rentrer en France car son père est mort
dans un accident de voiture dans le sud du pays. A son retour, il va de
surprises en surprises car son père avait non seulement vendu de
précieuses collections d’ouvrages auxquels il tenait mais aussi acheté à
Gordes, la maison du peintre chagall. Dans la cave, Damien découvrira des
livres sur l’ésotérisme et la religion. Son père était sur la piste d’un texte
écrit par le Christ lui-même. Mais ce genre de relique est très convoitée et
des tueurs ne tardent pas à faire leur apparition… Ainsi qu’une jeune
journaliste en mal de scoop. Le Chagall Code… Entre le Triangle secret et le Da
Vinci code, sans oublier le testament de Judas (Daniel Easterman), il est
aujourd’hui à la mode de revisiter l’histoire biblique. Alors, un de
trop ? Non, car lorsqu’on aime les mystères et les énigmes historiques on
ne compte pas. On accroche au scénario et on a envie de découvrir la clé de
l’énigme. Le testament des siècles est un roman sorti en 2003. L’adaptation BD
est plutôt prometteuse, l’histoire étant solide. Le dessin, qui tend vers le
réalisme, est déjà correct et il s’affirmera certainement dans les prochains
tomes. Bref, si vous n’êtes pas lassé de ce type de récit, c’est du tout
bon !
D’autres aventures d’Arthur Tome
1 : Scénario Patrick Weber. Dessin Fabrice Meddour. Editions Soleil
Miniaturisé,
Arthur parcours le sous-sol du jardin de son grand-père où vivent les Minimoys.
Avec la troublante Sélénia et le joyeux Bétamèche, il est toujours à la
recherche d’un trésor qui permettrait de sauver la propriété de l’avidité d’un
promoteur immobilier. Evidemment, au pays des Minimoys, M le Maudit, le méchant
de l’histoire, ne voit pas cette quête d’un bon œil. Troisième épisode en
dessin pour le film d’animation de Besson qui permet de retrouver l’aventure
originale sur un support adapté. Bref, sympa pour ceux qui ont aimé le
film.
Et puis si
vous souhaitez continuer l’aventure, d’autres histoires inédites d’Arthur vous
sont proposées par Soleil. Il s’agit de récits courts en quelques planches qui
mettent en scène les Minimoys et leurs facéties. Une nouvelle série plutôt
réservée pour un jeune public.
Parlons de
l’Amérique ! Et oui, Tom Sawer c’est l’Amérique, l’aventure, les grands
espaces, le Mississipi... Rien à dire sur le scénario : les romans de Mark
Twain sont des merveilles. Il y eut en 1876 les aventures de Tom Sawyer, les aventures de Huckleberry Finn en 1884, Tom Sawyer à travers le monde
en 1894 et Tom Sawyer détective
en 1896. Le personnage principal est un ado espiègle qui déteste l’école et ne
rêve que d’aventure. Et parfois cela le met dans les pires situations. Dans ce
second tome, Tom a été témoin d’un assassinat. Joe l’Indien l’a commis mais on
met le crime sur le compte de Muff, qui était trop soul pour se souvenir. Que
doivent faire Tom et ses amis ? Dire la vérité ? Une histoire fraîche
et indémodable qu’on retrouve avec plaisir en grand format avec un dessin qui
oscille entre réalisme et caricature, ce qui n’est pas sans rappeler des têtes
des personnages des dessins animés de notre enfance.
Gnomes de Troy. Scénario Arleston et
Dav. Dessin Tarquin. Editions Soleil.
Le monde de
Troy est célèbre pour les aventures de son héros légendaire Lanfeust. Mais il
n’a pas toujours été le sauveur de son monde. Petit il faisait les 400 coups
dans son village avec ses amis. Il tentait d’échapper à maître Nicolède pour ne
pas aller à l’école, essayait de voir les filles dévétues et surtout tentait de
découvrir le pouvoir que toute personne de Troy a en lui. Après le petit
Spirou, voila le petit Lanfeust. Arleston et Tarquin, les papas du grand
Lanfeust. Cet album est une succession de gags en une planche plus ou moins
drôle. Tarquin change de style graphique et dessine des personnages plus ronds
qu’à son habitude. Cet album est déjà sorti en 1995 mais cette nouvelle version
comporte 11 planches supplémentaires. Cette série dérivée est vraiment faite
pour plaire aux plus jeune fans de Lanfeust mais tout le monde pourra y trouver
du plaisir de lecture.
L’histoire
se passe au XIXe siècle, en Inde. Les troupes anglaises sont
installées dans tous le pays. Dans un endroit reculé du pays un petit état, le
Shasheshuur, est dirigé par le Maharadjah Lamuhker et ce dernier à un gros
problème à résoudre : les Anglais produisent de l’opium près de son fief
et ils veulent absolument passer par ses terres afin d’acheminer leur drogue.
Bien entendu, il en est hors de question et pour essayer d’empêcher les
britanniques de mettre leur projet à
exécution, le maharadjah va envoyer son Fakir Céhethudiehpur et son disciple
Tandori en éclaireurs pour voir ce que manigance les anglais. Après une
première altercation qui tourne en leur défaveur les deux héros vont trouver de
l’aide auprès d’un explorateur Français du nom de Jules Verne.
Comme vous
l’aurez compris en écoutant le résumé, Arleston à laisser libre cours à ses
jeux de mots les plus alambiqués dans cette série. Parfois même, il lui arrive
de créer une situation avec ses personnages afin de pouvoir introduire un jeu
de mots ou un gag. L’histoire est très agréable mais la fin est peut être un
peu facile. On rigole quand même tout au long de la lecture et ce grâce au
scénario mais aussi au dessin très réussi et parfaitement maîtrisé de Ridel. Un
bon album lisible à deux niveaux. A noter que ce volume est la réédition du
premier tome de la série qui était déjà parue au Lombard en 1993.
Cira, notre
héroïne, vit dans un quartier abandonné peuplé d’exclus. Elle travaille à la
protection d’une bande de jeunes qui tente de survivre par des vols sans
importance. Cira les couvre, ayant toujours démontré une grande habileté dans
l’art de l’escrime, son style pouvant ridiculiser n’importe quel garde de la
cité… Mais l’ambition de Cira est de pouvoir un jour faire partie de la
prestigieuse école d’escrime : L’école de la licorne. Malheureusement elle
ne peut prétendre à participer à la sélection d’entrée, ne faisant pas partie
d’une famille noble. Elle va tout de même essayer de pénétrer dans l’enceinte
afin de défier en duel la meilleure escrimeuse de l’école. Soleil sait toucher
son jeune public avec des BD d’action bien dessinées dans un style manga. Ces
deux épées en est un exemple flagrant. Le dessin est très bien maîtrisé et les
scènes de combats sont très dynamiques. Sur le point du scénario, on reste un
peu sur sa faim avec ce premier album, car on ne connaît que très peu les
personnages et leurs personnalités en refermant ce premier tome. Il va falloir
attendre la suite de l’aventure pour savoir si cette série ne sera pas un coup
d’épée dans l’eau.
César est
en guerre. Il essaie d’en finir avec les derniers fidèles de Pompée, et
notamment son fils, réfugié en Hispanie. Seulement les autochtones, les Ibères
font les frais de cette bataille entre romains. Alix débarque donc avec César qui
lui confie une ferme. Seulement, le cadeau est empoisonné : non seulement
elle se trouve sur la terre des Ibères mais en plus César y a caché un coffre
de pièces d’or. Alix a donc maille à partir avec les Ibères qui ne savent pas
avec quel camp s’allier pour survivre… Alix reste Alix, un classique de la BD
avec un dessin en ligne claire un peu figé et un découpage laissant peu de case
à chaque scène, tant l’histoire est pleine de rebondissements… Un peu trop
malheureusement car les thèmes et les scènes intéressantes défilent trop vite.
Pour les fans de bd historique.
Après avoir
reçu un colis destiné à son grand père, malheureusement disparu depuis cinq
années, Caroline Baldwin s’envole pour un long voyage vers le pays Inuit, dans
le Grand Nord Canadien. Là, dans la communauté d’Ivulvik, elle se trouver mêlée
à une histoire de famille sur laquelle vient se greffer une sombre affaire de
meurtres, le tout sur fond de catastrophe écologique. Tous les habitants du
village semblent en effet partager un secret et ils ne veulent surtout pas
qu’une étrangère mette son nez dans leurs affaires. Mais voila Caroline n’est
pas femme à se laisser commander et elle va essayer de comprendre se qui se
passe à l’endroit où vécu son aïeul. Taymans nous surprend en envoyant son
héroïne enquêter dans un lieu peu utilisé dans la BD, un village Inuit. Il nous
décrit avec exactitude la vie rude et isolée de ces hommes et femmes vivant
dans des conditions extrêmes. L’enquête de Caroline, plus personnelle qu’à
l’habitude est toujours aussi bien menée même si on reste un peu sur sa faim en
fermant l’album. Le dessin classique de Taymans est égal à lui-même précis et
abouti. On est toujours content de retrouver cette héroïne très humaine dont
cette nouvelle aventure ne vous décevra pas.
Paulot est
un petit escroc minable qui sévit à Paris dans les années 30. Un jour, il
rencontre Jeanne. C’est le coup de foudre. Il s’installe avec elle dans un
hôtel assez sordide. Mais Jeanne a un autre homme qui s’appelle aussi Paulot.
Et quand il revient il propose à Paulot des affaires bien plus sérieuses... De
vrais braquages. Mais le démon de la jalousie veille… Et évidemment,
inéluctablement, ça finira mal ! Suite et fin de cette trilogie noire qui
présente trois romans de Léo Malet moins connus que les Nestor Burma. Ce sont
trois descentes aux enfers poignantes de petits voyous qui peuvent se lire
séparément. Une bonne série dramatique.
Attention,
les fauves sont lâchés. Une horde d’hommes et de femmes vont vous harceler pour
essayer de vous vendre tout et n’importe quoi. Ils sont même capables de vous
vendre la montre que vous portez ou de vendre un réfrigérateur à une famille de
lapons.
Ryan est
arrivé à Darkham Vale avec son père pour venir habiter une maison léguée par un
oncle. Très vite il se retrouve au cœur d’une lutte entre deux clans de
monstres plus dangereux les uns que les autres. Ce cinquième album est la
conclusion de cette guerre. Les sbire de Karlach le destructeur ultime sont sur
le point de le réveiller afin qu’il reprenne le pouvoir sur le monde. Ryan va
devoir chercher en lui toute une force qu’il ne soupçonne pas encore pour
vaincre cet ennemi redoutable.
Afrika. Scénario et Dessin Hermann. Collection Signé. Editions Le
Lombard.
Dario
Ferrer est bien en Afrique. Cet homme taciturne, désabusé et sauvage semble
avoir trouvé un équilibre en protégeant les animaux des attaques des
braconniers. Il les protège parfois avec des méthodes peu orthodoxes et on
devine un lourd passé militaire et violent dont il traîne péniblement le poids.
Seulement, comme toujours, il y aura un grain de sable dans cette belle
mécanique… Un jeune journaliste lui demande de l’emmener faire un reportage sur
les braconniers. Ils se retrouveront au mauvais endroit, au mauvais moment,
mêlés à une guerre qui ne les concerne pas. Ils verront ce que personne
n’aurait du voir et deviendront des témoins gênants traqués dans la jungle par
des militaires. Coup de maître ! Avec ses sublimes paysages en couleurs
directes, Hermann nous envoie au cœur de l’Afrique, un continent fascinant et
dangereux pour une histoire forte où la sauvagerie ne vient pas forcément des
animaux. Un très bel album.
Les années
50 apportent leur lot de nouveautés auxquelles Fetid City ne peut échapper. Parmi
celles-ci, le rock’n’roll occupe tous les esprits puisque la ville accueille
Rudy Holly qui tourne en compagnie de Litchi Balenz connu pour son tube La
Pampa. Nombreux sont les habitants qui vaquent à leurs occupations en
n’attendant qu’une chose : l’heure du fameux concert. Alors, qu’il s’agisse de
croquer des champignons hallucinogènes, de préparer de la gelée à base de
méduses ou de réparer sa voiture… le quotidien prend ce jour une tournure
particulière. Délire à tous les étages dans cette série. Cornette se lâche et
nous livre une histoire chorale aux multiples idées loufoques. La grand-mère
centenaire mange des champignons hallucinogènes afin de retrouver l’esprit de
son défunt mari pour faire une virée en voiture, pendant que le père de famille
fabrique sa fameuse spécialité, la jelly à base de méduses. Constant utilise un
dessin très caricatural pour mettre en scène cette histoire et le tout est
vraiment très agréable à lire. Une série hors norme comme la collection
troisième degré nous en livre régulièrement. Si vous voulez trouver une
histoire de l’Amérique originale et inventive cette série est faite pour vous.
Le puzzle
est presque complet et le mystère s’éclaircit autour du Triomphe de Saint-Waldemar,
un tableau qui dépeint une scène en contradiction avec la réalité historique. Il
a été peint un an avant que l’événement qu’il représente n’ait lieu… L’expert
en peinture Adam Robak a mené l’enquête au péril de sa vie. En effet, les
descendants des personnages représentés sur le tableau sont tués d’un carreau
d’arbalète. L’affaire parait bien mystérieuse, mais en fin de compte, pas si
ésotérique ou surnaturelle que cela. Giroud montre ici une fois de plus
l’étendu de son talent en terminant en beauté cette histoire passionnante. Il a
su nous tenir en haleine et développe son intrigue savamment, ne laissant rien
au hasard… Si bien que tout s’éclaire, tout s’explique et on ne peut s’empêcher
d’admirer ce moment où toutes les pièces du puzzle s’imbriquent. Seul détail
incompréhensible : l’assassin demande à Adam de monter dans une Lada
verte… Et il grimpe dans une rouge… Peut-être est-il daltonien. L’expert est
vraiment une excellente histoire, bien menée, avec un dessin réaliste qui sert
le scénario.
Suite des
aventures de ce super héro un peu particulier qu’est le Captain Biceps. Dans
cette parodies composé de gags en ou
quelques planches, Biceps se retrouve confronté à des super-vilains redoutables
comme que « le maître des slips » dont le super pouvoir est de
commander aux fibres textiles. Il peut donc ordonner aux mailles des slips de
se resserrer sur ses victimes. En colonne, près de la planche de gag, quelques
dessins expliquent la genèse du super-vilain, en l’occurrence Robert qui
travaillait dans une manufacture de slips et qui a été irradié par un prototype
de slip en amiante. Sinon il y a « le bailleur » qui endort tout le
monde, « scotch-man » qui transporte un énorme rouleau sur le dos ou « rébus-man »
qui vous propose un ensemble de rébus sur une double page. C’est donc une bd
hors norme, interactive avec une mise en page inventive et ludique. Bref, c’est
génial !
Comme
toutes les fins d’années, une immense quantité d’agenda arrivent en librairie.
Amateurs de BD vous ne serez pas oubliés, en effet Glénat a pensé à vous. Un
agenda Humour vient de sortir. Chaque double page est ornée d’un gag en un
dessin tiré des différents albums humour de l’éditeur. On y retrouve donc des
gags de Blachon, Serre, Quino entre autre. Un ouvrage agréable pour pouvoir se
mettre de bonne humeur tous les jours de l’année.
Rien ne va
plus au pôle Nord. Les lutins qui fabriquent les jouets pour Noël sont en grève
et ils ont une liste énorme de revendication. Toute la famille Noël va devoir
trouver les solutions pour mettre fin au conflit. Mais ce n’est pas tout ce qui
arrive à cette famille exceptionnelle, en effet un 24 décembre Mère Noël se
retrouve avec son mari et son fils alités et ne pouvant pas assurer la
livraison annuelle. Elle va donc devoir trouver une solution de remplacement
pour que les enfants du monde entier ne soient pas déçus. Voilà le style de
gags que vous retrouverez dans cet album, aux histoires très inégales. Quelques
unes sont drôles mais beaucoup d’entre elles sont décevantes. Le point fort de
cette série reste le dessin de Bercovici, égal à lui-même et qui ne change pas
par rapport à celui qu’il utilise pour les femmes en blanc. Une déception donc
pour un album dont on attendait beaucoup au vu des deux grands auteurs de BD
comiques réunis pour l’occasion.
Québec
1978. Tandis que les parents suivent à la télévision l'actualité tragique du
Nicaragua qu'ils ont fui, les enfants et en particulier Maïlis reconstituent
dans leurs jeux une révolution de pacotille. Ils sont bien entendu bien loin de
se douter que quelques mois plus tard ils seront amenés à s'y confronter
réellement. Ce retour au Nicaragua sera le sujet du Tome 2.
Le grand mort Tome
1 : Larmes d’abeilles. Scénario Régis Loisel et Jean-Blaise Djian. Dessin
Vincent Mallié.
Rien de tel
qu’un petit séjour à la campagne pour préparer ses examens de fac. C’est ce
qu’à du se dire Pauline quand elle a accepté qu’une copine lui prête une maison
dans un coin perdu. Mais ça sent le plan galère : arrivée à la gare, la
deux chevaux laissée par son amie a du mal à démarrer. Heureusement Erwan, un
jeune métis du coin, l’aide et lui demande de le déposer chez lui. Ce qu’elle
fait. Mais au moment de repartir, plus d’essence. Malgré sa méfiance, elle
accepte l’hospitalité du jeune homme. Galère pour galère, le lendemain elle
décide de l’accompagner voir un ami spécialiste du « petit peuple »… Mais
bon, pour Pauline, ce ne sont que des légendes ! Le grand mort est une
très bonne surprise. L’héroïne, emmerdante au possible, est attachante,
fraîche, et l’histoire est prenante. Totalement hermétique au surnaturel, la
jeune femme va en effet se trouver
plonger dans un monde parallèle. Mais là, pas de troll ou de korrigans, juste
un peuple pacifique dont l’apparence bleue fait plutôt penser à des extra
terrestres. Les dessins de Mallié sont de toutes beauté et rappellent un peu
ceux de Loisel et les couleurs contribuent à donner une atmosphère fantastique
et poétique. Seul bémol : à la fin du tome on est vraiment sur sa faim, on
aurait aimé en lire plus ! C’est vraiment très bon signe non ?
Vous êtes
fan de la télé, vous ne pouvez vous passez de votre série préférée, vous ne
ratez jamais les émissions de découverte de nouveaux talents et vous courrez
acheter leurs albums dès la fin du programme, alors cette BD n’est pas faite
pour vous. En effet les auteurs parodient à tour de bras les classiques du
petit écran. Ce n’est pas seulement la télé réalité qui est égratignée dans
cette BD mais nombre d’émissions et de séries à succès. Je dis bien égratigné
car on peut peut-être reprocher aux auteurs de ne pas s’être lâchés
complètement. Les gags sont drôles mais on espérait que la télé grand public
souvent qualifiée de télé poubelle allait en prendre pour son grade et ne s’en
relèverait pas. Mais ce n’est pas le cas, mais ce sera peut-être pour le second
tome. Cette BD est tout de même d’une bonne qualité tant au niveau du dessin
que des gags. Une BD amusante, à lire lorsque vous en aurez marre de votre
petite lucarne.
Brüsli Tome 2 : Le
guerrier. Scénario Jean-Louis Fonteneau. Dessin J. Etienne. Editions Les
Humanoïdes Associés.
Le petit
Brüsli est intelligent mais il a un physique un peu particulier…. Bref, il a
une tête de dragon avec un nez aplati. Evidemment, il a vite remarqué qu’il était
différent et décide de découvrir ses origines. Ce qui n’est pas une mince
affaire. Car dans le pays les choses vont mal. Une bête terrorise la montagne,
des loups complotent autour d’une mine d’or… Mais Brüsli peut compter sur ces
amis, un peu extravagants pour l’aider à y voir plus clair. Il y a
Margot-pied-de-grue, la puce à grande gueule coiffée d’une perruque, et puis il
y a Dorette, gentille, blonde, mais un peu folle. Superbe… C’est drôle, frais,
enlevé, inventif… Le monde extravagant de Brüsli est très attachant avec son
village kitch de cartes postales de la forêt noire et les personnages
complètement loufoques. Bref, Brüsli n’a eu aucun mal à nous conquérir et
peut-être, avec son énergie, conquerra-t-il la planète. Pour le moment, il
contribue à la sauver, et c’est déjà pas mal. En effet, la fabrication de cet
album s’inscrit dans une logique de développement durable : du papier de
forêts gérées durablement, des encres sans solvant minéraux… Une démarche à
saluer
Franka est
une jeune demoiselle belle et dynamique. Au début de cette aventure elle est en
vacances au bord de la mer. Elle va venir en aide à une jeune styliste Laura,
qui après beaucoup de difficultés financières à forcé le destin pour enfin
avoir une chance de percer dans le milieu de la mode. En effet elle a réussi à
vendre l’idée de certains de ses modèles à une grande maison de couture. Laura
a donc besoin de faire des photos pour présenter ses créations. Au dernier
moment le mannequin qu’elle a engagé lui fait faux bond. Heureusement Franka
n’est pas loin et elle va la remplacer au pied levé. Mais la jalousie de la
directrice de la maison de mode est sans bornes et elle va tenter de mettre fin
à la vie de Laura. Bien entendu Franka sera là pour lui venir en aide. Cette
série est parue dans les années 90 en Hollande. Le dessin de Kuijpers est
stylisé mais fait un peu désuet. Le scénario se concentre sur l’action et
l’héroïne ne pourra se reposer qu’à la
dernière page de l’album. En effet l’intrigue va de rebondissement en
rebondissement sans pause dans le récit. Bien sur ce que vit Franka en deux ou
trois jours est complètement improbable mais on apprécie tout de même cette
aventure.
De cape et de crocs Tome
8 : Le maître d’armes. Scénario Alain Ayroles. Dessin Jean-Luc Masbou.
Collection Terres de légendes. Editions Delcourt.
Sur la face
cachée de la Lune, Don Lope, le loup, Armand, le renard et Eusèbe le lapin sont
à la recherche du fameux maître d’arme. Et ils se retrouvent nez à nez –euh
pardon surtout de pas employer ce vocable, car il est très susceptible- ils se
retrouvent face à face avec le maître d’arme qui n’est autre que Cyrano de
Bergerac, fin bretteur et excellent rimeur. La confrontation donne d’ailleurs
de savoureux duels en alexandrins. Mais l’escrimeur philosophe n’a pas vraiment
envie de revenir avec nos amis pour sauver le royaume de la lune des griffes du
prince jean… Un huitième tome toujours aussi savoureux qui se déguste sans
modération aussi bien pour les textes que pour les dessins.
Dans la
famille Neandertal, je voudrais Laghou, l’un des fils du chef du clan des ours.
Il est doué pour tailler les armes mais boîte légèrement ce qui fait de lui la
risée de ses frères chasseurs qui ne sont pas tendres avec lui. Un jour, le
chef de clan est tué par un bison. Avant de mourir, il demande à ses fils de le
venger. Laghou considéré comme un invalide, est relégué à la grotte avec les
femmes. Ses frères partent affronter le monstre… Mais la partie de chasse se
transforme en lutte de pouvoir puisque l’un des frères est tué par les autres.
Seulement Laghou, qui les avait suivi, a tout vu. Il décide de venger son père en
tuant le bison et de dénoncer ses frères. Seulement pour cela il lui faut le
cristal de chasse, une arme redoutable dont seule une tribu lointaine détient
le secret… Nouvelle saga préhistorique pour Emmanuel Roudier qui avec Vo’Houna
chez Soleil a pris goût à cette période historique fascinante et mystérieuse.
Longtemps considéré comme un ancêtre arriéré, l’homme de Neandertal est mieux
connu aujourd’hui. Il est même un peu réhabilité. Et oui, ce peuple enterrait
ses morts, chassait, fabriquait des outils. Il a vécu il y a 30 000 ans en
Europe et a été contemporain de notre ancêtre Cro-Magnon. Mais il a disparu
pour des raisons inconnues. Roudier imagine donc une histoire mais en s’étant
beaucoup documenté sur le sujet... Ce qui fait de cette série une saga
passionnante et instructive. Passée la surprise d’avoir de vrais dialogues
cohérents alors qu’on se serait attendu à des grognements, on entre
complètement dans l’aventure. D’ailleurs, les dernières découvertes montrent
que rien n’empêchait Neandertal d’avoir un langage.
Retour sur
l’île au trésor. Jim Hawkins et ses
compagnons de fortune du roman de Stevenson repartent quelques années après sur
l’Ile au Trésor. Car le terrible pirate, le Capitaine Flint, aurait caché sur
l’île un autre trésor encore plus important. C’est donc reparti pour l’aventure
et la flibuste avec en invités surprise un mystérieux commanditaire et un
féroce pirate, le Capitaine Jeckhide, fan inconditionnel de Flint. Pascal
Bertho a su intelligemment jouer avec ce classique de la littérature
d’aventure. On retrouve avec plaisir les héros de l’histoire un peu vieillis et
le scénario est très bien ficelé avec son lot de trahisons, de batailles, de
clin d’oeil à Stevenson, de surprises et rebondissement. Quant au dessin, le
style crayonné et les couleurs pastelles peuvent surprendre mais bon, en 62
pages, on finit par s’y faire.
Un pour
tous, tous pour un… Deuxième tome des aventures des trois mousquetaires dans la
collection ex-Libris. Le scénario est dont on ne peut plus fidèle au roman de
Dumas qui évoque la vie d’ D’Artagnan, un jeune gascon monté à Paris pour
entrer dans la compagnie des mousquetaires du roi. Avec trois mousquetaires,
Athos, Porhos et Aramis, il aura maille à partir avec les complots fomentés par
le cardinal de Richelieu et une certaine Milady contre la Reine. Un scénario
passionnant donc pour ceux qui aiment l’aventure et les histoires de cape et
d’épée. Quant au dessin, le trait est dynamique, caricatural et anguleux, les
couleurs vives. C’est donc enlevé et bien rythmé. Une réussite.
Iran 1883.
Une équipe d’archéologues met à jour un tombeau perse et y découvre une momie,
chose impossible normalement car contrairement aux égyptiens, les perses
n’embaumaient pas leurs morts. Depuis cette découverte un curieux individu
traque les découvreurs de la sépulture. Paris 2015. Un couple rentre du cinéma
et se fait agressé sur un parking. L’homme meurt sous les coups et les
lacérations de l’agresseur. La femme choquée rentre dans une grave catalepsie.
Franck, est chargé de l’enquête et rapidement tous les indices convergent vers
un suspect qu’il connaît bien : Freddy, un tueur qui utilise des griffes
pour tuer ses victimes. Ultra classique, c’est sans doute ce que vous vous
direz en refermant ce premier tome. L’intrigue est déjà vue mainte et mainte
fois que ce soit au cinéma où en BD. On ne peut qu’espérer que les deux tomes
suivants mettront un peu d’originalité dans tout cela. Bien sûr, l’album se lit
très facilement et est plutôt agréable mais l’impression de déjà-vu est très
présente. Il va falloir attendre la suite de cette aventure pour vraiment
pouvoir se faire une idée plus précise de la qualité de la série.
Trondheim
nous offre ici un album dont il a le secret. Cette BD est une succession de
gags en une planche. Chacune d’entre elles est une petite anecdote anodine au
départ qui lui est arrivé dans la vie de tous les jours. Ce qui fait la force
de chaque histoire est la réflexion qu’a eu Trondheim au moment ou elle se
produisait. On voit donc une succession de planches se déroulant tour à tour à
la plage, en Afrique du Sud, en Guadeloupe, à Bastia et se finissant par une
petite chute transformant les petits riens du quotidien en une anecdote
croustillante.
Orphelin né
dans les bas-fonds londoniens, Olivier se libère de familles d’accueil ignobles
pour intégrer malgré lui une bande de petits pickpockets, sous l’égide du
sulfureux Fagin. Or, dès sa première mission de terrain, il se fait chopper par
la police, alors qu’il ne faisait qu’observer ses aînés en exercice… Il passe
alors en jugement immédiat, devant un vieux juge acariâtre, lorsque soudain, la
chance lui sourit (enfin !). Primo, il est fiévreux et s’écroule à la barre, ce
qui joue plutôt en sa faveur. Secundo, un libraire témoigne et le disculpe
intégralement : il a tout vu de derrière sa vitrine, ce n’est pas lui. Le
plaignant, Mister Brownlow, un bourgeois au bon cœur, le recueille alors chez
lui et lui fait donner les meilleurs soins par sa gouvernante, Mme Bedwin.
Oliver reste plus d’une semaine à dormir et à se rétablir dans un vrai lit… ce
qui ne lui était jamais arrivé de sa vie ! Empli de bonnes intentions, il
propose alors son aide, notamment comme coursier. Cependant, dès sa première
sortie, il se perd dans les rues de Londres et retombe rapidement entre les
griffes des brigands. La collection Ex-libris est une collection d’adaptations
les plus fidèles de classiques de la littérature. Ce Oliver Twist est plutôt
une réussite. Malgré un dessin qui au premier abord nous parait un peu
maladroit et non abouti et qui en fin de compte donne un dynamisme énorme au
récit. Le scénariste reste très fidèle au texte original de Charles Dickens. Cette
série est donc une réussite qui deviendra à n’en pas douter une valeur sûre de
cette collection
Que vous soyez
un auteur désirant faire de la BD ou seulement un fan désirant mieux connaître
la façon de réaliser un album, cet ouvrage est fait pour vous. En 272 pages
Scott Mc Cloud vous aide à comprendre la construction d’un récit, le découpage
des planches et séquences, le choix des mots et des images adéquates, la
création de mondes variés et crédibles ainsi que la maîtrise du langage du
corps et des expressions faciales.
Cette BD
est tout de même assez pointue et seuls les connaisseurs y trouveront un grand
intérêt. Les lecteurs occasionnels de BD peuvent passer leur chemin mais pour
les autres cet ouvrage est indispensable et vient en complément du non moins
indispensable premier ouvrage de l’auteur L’art invisible.
Ainsi, le donjon que nous connaissions n’est plus, tombé
entre les mains du très procédurier Guillaume de la Cour.
Retour à
Champignac. Appelés en urgence par l’excentrique Comte de Champignac, Spirou et
Fantasio arrivent au château plutôt inquiets. Et il y a de quoi ! Le
bâtiment a été dévasté par une explosion ! Mais le Comte n’y prête guère
attention. Ce qui l’enthousiasme, c’est la découverte d’une crypte secrète
abritant la dépouille de son ancêtre et d’un sphinx vivant.
Quintett Dernier
Mouvement : La chute. Scénario Frank Giroud. Dessin Giancarlo Alessandrini. Collection Empreintes. Editions Dupuis.
16 ans se
sont écoulés depuis les événements qui se sont déroulés à Pavlos, une enclave
neutre du sud de la macédoine pendant la Première Guerre. Les 4 protagonistes
de l’histoire ont vécu sur la base des moments difficiles qui ont conduits à la
mort de plusieurs hommes. Amour, chantage, vengeance, cupidité… Les motifs de
ces événements dramatiques sont divers. Tous sont revenus de Pavlos marqué,
pour des raisons différentes. Voilà que 16 ans après, le lieutenant Méric, qui
vit à Berlin avec le jeune grec dont il était tombé amoureux, découvre dans une
brocante une malle contenant des lettres de cette époque. Elles montrent que
lui et les trois autres protagonistes de l’histoire étaient surveillés… Et ont
été manipulés. Par qui, pourquoi ? Il décide de mener l’enquête et de retrouver
les autres. Les pièces du puzzle
s’assemblent ! Frank Giroud montre une fois de plus qu’il maîtrise
parfaitement soin art et ce 5e tome, captivant nous présente les
événements de Pavlos sous un jour machiavélique inédit. Attendez-vous à des
surprises… Bref, cette génial série a pris sa place au Panthéon des séries
culte et je ne vous conseillerai de relire avant les 4 premiers tomes avant le
5e.
Y a pas à
dire, la période Franquin, c’était l’âge d’or de Spirou et Fantasio !
Cette intégrale reprend les histoires Le repaire de la murène, la Quick Super,
Les pirates du silence et Le gorille a bonne mine… Bref que du classique. Nous
sommes dans les années 50, les années de reconstruction de l’Europe qui panse
ses plaies après le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. La science
progresse, comme souvent après une guerre et les innovations se
multiplient : nouveaux bolides, exploration des fonds sous-marins,
conquête de l’espace… Bref, la société est en pleine effervescence. Evidemment,
cela ne peut qu’inspirer Franquin qui plonge avec délectation son héro dans des
aventures high-tec pour l’époque ! A noter que, comme dans toutes les intégrales
Dupuis, des pages supplémentaires permettent de mieux comprendre les sources
d’inspiration de l’auteur. Une intégrale riche et instructive à un prix
raisonnable (16€).
Zappa et
Tika sont des élèves de la fameuse Secret Service Space School. Malgré leur
manque d’expérience et surtout leurs compétences très limitées, ils vont faire parti de l’équipe de 5 étudiants
chargés de sauver la vie de l’impérator, un dirigeant despotique usant des son
pouvoir pour obliger la terre à lui venir en aide. Sans le savoir la fine
équipe de sauveteurs va être réduite et injectée dans le corps de l’impérator
afin de tenter une guérison de l’intérieur. Bien sur on pense immédiatement au
film L’aventure intérieure et il est vrai que la situation de départ est la
même, mais cette aventure devient petit à petit plus délirante que sa grande
sœur. Les héros miniaturisés vont en effet pouvoir sortir de leur vaisseau et
rencontrer les habitants du corps de l’impérator, ce qui va entraîner des
situations cocasses.
Johanna est
perdue dans notre société de consommation qu’elle juge trop artificielle… Et
pour se retrouver, pour revenir à l’essentiel, elle part avec une association
rencontrer des chamans au Mexique. Au programme : dépaysement culturel et
absorbtion de plantes hallucinogènes. « Nos âmes sauvages » est donc la
chronique d’un choc des cultures. C’est évidemment aussi une critique de la
société et une quête initiatique instructive. Le livre sonne juste car Johanna ne
tombe pas dans les pièges de la caricature. Ici le chaman n’est pas idéalisé
dans un verbiage new ageux qui assure qu’eux ont tout compris et nous, rien.
Loin des clichés, elle partage son expérience, honnêtement avec humilité et un
brin de naïveté, mettant en parallèles son séjour au Mexique et sa vie à Paris.
Bref, elle ne s’agit pas de convaincre mais de raconter, tout simplement. Une
belle tranche de vie qui fait réfléchir.
Mancha, chevalier errant.
Récit et Dessin Cmax. Editions Fututopolis.
Mancha vit
au Mali. Un peu poète, un peu philosophe, il se donne l’image d’un mec cool
mais cache une terrible blessure du temps du génocide rawandais. Parfois
exubérant, souvent défoncé, Mancha est un personnage singulier sans attache,
qui prend la vie comme elle vient. Un jour, le coup de foudre ! Il croise
le regard d’une touriste espagnole et décide qu’elle sera sa reine. Seulement,
la belle s’est envolée vers la France. Sûr de son destin, Mancha se met en tête
de la rejoindre. Avec son inséparable ami Pancho, Mancha part sur les routes
difficiles de l’émigration clandestine, à bord d’un side-car de fortune, en
emportant une bonne provision de champignons hallucinogènes qui lui feront
prendre des moulins pour des monstres. Cervantès au Mali. Mancha est évidemment
une libre adaptation de Don Quichotte. Et la transposition sonne juste. Le
personnage de Mancha est savoureux, décalé et touchant, les situations sont
crédibles… Bref un très beau travail pour un album poignant.
Avril est
un jeune garçon de 13 ans qui a un hobby, le football. Malheureusement,
houspillé par les autres enfants de son âge, il ne peut assouvir sa passion. Le
lendemain de son anniversaire, se rendant au collège, il est pris à parti par
la bande à Max. Afin d'éviter ce dernier, il décide de faire l'école
buissonnière et fuit au parc aux statues pour s'adonner à son autre passion, le
dessin. Il y rencontre Charlotte et, à nouveau, Max et ses gorilles qui le
provoquent physiquement. C'est alors qu'un curieux homme massif vient à son
secours. Qui peut-il être et pourquoi s'ingénie-t-il à le poursuivre au point
de lui faire peur ? Ne serait-il pas possédé par quelque démon ? Iconoclaste,
voila le mot qui défini le mieux cette BD. Tout commence par une histoire
moderne et se poursuit dans un conte étrange. Avril est une BD hors norme aussi
bien au niveau du scénario que celui du dessin mais elle vaut vraiment le coup
d’être lue. La fin de ce premier tome nous laisse sur un suspens qui nous donne
envie de lire la suite même si tout dans l’histoire ne nous satisfait pas. On attend donc la suite pour savoir exactement
où veulent nous entraîner les auteurs afin par la suite de nous faire une idée
plus précise de l’intérêt de cette série.
Une
Assemblée nationale arborant sur son fronton la devise "Consommez pour
être heureux" ; des représentants de Coca Cola, Danone ou Microsoft
sur le banc des députés ; des citoyens forcés de consommer les produits
dont la marge est en baisse sous peine de se voir confisquer rien de moins
qu’un bras, un oeil ou une jambe... La société de 2042 dans laquelle vit Satya
ne donne pas franchement envie. Mais en tentant d’échapper à la police de la
consommation, la jeune femme tombe sur les Sous-Réalistes, un groupuscule
d’irréductibles qui ont osé taguer sur la façade d’une galerie marchande un
provocateur "non à la consommation !". Ensemble, ils vont
essayer de renverser le "Système".