QUELQUES ALBUMS DE JUILLET 2008
Garrigue Tome 1/2.
Scénario Corbeyran. Dessin Olivier Berlion. Editions Dargaud.
Dans le sud
de la France Martial, gendarme à la retraite découvre des papiers d’identité au
nom d’un inconnu cachés dans la cave de Rémi, un de ses amis qui vient de
mourir. Il décide d’enquêter un peu, d’autant qu’avec Rémi, il avait baigné
dans des magouilles pas très nettes. Polar rural à la française. Garrigue, avec
une intrigue qui semble complexe -ou plutôt un premier tome qui laisse beaucoup
de questions en suspends- est un vrai policier dont l’action se situe dans le
sud de la France, dans des villages tranquilles. Un polar d’ambiance donc qui
fait un peu penser à l’atmosphère de certains films policiers français des
années 70 avec Trintignant ou Ventura… Une sorte de roman noir superbement
dessiné qui trouvera sa conclusion dans le second tome qui sortira en août ou
septembre.
Au début
des années 60 aux Etats-Unis, la cavale d’Alex Poniac et de son fils se
poursuit. Alex est un agent du KGB qui cherche à comprendre pourquoi des agents
dormants sont en train d’être méthodiquement exécuté par le clown, un tueur
psychopathe envoyé par le Kremlin. Et comme si cela ne suffisait pas, le FBI
est à ses trousses. Ce troisième épisode de cette série d’espionnage nous
entraîne au Kansas, en pleine inondation pour une confrontation au cours de
laquelle quelques réponses seront données. Une intrigue bien ficelée qui
s’éclaircit avec ce 3e tome et un dessin toujours irréprochable qui
resitue bien l’atmosphère de l’époque, notamment avec de superbes modèles de
voitures.
Guerrière
suprême à la place de guerrière
supprême… La N°2 des amazones « Xiu-Xsi » veut devenir N°1. Pour
cela, elle doit récupérer une perle dans une bête fabuleuse qui se cache au fin
fond de la galaxie : le lamentin noir. La chasse est donc ouverte et tous
les moyens sont bons pour qu’elle parvienne à ses fins. 9e tome pour cette série parallèle
à Kookaburra, la série créé par Crisse. Louis, à l’aise dans la SF avec par
exemple des séries comme Tessa, nous en apprend plus sur cette perle noire
qu’on retrouve dans le tome 4 de la
série-mère. Un rythme soutenu, un dessinateur qui s’éclate tant dans les décors
que sur la mise en page. Un bon album pour les fans de space opéra.
Harding
aime l’argent et l’art… Il en connaît la valeur et il n’hésite pas aller
chercher les chef-d’œuvres à la source. Il a en effet fabriqué une mahine à voyager dans le temps et se rend à
différentes époques pour acheter des toiles aux futurs grands maîtres. Ainsi,
il se rend dans l’atelier de Van Gogh pour lui acheter un tableau ou chez
Rembrandt. Seulement quand il revient au 21e siècle quelque chose a
changé… Van Gogh est inconnu ou Rembrandt est mort avant d’avoir peint
certaines œuvres. Bref, notre inventeur a fait une bêtise et changé le cours de
l’histoire. Il doit donc retourner pour tout
réparer. Adam et Midam laissent donc Kidd Paddle et Game over pour une nouvelle
série destinée aux jeunes. En partant de ce pitch, ils présentent à chaque fois
un tableau, repris à la fin de chaque histoire. Une bonne initiation à
l’histoire de l’art.
A Pampelune
au pays basque, une jeune inspectrice enquête sur le vol de mystérieuses jarres
gardées dans le coffre fort du bureau du conservateur du musée de Navarre. Ces
jarres, apparemment très anciennes, venaient d’être découvertes par un groupe
de randonneurs. L’affaire se complique quand le chef des archives de la cathédrale
Santa Maria est retrouvé mort. Quel secret contient ces jarres convoités par
les Sarrasins à l’époque de Charlemagne et si précieuses pour l’évêque
Turpin ?... Charlemange Code… Les scénaristes n’en finissent pas de
dévoiler les cachotteries de l’Eglise… Seulement voilà, il y a des intrigues
plus ou moins prenantes, plus ou moins intéressantes. Et c’est ici le cas… A
moins que ce ne soit la façon de l’amener. Car en définitive, on s’ennuie assez
vite dans cet album bavard, trop démonstratif et qui manque cruellement d’action. Mais bon à
vouloir tout mettre en un seul tome, l’exercice peut devenir fastidieux pour le
lecteur. On a donc du mal à se prendre au jeu, sans parler du sentiment de déjà
vu-lu. Le dessin au trait assez fin souffre sur certaines cases de problèmes de
perspectives. Bref une déception… A moins que ce ne soit la lassitude face à
ses pseudo mystères du Vatican.
Les anciens
Egyptiens ont-ils inventés la montgolfière ? C’est ce que pense
l’égyptologue Lempereur qui compte bien prouver au monde entier que sa théorie
n’est pas délirante. Il espère aussi convaincre le célèbre professeur
Challenger qui lui aussi avait été tourné en ridicule avant de prouver à la
communauté scientifique qu’il existait en Amazonie un monde perdu dans lequel
vivaient encore des animaux préhistoriques. Mais Challenger décide de s’inviter
à l’expédition en Egypte de l’Empereur… Évidemment, le journaliste Malone sera
de la partie. Indiana Jones en 80 jours… Reprenant le personnage haut en
couleurs du professeur Challenger de Conan Doyle, le mystère de Baharia nous entraîne
dans une aventure échevelée pleine d’humour qui fait penser à un roman de Jules
Verne ou un film d’Indiana Jones. Bref, que du bonheur…
Westlake
Nuit de fureur. Scénario Matz
d’après Jim Thompson. Dessin Miles Hyman. Collection Rivages/Casterman/Noir.
Pierre qui roule. Scénario Donald
Pauvres zhéros. Scénario Pierre
Pélot. Dessin Baru. Collection Rivages/Casterman/Noir.
Casterman
et Payot Rivage lance une nouvelle collection de romans graphiques en publiant
dans un petit format broché des adaptations en bd de romans noirs. Il s’agit de
one shots de classiques comme sur les quais de Budd Schulberg adapté par Elia
Kazan avec Marlon Brando. Un couple scénariste/dessinateur se prête donc au jeu
de l’adaptation avec des noms connus de la bd comme Rodolphe, Matz, Lax ou
Baru. On plonge donc avec délice dans les polars noirs des années 40. Sur les
quais nous conduit au cas de conscience d’un docker face à un syndicat mafieux.
Nuit de fureur nous plonge dans la vie d’un tueur à gage et Pierre qui roule
est l’histoire d’un casse. Quant à Pauvres Zhéros, il s’agit d’une disparition
d’enfants dans la France profonde. Une collection prometteuse avec pour
commencer 4 petites merveilles de noirceur.
Les fondus du jardinage Tome 1.
Scénario Cazenove et Richez. Dessin Di Martino. Collection Humour. Editions
Bamboo.
Les Footmaniacs Tome 6. Scénario
Béka. Dessin Saive. Collection Humour. Editions Bamboo.
Quelques
albums à déguster pour les vacances si vous êtes fan de foot, si vous vous
adonnez aux joies du jardinage ou si vous partez en camping… Ou les 3 !
Des gags en une ou deux planches pour la collection humour qui fait les beaux
jours des Editions Bamboo avec le succès au rendez-vous.
Un jeune génie milliardaire d’une quinzaine d’années enlève une tueuse un
voleur et un mafieux pour leur confier un mission un peu particulière :
voyager dans le temps pour arrêter sa gouvernante, un peu psychopathe, qui
s’est jurée de tuer les plus grands criminels de l’histoire. Elle s’attaque
ainsi à Jacques l’éventreur, Caligula et Attila… Nouvelle série sur le voyage
dans le temps. Un hommage aux série B au ton léger et drôle. C’est rondement mené et très efficace. Bref, un très
bon moment de lecture pour ce tome d’introduction.
Luc Orient c’est de la Sf pure au sens stricte du terme, comme on savait
la faire dans les années 70. On retrouve au fil des albums tous les thèmes de
l’époque liés à des avancées technologiques : manipulation des cerveaux,
pouvoirs inconnus résultants d’expériences scientifiques, tyrans
extra-terrestre… Un mélange de fiction et de policier, d’enquête et de
fantastique. C’est un peu Flash Gordon à la sauce franco-belge avec les
scénarios de Greg, papa de Bruno Brazil en espionnage, d’Olivier Rameau en
absurdie, Comanche en western sans oublier Achile Talon. Il a écrit pour
Hermann, Dany et bien sûr Eddy Paape avec Luc Orient. Ces intégrales reprennent
chacune 4 albums de la série, 4 aventures aux thèmes variés qui mettent en
scène un savant génial, le professeur Kala campé de deux assistants la belle
Lora et Luc Orient au prise avec des énigmes qui au départ paraissent
ésotériques ou fantastiques mais en définitive trouvent des solutions
rationnelle et scientifiques. Un classique de la BD .
New York
Plongé dans
le coma par son père à l’âge de 10 ans, Zack se réveille à New York en 2008. Il
a 20 ans, doit tout apprendre ou réapprendre. Pourquoi son père lui a t il fait
cela ? Quelles étaient ses recherches scientifiques ? Quelles sont
ces visions qui le perturbent au point d’avoir l’impression d’avoir vécu
plusieurs vies ? Premier volet de la phase contemporaine de la série
Ucrhonie, après New Byzance et New-Harlem qui mettent en scène le même
personnage, plongé dans des univers différents. C’est Defali qui signe
brillamment le dessin pour une série dont on attend avec impatience la suite histoire
que les pièce de ce gigantesque puzzle de SF se mettent en place.
Un étranger
arrive à Westwood City. A l’hôtel, il s’inscrit sous le nom d’un homme abattu
par le shériff de la ville quelques années auparavant. Le mort est-il venu se
venger ? Le duel entre les deux hommes semble inévitable. Après la nuit
est un bel hommage au western réaliste. Un album dur, cruel et dérangeant qui
joue sur l’atmosphère. Le trait de Guérineau colle parfaitement à l’ambiance
tendue, sans oublier les couleurs qui accentuent cette impression de fin de
monde. Bref, une histoire réussie dans la lignée des films
« impitoyable » ou « l’homme des hautes plaines ».
Un homme
enfermé dans un asile psychiatrique s’échappe. Il est amnésique et ne possède
qu’un bout de pellicule tiré du prologue du film de 1921 de Fritz Lang :
Dr Mabuse, le joueur. C’est une pièce rare car ce prologue n’a été diffusé
qu’une seule fois et la bobine a disparu. Notre évadé se rend dans une librairie
spécialisée sur le cinéma où on lui donne l’adresse d’un riche collectionneur fan
de Fritz Lang. Seulement, dans le sillage de cet amnésique qui cherche à savoir
qui il est, des crimes horribles sont perpétués. Nouvelle série en hommage à
l’un des plus grands réalisateurs expressionniste allemand : Fritz Lang à
qui l’on doit des chef d’œuvre du cinéma muet et parlant. Citons évidemment le
Dr Mabuse, Metropolis, le secret derrière la porte ou M le maudit, son premier
film parlant. Quant à Mabuse, c’est un peu un Fantômas Teuton, génie du crime
et des sciences. Le Testament du Docteur M nous plonge dans une ambiance de polar assez étrange et oppressante, flirtant
avec le fantastique, aux portes de la folie. Des personnages inquiétants et
ambiguës habitent les pages comme ce collectionneur mystérieux et sa femme
nymphomane ou cette inspectrice de police sèche et cassante que personne
n’aime… Bref, une bonne série prévue en 3 tomes pour les amateurs de mystère.
En 1940,
dans un Strasbourg déserté, Blaise continue de raconter sa guerre de 14 au
journaliste américain venu l’interviewer. Il replonge dans le souvenir de cette
boucherie et notamment de l’épisode de Verdun. Sans oublier le personnage emblématique
du soldat Amaréo Zamaï, un guerrier devenu un véritable symbole gênant pour
l’Etat major. Ce second tome encore plus noir et plus sanglant que le précédent
pour évoquer cette guerre monstrueuse et son absurdité. On patauge dans la
boue, le sang et les tripes avec le dessin de Kordey et les couleurs parfois
sombres de Walter parfaitement adaptées à l’ambiance oppressante des tranchées.
Une vraie réussite de BD de guerre.
Direction
l’Afrique pour l’équipe d’Egide, cette agence de contre espionnage européenne.
Il s’agit de protéger un chef d’état qui risque d’être renversé. Une bd très
efficace au scénario bien construit et au dessin réaliste dynamique. C’est bien
rythmé, les personnages bien cernés et il y a beaucoup d’action. Que demander
de plus ?
Papyrus Tome 30.
Scénario et Dessin De Gieter. Editions Dupuis.
Pour les
enfants deux nouveaux tomes pour Mélusine, la petite sorcière de Clarke
toujours aussi facétieuse dans ses gags avec ses consoeurs sorcières, parfois pas
très douée pour exercer la magie ou maîtriser le vol sur ballet. Et puis
nouvelle aventure égyptienne pour Papyrus et sa princesse Théti, la fille du
pharaon. Cette fois-ci il s’agira de déjouer un complot. A noter, pour ce 30e
tome un cahier pédagogique sur l’Egypte antique.
Un homme vit
seul avec sa petite fille. Ce père célibataire est attiré par une voisine que
son mari a quittée, la laissant avec ses 2 enfants. Alors, pourquoi pas
envisager une relation ? Méthode pour la draguer : conduire les
enfants à l’école. Mais un matin toute la petite troupe est en retard. En
arrivant ils sont séquestrés par un homme qui pris en otage toute la classe de
maternelle. Quel effet cette situation stressante aura sur leur histoire ?
S’inspirant du fait divers d’Human Bomb et de la prise d’otage d’une maternelle
à Neuilly, Djian propose un scénario savoureux, un huis clos qui pourrait être
très angoissant si ce n’est qu’on connaît le dénouement et que tout est centré
sur l’évolution du rapport entre les deux parents célibataires. C’est là
l’intérêt de l’histoire et c’est un régal.
Le cargo
Aldebaran est coincé à Marseille. L’armateur a fait faillite ; il ne reste
que trois marins à bord, désoeuvrés, qui trimballent leur passé assez lourd.
Diamantis veut retrouver un amour de jeunesse qu’il a trahi, Nedim se fait
pigeonner dans un bar et le commandant Abdul ronge son frein depuis qu’il a
reçu une lettre de rupture de sa femme. Trois âmes à la dérive dans Marseille
pour un beau récit. Touchant et dramatique.
En Sibérie,
une tribu d’hommes préhistoriques se prépare à migrer. Le plus fort chasseur ne
revient pas… Il a du être tué par les loups. Cela arrange le chef qui convoite
sa femme. La tribu quitte le campement et se dirige part vers le lieu d’impact
d’une météorite… Au centre du cratère, un mystérieux monolithe qui va protéger les
protéger du froid mais surtout rendre son chef encore plus terrible et monstrueux.
De nos jours, toujours en Sibérie, une équipe scientifique enquête sur
d’étranges mutations autour du mystère des enfants sauvages élevés par des
loups. Evidemment les deux affaires sont liées… Une série de science fiction
qui commence plutôt bien tant par le dessin réaliste et dynamique que par le
scénario bien construit et sans temps morts. Bref si vous aimez les énigmes
scientifiques, la fiction et la préhistoire, cette série est pour vous.
A
Babylone en 800 avant JC, la jeune scribe Taliya a été nommée à la tête de la
justice royale par la reine. Elle poursuit son enquête sur le meurtre de
Ninsibur. Son bras droit a été blessé mais la jeune femme est bien décidée à
trouver les coupables, même si elle doit bousculer pour cela les hauts
dignitaires du régime. Suite et fin de cette histoire policière qui se situe à
une période assez peu traitée en BD. C’est donc un univers original à découvrir
même si la narration est parfois un peu difficile à suivre. Quant au dessin
réaliste, on peut aimer les décors mais les personnages manques de fluidité et
gardent des expressions un peu figés. Dommage bien que cela n’entame pas
l’intérêt de la reconstitution historique et de l’intrigue bien ficelée.