QUELQUES ALBUMS DE FEVRIER 2008
COUP DE COEUR
Effleurés. Scénario
Isabelle Bothian. Dessin Sylvain Limousi. Editions Dargaud.
Dans une
entreprise, un jeune chef de service plutôt sérieux, s’éprend de Fleur, une
stagiaire de son âge, un peu hippies sur les bords. Séduit par la personnalité
de la jeune fille, il tombe vraiment amoureux. Il faut dire qu’elle est tout ce
qu’il n’ose pas être : spontanée, impulsive, insouciante, fantasque. Elle
met de l’imprévu et du piment dans sa vie un peu trop sage, elle lui apporte de
la fantaisie… Et le jeune homme se prend au jeu. Mais deux personnes si
différentes pourront-elles former un couple qui dure ? Effleurés est une
belle chronique amoureuse toute en finesse et en fraîcheur. Le dessin fait
penser aux mangas avec un trait fin et minimaliste et des couleurs assez
légères. Sylvain Limousi, le dessinateur, reconnaît être influencé par
l’animation japonaise. Il vit d’ailleurs en Chine et son trait est
indéniablement marqué par l’Asie. L’ensemble est séduisant et un brin poétique.
Une vraie surprise drôle, amère et savoureuse.
Naja la
mercenaire infiltrée dans une organisation criminelle est en prison ou plus
exactement au goulag. Lors d’une mission en Russie, elle a été reconnue comme
combattante Tchétchène et çà ne pardonne pas ! Cette fois- ci elle semble
vraiment en mauvaise posture entre les conditions de détention et les brimades
de ses geôliers. Pendant que son patron essaie de la sortir de là, les russes
lui proposent de devenir agent double… Suite des aventures politico criminelles
d’Insiders avec un scénario qui peut sembler un peu complexe mais qui s’appuie
sur les rouages de la politique internationale et de l’espionnage.
Toujours à
bord du vaisseau K, les 5 enfants mutants révèlent peu à peu leurs incroyables
dons. Le « K » est brusquement attiré par la gravité de la planète Eyrolia et à
bord aucune commande ne répond ! Sous la lumière de 2 soleils, Urlik et Ash Ka
reprennent conscience sur cette planète qui a tout du Paradis. Soudain ils sont
attaqués par des guerriers en qui la télépathe ne détecte aucune pensée ! Même
le « K », devenu un immense combattant d'acier, ne peut rien face au Seigneur
de cette planète aux mille illusions. Son nom sonne comme un parfum de
récurrence dans le space opéra Kookaburra, il est : le Gardien Maître de
Terradoes ! ... "Terradoes", encore et toujours, il ne peut pas y
avoir de hasard ! Ouah ! Quel beau dessin. C’est vrai que les planches de
Ramos sont magnifiques et on se délecte de chaque case. Mais le scénario est
assez complexe et il est très difficile de suivre les aventures de ces jeunes héros.
On se perd rapidement dans ce vaisseau en perdition. Dommage que le talent de
Ramos ne soit pas utilisé de meilleure façon dans une première collaboration
avec la BD Franco-belge.
L’œil était dans la tombe.
Scénario et Dessin Christian De Metter. Editions Casterman.
Fils d’un
célèbre coureur automobile, Patrick Vaille est un chef d’entreprise comblé. Sa
femme est enceinte, il a une bande de copain et assez d’argent pour faire ce
qu’il veut, notamment participer aux 24h du Mans, la seule course que son père
n’a jamais gagné. Seulement un jour, il découvre que quelqu’un fait chanter sa
femme. Le maître chanteur détiendrait des photos prouvant que le père de
Patrick était pédophile. Le jeune homme décide d’éliminer la menace en tuant
celui qui veut salir son père. Christian De Metter explore ici le thème de la
culpabilité et nous entraîne dans les difficiles rapports psychologiques entre
un homme et son père. Une exploration angoissante et sordide en forme de
descente aux enfers soutenue par un dessin en couleurs directes toujours aussi
bien maîtrisé.
Le
commissaire Malone est sur les traces d’un tueur redoutable qui a décidé de
faire payer ses employeurs qui l’ont trahis. Mais il tombe amoureux de la femme
d’un journaliste qu’il a tué et se rapproche d’elle pour la protéger. Faux pas
est l’adaptation d’un roman policier de Michel Rio. Il met en scène le
charismatique commissaire Malone mais en fait celui-ci apparaît très peu.
L’histoire est centrée sur le tueur, froid, calculateur, philosophe et ambiguë.
Car après tout, même si ses méthodes sont radicales, il protège une femme et sa
fille. Une belle histoire axée sur la psychologie des personnages avec de
magnifiques planches. A découvrir.
La dame du
lac vient annoncer au roi Arthur que le royaume de Bretagne est de nouveau en
danger. En effet, un objet de magie se trouve au cœur de la forêt et pourrait
mettre en péril le royaume si il venait à tomber entre de mauvaises mains.
Arthur envoie donc deux de ses chevaliers les plus valeureux, Karadoc et
Perceval, retrouver cet objet. Au même moment les vikings débarquent à la
recherche eux aussi d’un objet magique qui pour sa part se trouverait au fond
de la cave d’unne taverne. Y aurait-il un rapport entre ces deux objets tant
convoités ?
L’envolée sauvage Tome
2 : Les autours des palombes. Scénario Laurent Galandon. Dessin Arno
Monin. Collection Angle de vue. Editions Bamboo.
Simon est
un jeune garçon qui adore les oiseaux. Il a même un talent caché, il arrive à
leur parler et donc les dompter. Mais la vie de cet enfant est bouleversée, car
on est en 1941 et que Simon est Juif. Il est donc traqué par les Allemands. Il
est recueilli par un homme bourru, Firmin, qui va utiliser le talent du garçon,
afin de mettre en place une transmission d’informations par pigeons voyageurs.
Simon entre alors de plein pied dans la résistance. Mais malgré l’interdiction
de Firmin, le garçon va se rendre sur le lieu d’un attentat, et se faire
prendre. Il est déporté dans un camp mais la chance lui sourit peut-être enfin,
car le général qui s’occupe du camp élève des rapaces et cherche quelqu’un pour
s’occuper de ses petits protégés.
Valentin
Petitbon est un illusionniste qui fut un expert des salles de jeu. Un jour il
est engagé par une société d’assurance afin de démasquer un joueur
professionnel Ykos sur lequel pèsent beaucoup de soupçons de triche. Lors de
leur première rencontre les deux joueurs vous se prendre d’amitié. Mais devenir
ami avec Ykos, c’est dangereux car il est la cible de nombreux attentats. Ykos
tente alors de trouver un arrangement avec Nemo, le grand patron de la
compagnie d’assurance. Valentin découvre alors son employeur qui se révèle
encore plus étrange et mystérieux qu’Ykos. Il va petit à petit découvrir qui
sont les deux hommes et quels liens les lient.
Cothias est
un grand scénariste qui nous a offert de grandes séries telles que « Les 7
vies de l’épervier », « Les eaux de Mortelune », « Plume au
vent » ou « Le vent des dieux ». Mais je dois dire que ce
nouveau scénario est beaucoup moins bon. L’histoire et surtout les révélations
sont complètement abracadabrantes et les évènements que subit Valentin sont
tellement gros que l’on ne peut pas y croire. Cette série aurait pu nous
fasciné, mais en fin de compte elle nous laisse un peu dubitatif et très déçu.
Cette
fois-ci Mister Président décide d’attaquer l’Irak pour y exporter la démocratie
et le clown Ronie Mac Donald. Mais lorsqu’il débarque dans le pays, il est
kidnappé… Pas panique, la cavalerie arrive en la personne de son père… Il n’y a
bien que lui qui pourra le sortir de ce guêpier ! Clarke continue à
revisiter avec humour les frasques de la famille Bush dans un anti-américanisme
au premier degré. Cette fois-ci, il se lance dans une histoire complète qui
s’inspire évidemment de l’histoire récente et ou Mister Président apparaît plus
capricieux et ridicule que jamais.
Affaire de
famille… Ric Hochet voudrait bien revoir sa mère. Il apprend que celle-ci est
journaliste et qu’elle a été enlevée en Irak. Elle semble détenue par le
bourreau, un vieil ennemi de Ric... A moins que ce ne soit par les frères
Basberg, deux impitoyables mercenaires… Suite et fin du diptyque commencé avec
le tome 73 « On tue au théâtre ce soir » qui voyait le retour du
bourreau. Une intrigue qui ne vous lâche pas une minute tant elle joue sur les
rebondissements. Du coup, le côté retrouvailles familiales passe un peu au
second plan. En revanche, notre héros se montre sous un mauvais jour, énervé de
ne pas arriver à contrôler la situation… On s’y perd un peu parfois mais comme
le chat, l’histoire arrive à retomber sur ses pattes. Un bon album pour les
fans de Ric Hochet.
Au début du
14e siècle, un jeune homme amnésique du nom de Guilhem vit en pleine forêt avec
un vieux guérisseur. Le garçon semble avoir des dons prodigieux... Un peu trop
miraculeux au goût des hommes de l’Inquisition qui cherchent encore les
survivants de l’hérésie Cathare et notamment ceux que l’on nomme les parfait.
Mêlant l’histoire au fantastique et au spirituel, Makyo nous entraîne dans une
nouvelle série sur un chemin qu’il connaît un peu puisque les cathares et les
Parfaits étaient au cœur de l’intrigue du 3e cycle de Balade au bout du monde.
Mais ici retour aux sources puisque nous sommes au 14e siècle, au temps des
bûcher et de la chasse aux hérétiques. L’intrigue reste classique dans ce tome
d’introduction avec un mystérieux chevalier, un amnésique très convoité et des
méchants inquisiteurs… Bref, il faut
attendre la suite pour savoir si l’on va vraiment accrocher à la série.
Nelson
Lobster est un aventurier qui a passé un pacte avec la mort. Elle lui laisse le
temps de d’écrire ses mémoires avant de venir le prendre. Seulement, c’est un
marché de dupe et Nelson n’est pas pressé. Il faut dire qu’il a vécu tellement
d’aventures que cela prend pas mal de temps. Evidemment, la mort s’impatiente…
Elle aimerait rompre le contrat et envoie ses sbires se saisir de Nelson.
Pendant ce temps, celui-ci voguant vers
de nouvelles aventures en compagnie d’une charmante jeune femme raconte comment
il a sauvé une princesse prisonnière sur une île où deux peuples s’entretuaient
depuis des siècles, sans même plus savoir pourquoi.
Il y a du
Baron de Munchausen, du Sinbad le marin et du Gulliver dans ce Nelson
Lobster ! S’inspirant de ces glorieux classiques de l’aventure, Corbeyran
nous propose des contes agréables à lire, des rencontres improbables et
extravagantes qui se transforment en fables. Quant au dessin, on peut être
surpris par les couleurs informatiques qui donnent un ton un peu artificiel à
un graphisme qui lorgne parfois vers le crayonné et qui ne s’embarrasse pas de
détails. Une série pour les nostalgiques des contes extravagants avec comme
personnage un aventurier vieillissant assez attachant.
Aristocrate,
escrimeuse et détective… Revoilà la jeune Tiffany pour une seconde enquête. A
son décès, un vieux militaire centenaire et irascible, lègue toute sa fortune à
un hypothétique petit fils. Peu de temps avant sa mort, il aurait découvert que
son fils pilote, mort pendant la guerre aurait eu un enfant. Est-ce un coup
monté ou cet héritier existe-t-il ? Tiffany est chargée d’enquêter pour
retrouver la trace du petit-fils prodigue mais la piste est jalonnée de
cadavres. Un scénario toujours aussi léger, un peu trop parfois et un dessin
assez élégant pour une comédie policière qui n’est pas dénué de charme.
Comédie d’amour. Scénario
Brigitte Luciani. Dessin Colonel Moutarde. Hors Collection. Editions Delcourt.
Après une
rupture, la jeune et facétieuse Jade déménage dans un appartement sous les
toits de Paris. Le miaulement d’un chat égaré sur le toit lui fera rencontrer
son voisin dans des conditions acrobatiques. Gwen, c’est son nom - lui propose
une place de baby sitter pour un riche et bel homme d’affaire. C’est une
aubaine pour Jade, qui est actrice et surtout au chômage. Dans les bras de qui
va-t-elle tomber ? Le narrateur de l’histoire, la voix off en a bien une
idée mais Jade ne veut pas le laisser faire. Très vite un dialogue amusant
s’installe entre l’héroïne et le narrateur par phylactère interposé. Et oui, la
fille de papier sort de la case pour malmener l’histoire. L’équipe de
« L’espace d’un soir » revient pour renverser une nouvelle fois les
codes de la BD. Ici le personnage prend le pas sur le narrateur… C’est original
et amusant. Comédie d’amour est une chronique parisienne moderne pleine de fantaisie,
d’humour avec un dessin plein d’un charme désuet. Un album frais et léger.
Le grand jeu Tome 1 :
Ultima Thule. Scénario Jean-Pierre Pécau. Dessin Léo Pilipovic. Collection
Néopolis. Editions Delcourt.
La guerre
en Europe de l'Ouest est terminée depuis 1941. Le dirigeable Charles De Gaulle
disparaît sans laisser de trace lors d'un vol où il inaugure une route passant
tout près du Pôle Nord. Le journaliste reporter Nestor Serge est rappelé
d'urgence à Paris par la direction de France Soir pour couvrir l'opération de
sauvetage. Mais ce qui intéresse son patron, c'est sans doute ses anciennes
aptitudes de pilote de chasse, et sa mission est en fait mandatée par l'armée,
car la disparition du Charles De Gaulle est très surprenante. Alors qu'il pense
à des récits de science fiction tout juste bons pour une feuille de chou,
Nestor va découvrir au cours de son périple que la réalité dépasse souvent la
fiction. Ce premier tome donne vraiment l’eau à la bouche. Pécau plante le
décor de cette uchronie (l’histoire revisitée). En fait dans ce premier tome on
retrouve de tous les styles : Polar, historique, du fantastique, de
l’aventure et de l’action. Le dessin de Pilipovic colle très bien avec ce style
de récit et les couleurs sont parfaitement choisies. Bien sûr ce premier volume
n’est que la mise en place d’une histoire que l’on espère déjà dense et épique.
A suivre donc avec impatience.
Juif allemand
et Prix Nobel de chimie en 1918, Fritz Haber fut aussi un savant nationaliste
et belliciste, un sinistre acteur de la Première Guerre mondiale en tant
qu’inventeur du gaz moutarde notamment. Dans le deuxième tome de sa biographie,
on découvre l’ascension de Haber aux plus hautes responsabilités, de 1908 à
1914, mais aussi sa surprenante amitié avec l’antimilitariste Albert Einstein
ou le sioniste Haïm Weizmann, futur président de l’Etat d’Israël.
Vandermeulen
écrit une ambitieuse biographie très documentée,
complète et instructive sans chercher le divertissement. Toutefois cette BD est
un peu difficile d’accès. Le traitement graphique est original. Toutes les
planches sont en aquarelle de couleur sépia et tous les textes sont inscrits en
bas des cases ou sur des petites cases noires. Tout ceci donne l’impression de
voir un film du début du XXème siècle. Cette série est une réussite mais elle
intéressera vraiment les connaisseurs et les fanas d’histoire.
Renart est
un être méchant qui se sert de son intelligence et surtout de la bêtise des
autres pour obtenir ce qu’il veut. L’histoire du puits en est un bon exemple.
Un soir alors qu’il erre afin de trouver sa pitance, Renart entre dans un
monastère sachant que les moines ne sont jamais en manque de nourriture. Après
avoir occis deux ou trois poules afin de se sustenter, l’affreux goupil veut
étancher sa soif. Le seul point d’eau qu’il trouve est le puits dans la cour.
En se penchant trop vers l’avant il y tombe et se retrouve coincé au fond. Son
salut viendra d’Ysengrin le loup qui lui aussi cherche de la nourriture. Renart
va devoir trouver un stratagème pour que son ennemi lui fasse confiance et lui
vienne en aide.
Ce
classique de la littérature est magnifiquement mis en dessins par Martin. Les
ambiances d’hiver sont superbes et les personnages très drôles. Mathis au
scénario a évité le piège classique de l’adaptation d’un roman. En effet, il
n’y a jamais des pavés du texte original à lire et pourtant toutes les
aventures et les comportements des personnages collent au plus près de
l’histoire du XIIème siècle.
Pink Diary
c’est la vie d’un groupe de jeunes adultes avec les difficultés, les amours
inavoués et toutes les disputes qui émaillent l’amitié de ce groupe d’amis.
Dans ce tome Sachiko tombe dans le coma par manque de force. En effet, elle est
devenue anorexique suite au manque de reconnaissance de Tommy, le garçon
qu’elle aime. Tommy pour se racheter va essayer de prendre contact avec la mère
de Sachiko afin qu’elle renoue contact avec sa fille. De son côté Sophia a
préparé un repas romantique pour tenter de rapprocher son ami Keï et Kyioko.
Vont-ils enfin se déclarer leur flamme ?
Pink Diary
est un manga comportant tous les codes du genre. Mais ce que cette série a de
particulier c’est que son auteur est française et réside dans notre pays. Jenny
nous livre un Shojo (Manga pour jeune fille) dans la grande tradition japonaise
et y réussit plutôt bien. Le rythme du manga est le même tout comme le dessin
et la construction narrative. C’est donc une bonne BD réservée tout de même à
un public d’adolescente, qui y retrouveront des sentiments de mal être de
trahison, de joies et de bonheurs que connaissent toutes demoiselles de cet
âge.
François
Merlot est un journaliste sillonnant le monde à la recherche des origines des
grandes chansons comme «My Way » ou « Besame Mucho » afin
d’écrire un ouvrage. Il se trouve en ce moment à New York pour rencontrer H.G.
Slatters, le génial créateur de la chanson mondialement connue « Happy
Living ». Lors de leur conversation, le musicien lui avoue un scoop :
il n’est pas le vrai créateur du succès qui a fait sa fortune. En effet lors
d’une soirée entre musiciens, il a entendu un de ses amis jouer l’air de ce qui
allait devenir « Happy Living » et comme ce dernier, alcool aidant,
ne s’en souvenait pas le lendemain, Slatters en a profité et le lui volé. Afin
de se racheter, il va demander à Merlot d’enquêter et de retrouver la trace de
Tréviso, le véritable compositeur de la chanson culte. Une plongée dans le
monde du Jazz américain voilà se que nous offre Götting dans cet ouvrage. Mais
ce n’est pas tout. Son héros sillonne différentes villes des USA et on voit la
vie au jour le jour de certains protagonistes qu’il croise. On lit avec plaisir
cet album, qui est magnifiquement mis en images. Le trait simple de l’auteur
est vraiment mis en valeur par des nuances de gris et des textures qui donnent
une grande originalité à chaque planche. Un bon album comme on en trouve
souvent dans la collection Mirages de Delcourt Pour l’anecdote, même si vous ne
connaissez pas Götting vous avez déjà surement vu un de ses dessins. En effet,
il est l’auteur des couvertures de la série Harry Potter en France.
Jacques est
un petit lézard mais un petit lézard géant. En fait un jour qu’il se promenait,
un petit varan reçut sur la tête une minibombe conçue par des militaires
voulant poursuivre leurs essais atomiques en toute discrétion. Résultat
inattendu : Jacques a grandi pour arriver à la taille immense d’1m30, il
est intelligent, parle et marche sur deux pattes. Jusque là rien de plus normal…
Sauf peut-être que Jacques, pour un lézard c’est un peu inhabituel. Jacques,
affamé, part donc en ville terrorisant sans le vouloir la population. Un petit
lézard géant qui vous demande poliment son chemin, on en croise pas tous les
jours. Quiproquos, gags et incongruité en tout genre, les aventures de Jacques
sont des plus farfelus et c’est ce qui les rend évidemment amusantes.
L’occasion de découvrir en album une série parue en 2004 dans le journal de
Spirou.
Les
infirmières sévissent toujours. Il faut dire que les sujets et les gags sont
inépuisables dans le milieu hospitalier. Entre les progrès des techniques, les
grèves et les pathologies diverses et variées Cauvin n’a que l’embarras du
choix. Un classique de l’humour avec en fond de vrais problèmes de
société.
Sac à
puces, c’est le chien de la famille, une famille de 6 enfants dans laquelle les
journées sont plutôt animées. Surtout que Maman attend un septième. Cette série
est une chronique familiale dont le 7 premiers tomes sont déjà parus dans la
collection tout publics. Ils ressortent donc dans la collection Punaise, pour
les + de 6 ans, ce qui est plutôt normal. Le 8e tome, Mamy Galette aborde
l’épineux problème de la vieillesse et de la mort avec tact et finesse. Sac à
puces est une série drôle, mignonne, enlevée, bref, de la bonne bd pour un
public jeune et familial.
La fille du Yukon Tome
3 : Eldoradores. Scénario Philippe Thirault. Dessin Sinisa Radovic.
Collection Empreintes. Editions Dupuis.
Bonnie, la
" Fille du Yukon ", est une jeune fille courageuse et sûre de ses
opinions. Elles est amoureuse de Taima un indien et elle fera tout ce qui en
son pouvoir pour qu’ils puissent s’unir. Mais nous sommes en 1917 et son jeune
fiancé va devoir partir prêter mains fortes aux troupes américaines dans les
tranchées européennes.
Dans le
même temps on va découvrir le passé douloureux de la jeune demoiselle grâce au
récit de Robert son père adoptif. Délaissée dès sa naissance par son père,
Bonnie va vivre avec sa mère, ou tout du moins survivre. Mais Robert sera là
pour les aider et ensemble, ils pourront ouvrir un claim afin de prospecter le
métal le plus rechercher du monde.
London Calling Deuxième Partie.
Récit Sylvain Runberg. Dessin Phicil. Editions
Futuropolis.
Au début
des années 90, Thibault et Alex, deux jeunes français ont trouvé leur
Eldorado : la Grande Bretagne, patrie des Beatles. Seulement s’expatrier
n’est pas une mince affaire et, sur place, ils vont de désillusion en
désillusion en passant par des galères pas possibles. Ils se retrouvent à
squatter des appartements vides pour se loger, chercher des petits boulots et
se retrouvent mêler à des affaires plutôt louches sur fond de terrorisme de
l’IRA et de trafic de drogue. Bref, la Grande Bretagne, c’est pas forcément le
paradis et la société anglaise qu’ils découvrent n’est pas la plus juste ou la
plus facile à vivre. London Calling c’est évidemment le titre d’une chanson des
clash une fois qu’ils ont répondu à cet appel des sirènes londonienne nos deux
héros hésitent à entamer une autre chanson des clash ; « Should I
stay or should I go ». Car à mesure qu’ils s’acharnent à vouloir rester en
Angleterre leur situation empire… Un regard assez réaliste sur l’Angleterre d’après
Thatcher pour ceux qui se faisaient encore des illusions.
L’orgue de Barbarie.
Textes de Nicolas de Crécy et de Raphaël Meltz. Dessins Nicolas de Crécy.
Editions Futuropolis.
Gustave et
son fils Steve sont à la rue. Gustave a de grandes ambitions et se voit à la
tête d’une grande multinationale. Avec le peu de finances qu’il leur reste, il
décide d’acheter un vieux magasin à l’abandon en plein milieu d’un lieu
désertique. Il se lance alors dans la vente de fruits et légumes frais. Steve
le laisse faire sans rechigner même si il comprend que cette initiative est
vouée à l’échec. Il va trouver du réconfort auprès de Bénédicte une très grosse
jeune fille travaillant à Prothèseland, la fabrique de membres de substitution.
C’est
justement de nouvelles jambes qu’attend avec impatience Le Truand, qui n’a
qu’un seul souhait, de nouveau pouvoir marcher avec aux pieds la superbe paire
de chaussures dont la boite ne le quitte jamais.
En rangeant
son magasin, Gustave va un jour découvrir une sorte d’orgue de barbarie couplé
à une paire de lunettes qui changera alors toute sa vision du monde.
L’univers
de De Crécy est amusant, fantasque, délirant voire parfois absurde. On retrouve
toutes ces ambiances dans cet album. Attention toutefois, ce n’est pas un album
de BD que Futuropolis édite, mais le scénario d’un long métrage que doit
réaliser De crécy. Bien entendu toute l’histoire est illustrée par les travaux
de recherches de l‘auteur dont de superbes crayonnés en noir et blanc. Alors
pour tout vous dire, lorsque j’ai lu ce livre j’étais totalement plongé dans
l’histoire mais j’ai hésité avant de la lire jusqu’au bout car je perdais alors
toute surprise lors, je l’espère, de la future vision du film.
Il était une fois. Scénario et
Dessin Minikim et Pop. Collection Les petits chats carrés. Editions Carabas.
Le second
album commence plus tristement. Le héros est Martin, un manchot, clown dans un
cirque. Mais il n’aime pas son métier car il est le souffre douleur de son
partenaire et pendant tout son numéro il reçoit des dizaines de gâteaux en
pleine figure. Martin espère avoir un jour la revanche qu’il mérite. Ces deux petites
BD sont très agréable à lire. Les dessins sont bien sûr adaptés pour les plus
petits et les couleurs sont douces et lumineuses.
Jean
Poldonsky est un être humain râleur, misanthrope qui erre dans les rues
parisiennes sans dessein ni envie. Un jour sur les quais de la Seine, il croise
un étrange savant, Dagerlöff. Ils ont en
commun une obsession de la mort et le génie lui explique alors sa théorie du
voyage dans la "causalité". Et si l’homme parvenait à se projeter
dans le temps par celle-ci. S’il était capable de voir le devenir de chaque
chose au moment où l’on pose son regard dessus ? Poldonsky, involontairement,
va se retrouvé embarquer dans cet étrange voyage. Depuis qu’il peut voir
l’avenir de chaque chose et chaque personne, la vie de Poldonsky devient de
plus en plus difficile. En effet, il ne croise plus des humains mais leur
squelette, car il les voit déjà mort et cela va en s’aggravant de jour en jour.